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Vie politique - L’Exécutif ne semble pas d’accord Berry mène campagne pour un changement ministériel rapide

Le chef du Législatif, Nabih Berry, mène campagne pour un départ accéléré des Trente. La question est de savoir si les pôles de décision, locaux et surtout extérieurs, seraient du même avis. Il ne semble pas, car la situation régionale, marquée par la guerre en Irak et les menaces israéliennes, ne se prête pas à une crise ministérielle. D’ailleurs, un responsable, s’exprimant à titre officieux, rappelle que la position « du président Berry n’apporte rien de neuf. Depuis plusieurs mois, il annonce régulièrement la fin du gouvernement, dont il placarde le faire-part de décès. Il avait même fixé l’enterrement aux jours suivant l’approbation du budget, place de l’Étoile. Il n’en a rien été et le mort se porte toujours bien, merci. Comme le président Lahoud l’a indiqué, il faut attendre les résultats de la guerre en Irak, les développements régionaux pouvant conditionner la forme que prendrait le prochain cabinet. » Le « no pasaran » présidentiel a suffi pour calmer les ardeurs des innombrables ministrables qui réclamaient l’éviction des Trente. Au nom du principe de rotation appelé « ôte-toi de là que je m’y mette. » Le refus de Baabda, tout à fait logique dans les conditions présentes, a visiblement bénéficié de l’approbation de la Syrie. Qui a bien d’autres chats à fouetter, en ce moment, que de s’occuper d’arrangements cosmétiques sur la scène politique libanaise. D’autant qu’arbitrer les rivalités entre la multitude de partis, de pôles d’influence, de blocs parlementaires vite divisés quand les maroquins miroitent, est toujours un casse-tête chinois. Damas préfère, bien au contraire, que les Libanais restent unis en cette phase, et mettent de côté tout sujet de querelle. L’argument le plus consistant des partisans du changement est qu’il faut mettre en place, avant la fin de la guerre en Irak, un gouvernement effectivement capable de faire face aux retombées de cette guerre. Pour eux, il s’agirait d’abord de traduire en termes politiques concrets l’actuelle unité nationale. Et de la renforcer en faisant participer à la décision un plus large éventail de forces représentatives. Afin de mobiliser le potentiel national face aux défis à relever. Le président Berry ajoute, quant à lui, qu’on ne peut tout simplement pas continuer à rouler en roue libre, sans moteur. Car, à son aimable avis clinique, l’État est paralysé du fait de l’impotence chronique de l’actuel gouvernement. Il recommande dès lors de calmes concertations pour former un cabinet à la hauteur. Lorsque l’heure H sonnera, les contacts devraient englober les principaux courants, les formations politiques, les blocs parlementaires, pour discuter leurs conditions. Et pour forger un plan de travail fondé sur une nécessaire cohésion ministérielle. Bien entendu les tractations devraient se dérouler sans tapage médiatique, par souci d’efficacité. On n’en divulguerait les résultats qu’une fois le consensus atteint, ou près de l’être. Un accord qui porterait naturellement sur le volume du gouvernement, sur la répartition des portefeuilles-clés et sur le programme à développer. Comme on aurait tout préparé d’avance, il n’y aurait pratiquement pas de crise ministérielle. Les Trente sortiraient par une porte et leurs successeurs entreraient immédiatement, ou presque, par une autre. De leur côté, ceux qui prônent l’expectative avancent les raisons suivantes : – Il est difficile de déterminer, avant que la guerre ne prenne fin, quel genre de gouvernement il faudrait. Quel devrait en être l’importance numérique et qui devrait y participer. Faudra-t-il un gouvernement restreint, limité à quelques pôles majeurs (on ne dit plus un cabinet de géants) ou une formation élargie pour contenir le plus possible de partis, de blocs parlementaires et de forces actives ? À ce stade, on ne peut pas le savoir. L’image sera bien plus précise une fois que la guerre sera terminée. – On doit, également, voir si l’Irak va être stabilisé après les hostilités. Car, autrement, il pourrait y avoir des effets sur la région tout entière, Liban compris. – Il est tout à fait inopportun d’ouvrir la voie à des tiraillements d’ordre politique ou politicien. Tensions facilement prévisibles, car tout le monde voudra avoir sa part du gâteau, du moment que tout le monde estime devoir être récompensé pour les positions nationales adoptées à l’égard de la crise irakienne, et qui sont les mêmes. De plus, certains exigeront de ne plus être exclus du pouvoir de décision. Le pays ne doit pas s’en trouver troublé, à un moment où il jouit d’un climat intérieur positif qui lui permet de reprendre un peu son souffle. Et de se protéger contre les conséquences centrifuges de la guerre en Irak. Notamment sur le plan économique et sur le plan sécuritaire. Il faut, concluent-ils, que la formation d’un nouveau gouvernement vienne consolider l’unité nationale et non pas la compromettre. Émile KHOURY
Le chef du Législatif, Nabih Berry, mène campagne pour un départ accéléré des Trente. La question est de savoir si les pôles de décision, locaux et surtout extérieurs, seraient du même avis. Il ne semble pas, car la situation régionale, marquée par la guerre en Irak et les menaces israéliennes, ne se prête pas à une crise ministérielle. D’ailleurs, un responsable,...