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Les options régionales du régime et l’action du pouvoir consolident la scène locale

Le régime a toujours soutenu que ses choix régionaux étaient les bons. Les événements lui donnent amplement raison, soulignent les députés reçus à Baabda. Ils ajoutent, pour enjoliver l’éloge, que les options locales du pouvoir sont tout aussi appréciables. À leur avis, l’ensemble de la stratégie présidentielle a mis le pays à l’abri des secousses et des retombées de la guerre en Irak. En renforçant l’unité qui s’est manifestée à cet égard. Selon ces parlementaires thuriféraires, que l’idée d’une autonomie de pensée opposante ne semble pas effleurer, l’Est contestataire s’est trouvé contraint, par la transcendance de la logique étatique, de se rallier aux thèses que la présidence défend. Sans flagornerie, force est cependant de constater que, cette fois, le pouvoir agit dans la bonne direction. C’est-à-dire qu’il ne se contente pas de slogans et prend des mesures pour affermir la stabilité intérieure, face aux conséquences des développements régionaux. Ainsi le président du Conseil se dévoue de nouveau pour des contacts directs à l’extérieur. Il se rend aujourd’hui même en Europe. Pour une tournée visant, notamment, à assurer la maintenance, si l’on peut dire, de Paris II. Il compte visiter, dans l’ordre, la Grèce, la Belgique, l’Italie, la France et, peut-être, l’Allemagne. Ces pays, à l’exception de l’Italie, qui reste néanmoins une grande amie, sont engagés dans le camp anti-guerre. Partageant les mêmes vues que le Liban, ils devraient être disposés à maximaliser l’aide qu’ils lui apportent déjà. Soit financièrement, soit techniquement, soit encore diplomatiquement, selon leurs possibilités. Au plan intérieur, les responsables sont unanimement (il faut les en remercier, car c’est rare) satisfaits de l’unanimité nationale. Plus de querelles entre eux, plus de tensions, plus de frictions avec l’opposition, les sujets qui fâchent sagement rangés sur l’étagère. La situation économique s’en trouve confortée, malgré les effets de la guerre. La Banque centrale parvient à augmenter son stock de devises fortes. Le marasme est moins accentué, bien que les prix augmentent, ce qui est inévitable. Il est également inévitable de se poser des questions, plus ou moins inquiètes, sur l’avenir. Car avant même de prendre les armes, les Américains avaient annoncé la couleur : ils veulent remodeler la région, en commençant par l’Irak. Sur place, les autorités prennent les choses par le bon bout : elles veillent, avant tout, à la stabilité sécuritaire. Elles la considèrent même comme une ligne rouge que nul ne serait autorisé à transgresser. En termes clairs, elles se proposent de prévenir des débordements de rue. Et s’il se produit quelques incidents entre manifestants antiaméricains et forces de l’ordre, ils n’ont rien de comparable aux durs affrontements qui sont signalés dans d’autres pays, arabes, islamiques ou occidentaux. Les responsables se soucient encore plus du danger d’une montée en puissance de l’activisme subversif, ou, si l’on préfère, des attentats terroristes. Ils surveillent donc de près les cellules et les suspects signalés par les renseignements. Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a donné des directives aux services de son département comme aux forces régulières qui les épaulent de frapper d’une main de fer quiconque tenterait de porter atteinte à la paix civile ou à la stabilité sécuritaire du pays. Parallèlement, le pouvoir a placé des barrières de ciment, saupoudrées de miradors, le long de la « ligne bleue » au Sud, afin d’empêcher un éventuel afflux de nouveaux réfugiés palestiniens chassés des Territoires par Sharon. Les renseignements multiplient les patrouilles de reconnaissance dans cette zone où leurs effectifs ont été récemment décuplés. Cela, en coordination avec les contingents de l’Onu. L’armée déployée au Sud, à l’intérieur, a été placée en état de préalerte. Des contacts entre officiers libanais et cadres de la Résistance comme avec les partis présents au Sud, pour une attitude concertée et unie, ont été organisés. Le dispositif autour des camps palestiniens a été renforcé. Bref, tout est fait pour ne donner à Sharon aucun prétexte d’exploiter la guerre en Irak. Il n’empêche, redisons-le, qu’on se pose des questions. Ainsi, des politiciens se demandent, en se grattant l’occiput, si Washington ne va pas vouloir sanctionner les pays qui se sont dressés contre lui. Certains observateurs répondent que si des menaces à peine voilées ont été proférées à l’encontre de la France (sur les conséquences négatives de son attitude), par contre les USA laissent entendre qu’une fois terminée leur guerre contre Saddam Hussein, ils vont tourner la page des différends avec les pays arabes. Parce qu’ils vont avoir besoin de régler le contentieux israélo-arabe et, surtout, le dossier palestinien. Philippe ABI-AKL
Le régime a toujours soutenu que ses choix régionaux étaient les bons. Les événements lui donnent amplement raison, soulignent les députés reçus à Baabda. Ils ajoutent, pour enjoliver l’éloge, que les options locales du pouvoir sont tout aussi appréciables. À leur avis, l’ensemble de la stratégie présidentielle a mis le pays à l’abri des secousses et des retombées...