Éducation - Une réunion pas comme les autres au Parlement Place de l’Étoile, 128 élèves discutent de santé et d’environnement

Les 128 sièges du Parlement ont été occupés hier, à 10h, par un public pas comme les autres : des élèves issus de divers collèges du Liban, participant à une réunion placée sous le signe du droit des enfants à vivre dans un environnement sain et à jouir de bonnes conditions sanitaires. La réunion avait été organisée par le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec le ministère de l’Environnement et l’association écologique Green Line. Les élèves ont eu la possibilité d’écouter les interventions des officiels et de participer au débat qui s’est déroulé par la suite, autour des thèmes suivants : les dangers du tabac, la pollution de l’eau, les espaces verts, la nutrition saine, les déchets toxiques et municipaux, les cancers d’enfants, le contrôle des produits alimentaires, les atteintes au domaine public maritime. Au cours de cette réunion, Nabih Berry, président de la Chambre des députés, était représenté par le vice-président, Élie Ferzli. Ont également pris part au débat les députés Atef Majdalani, président de la commission parlementaire de la Santé, Mohammed Kabbani, président de la commission des Travaux publics, Nayla Mouawad, présidente de la commission de la Femme et de l’Enfant, Habib Latiri, responsable du bureau de l’OMS au Liban, ainsi que les représentants des administrations officielles concernées et de la société civile. Selon Malaz Kawas, représentante de Green Line à cette réunion, beaucoup de questions pertinentes ont été posées par les jeunes aux responsables, notamment celles-ci : existe-t-il à Beyrouth un terrain qui pourrait être reboisé ? Le Parlement s’intéresse-t-il aux affaires ayant rapport avec la nutrition saine des enfants ? L’État compte-t-il imposer aux citoyens le « service de l’environnement », à l’instar du service du drapeau ? Comment l’eau potable est-elle stérilisée au Liban ? Les responsables ont-ils conçu un projet de prise en charge des enfants atteints de cancer, surtout que le coût de tels traitements n’est pas à la portée de tout le monde ? La loi concernant les agressions contre le littoral est-elle en voie d’être appliquée, ou les pressions politiques empêchent-elles la réalisation de ce projet ? Pourquoi le bois des Pins (Horch Beyrouth) est-il toujours fermé au public et quelles seront les mesures mises en vigueur pour sa protection future ? M. Latiri, pour sa part, a informé son jeune auditoire d’une réalité inquiétante : plus de cinq millions d’enfants de moins de quatorze ans, la plupart vivant dans des pays en voie de développement, décèdent chaque année de maladies liées à la dégradation de l’environnement. Parmi ces troubles, les diarrhées, la malaria, les infections pulmonaires, les accidents... « Nous partons du fait que la plupart des décès peuvent être évités », a-t-il dit. « Il y a des stratégies élaborées par l’OMS pour lutter contre tous les facteurs de dangers sanitaires qui menacent les enfants, et qui attendent d’être appliquées aux niveaux local et international. » Dans son intervention improvisée, M. Ferzli a insisté sur l’importance de l’éducation et de l’éveil, qui modifient notre conception du monde. Ainsi, a-t-il souligné, les jeunes d’aujourd’hui sont bien plus conscients des dangers de la cigarette que les générations précédentes. Mme Kawas, de Green Line, a souligné le droit des enfants à jouir d’un environnement sain, sans cigarette, sans pollution, avec des espaces verts et une nutrition saine... Antoine Ghorayeb, représentant le ministère de l’Environnement, a mis en exergue le taux élevé de pollution au Liban et le coût exorbitant de l’hospitalisation, rappelant la loi élaborée par le ministère pour interdire le mazout à plusieurs catégories de véhicules. Albert Tchoukhadar, parlant au nom du ministre de la Santé, Sleiman Frangié, a évoqué les maladies résultant des déchets jetés dans l’eau, de l’exposition prolongée au soleil et des nuisances sonores.