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L’Europe achète environ 25 % des exportations US Le moteur américano-européen de l’économie mondiale menacé

Les divergences entre les États-Unis et certains alliés cruciaux en Europe sur l’Irak pourraient affecter les relations économiques transatlantiques, qui constituent le principal moteur de l’économie mondiale, avertissent des experts américains. Une fracture profonde pourrait nuire de façon permanente aux relations économiques qui représentent chaque année quelque 2 500 milliards de dollars en échanges commerciaux et investissements, selon une étude de l’école des études internationales à la John Hopkins University. Joseph Quinlan, qui a dirigé cette étude, y défend la thèse que les divergences d’ordre géopolitique pourraient dégénérer et affecter les relations commerciales entre l’Europe et les États-Unis. Les États-Unis et l’Europe sont l’un pour l’autre le plus important partenaire pour le commerce et les investissements, et ils jouent un rôle moteur dans la libéralisation du commerce mondial, rappelle M. Quinlan. « Pour les relations commerciales, c’est comme pour le vélo, il faut avancer sinon on tombe », affirme-t-il. Et selon lui, « les États-Unis et les Européens doivent coopérer et montrer la voie, sans quoi les autres pays ne seront vraiment pas incités à mettre des choses sur la table » pour libéraliser le commerce. Jay Bryson, économiste au groupe financier Wachovia, estime également que les relations des deux côtés de l’Atlantique pourraient souffrir même après le règlement de la crise irakienne. « La crise se terminera un jour ou l’autre, mais les tensions engendrées dans les relations américano-européennes pourraient se prolonger quelque temps », souligne-t-il. M. Bryson estime, lui aussi, que ces frictions américano-européennes pourraient affecter les efforts de libéralisation du commerce, et juge qu’un assèchement des capitaux européens causerait du tort à l’économie américaine. « L’Europe est le plus important fournisseur de capitaux étrangers à l’économie américaine. Une baisse significative des flux européens de capitaux vers les États-Unis pourrait provoquer une hausse des taux d’intérêt à long terme et un affaiblissement du dollar », affirme-t-il. L’Europe achète quelque 24 % des exportations américaines, ce qui a représenté 174 milliards de dollars en 2001, mais pourrait décliner, souligne M. Bryson. « Une guerre commerciale totale pourrait avoir des effets dévastateurs sur de nombreux secteurs sensibles aux exportations aux États-Unis », ajoute-t-il. M. Bryson croit cependant possible d’éviter une guerre commerciale de grande ampleur parce que « les esprits se refroidissent généralement lorsqu’on en arrive aux sanctions commerciales, qui font l’objet de menaces dans le feu des diatribes géopolitiques ». Ces frictions risquent cependant de rendre plus difficile un accord sur la libéralisation des biens et services, récemment proposé par l’Administration du président George W. Bush, et qui représenterait quelque 95 milliards de dollars pour l’économie américaine. Le processus de mondialisation se ralentit déjà, alors qu’émergent les frictions entre partenaires commerciaux, souligne Stephen Roach, chef économiste à Morgan Stanley, pour qui « il y a un risque pour la mondialisation ». « La croissance du commerce international a ralenti de façon marquée ces dernières années. Il y a de nouvelles frictions dans le jeu du commerce transfrontalier qui implique des acteurs-clés tels que les États-Unis, l’Europe, le Japon et la Chine », affirme-t-il.
Les divergences entre les États-Unis et certains alliés cruciaux en Europe sur l’Irak pourraient affecter les relations économiques transatlantiques, qui constituent le principal moteur de l’économie mondiale, avertissent des experts américains. Une fracture profonde pourrait nuire de façon permanente aux relations économiques qui représentent chaque année quelque 2 500...