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Arabes ou Américains, les médias irritent Washington Polémique aux USA sur la stratégie suivie par le Pentagone

Qu’il s’agisse des médias arabes ou américains, leur couverture de la guerre ne semble pas satisfaire la Maison-Blanche. Ainsi, alors que les responsables américains enchaînent les entretiens avec les chaînes de télévision et journaux en langue arabe, Washington fulmine contre la couverture du conflit par la presse écrite et audiovisuelle arabe, jugée biaisée. Le département d’État a ainsi accusé jeudi une grande partie de ces médias – sans citer de nom – de « déformer les faits » ou d’en faire une présentation « incendiaire ». Ces accusations faisaient suite à des critiques mercredi du secrétaire d’État Colin Powell contre l’influente chaîne de télévision panarabe al-Jazira, basée au Qatar, accusée de manquer d’objectivité dans sa couverture du conflit. Quant aux médias américains, ils irritent le président Bush et ce notamment en raison de leur interrogation sur la longueur du conflit, ont indiqué des responsables de son Administration. Sous le couvert de l’anonymat, ces responsables ont fait part de « la frustration » manifestée par George W. Bush face aux interrogations des médias sur la longueur de la guerre et aux articles accusant son Administration d’avoir promis une guerre courte. Le président américain considérerait les interrogations sur un possible enlisement des forces anglo-américaines en Irak comme « bêtes et ne reposant pas sur des faits ». « Il y a une différence entre demander « quelles sont vos attentes en matière de durée de la guerre ? « et le ton adopté récemment sur le thème « pourquoi cela n’est-il pas encore fini ? », a lancé le porte-parole de la Maison-Blanche Ari Fleischer hier. « Il faut reconnaître qu’il est en train de se reproduire ce qui s’est passé dans le cas de l’Afghanistan avec des personnes se demandant pourquoi la guerre n’est pas déjà terminée. Pour le président, cela prendra le temps qu’il faut », a souligné le porte-parole de la présidence américaine lors d’un point de presse. La presse américaine se montrait toutefois encore critique hier sur la stratégie des États-Unis en Irak. Dans une analyse intitulée « Nouvelles réalités, choix difficiles », le New York Times estime que « l’Administration Bush a mal interprété les plans des Irakiens ». Selon le Times, les responsables de la Défense pensaient que Saddam Hussein « détruirait les infrastructures dans le sud de l’Irak », alors que « sa stratégie a pour l’instant consisté à laisser intacte l’infrastructure du pays, à approvisionner les villes en nourriture et à se poser en défenseur de la nation irakienne ». Autre critique : « Le Pentagone n’a pas rassemblé une force imposante pour lancer la campagne. Les forces actuelles représentent moins de la moitié des forces de la coalition qui avaient combattu durant la guerre du Golfe en 1991. » Le Times souligne enfin « l’échec » de Washington dans sa tentative visant « à persuader la Turquie d’autoriser le déploiement d’une force américaine importante pour attaquer l’Irak par le nord ». Cette critique est reprise par le quotidien conservateur Washington Times, qui estime que « ce problème pourrait avoir été aggravé par la lourdeur initiale de la diplomatie américaine », ajoute le journal. Dans un entretien au Washington Post publié hier, le général américain William Wallace reconnaît d’ailleurs que la tactique adoptée par les forces armées irakiennes et les problèmes de logistique vont probablement prolonger la durée de la guerre. « L’ennemi contre lequel nous nous battons est différent de celui contre lequel nous nous sommes préparés », a-t-il ajouté. Le numéro deux du Pentagone, Paul Wolfowitz, a répondu à ces critiques en affirmant hier que les Américains n’avaient pas sous-estimé « la résistance » militaire des Irakiens mais plutôt « la volonté du régime (de Saddam Hussein) de commettre des crimes de guerre ». Le secrétaire adjoint américain à la Défense a affirmé que des soldats avaient tiré après avoir fait semblant de se rendre, que des canons de DCA avaient été placés sur le toit d’hôpitaux.
Qu’il s’agisse des médias arabes ou américains, leur couverture de la guerre ne semble pas satisfaire la Maison-Blanche. Ainsi, alors que les responsables américains enchaînent les entretiens avec les chaînes de télévision et journaux en langue arabe, Washington fulmine contre la couverture du conflit par la presse écrite et audiovisuelle arabe, jugée biaisée. Le...