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Actualités

Clichés des sables

Encore plus rigolo que la guerre, les sketches permanents sur ce que ce gros Balzac appelait « l’envers de l’histoire contemporaine ». D’abord la ruée des stockeurs fous vers les supermarchés. Viande, riz, sucre ? Bernique ! C’était plutôt chips et bière, pour mater la busherie à la télé. Et là, les chaînes ne lésinent pas sur le raisin rouge. À compter le nombre de macchabées anglais et américains ayant morflé des dragées balancées par des « tirs amis », tu te demandes s’il arrive parfois aux Irakiens de tirer un peu. Ça valait la peine pour les Alliés d’aller si loin pour se donner en spectacle devant des bédouins imbibés de pétrole, alors qu’ils auraient pu rester peinards chez eux à s’entre-massacrer en pressant des boutons. Du côté de Bagdad, c’est pas mieux. À écouter les communiqués en langue de bois hachée en petites sciures par le neuneu-à-béret du jour, tu croirais que la population irakienne est formée uniquement de femmes, d’enfants et de vieillards. Sur les mecs, rien, nada, ballepeau ! Ils doivent se shooter à l’atropine, sans doute. Puis il y a l’inévitable cinéma des barbus locaux, qui abandonnent bobonne et les gamins pour aller outre Euphrate se faire allumer. Quelle idée pour des individus déjà illuminés ! Et comme si le folklore ne suffisait pas, faut en plus se farcir le jus de crâne télévisé des « spécialistes ». Tous réussissent à ne pratiquement rien dire, tout en faisant croire qu’ils en disent beaucoup. Alors ils te racontent comment les Américains ont changé de stratégie, qu’à défaut de tapis rouge pour les accueillir, il leur a bien fallu dérouler le tapis de bombes, que les frappes chirurgicales datant de la Mémère des batailles de 1991 est remplacée par les frappes humanitaires : tu cognes d’abord, tu donnes à bouffer ensuite. Rien que de la poésie… Une seule lueur d’espoir dans ce monde de brutes : préserver à tout prix la cave à cigares de Saddam. Si, en plus, on pouvait sauver celles de ses sosies, ce serait vraiment le jackpot. Gaby NASR
Encore plus rigolo que la guerre, les sketches permanents sur ce que ce gros Balzac appelait « l’envers de l’histoire contemporaine ». D’abord la ruée des stockeurs fous vers les supermarchés. Viande, riz, sucre ? Bernique ! C’était plutôt chips et bière, pour mater la busherie à la télé. Et là, les chaînes ne lésinent pas sur le raisin rouge. À compter le...