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Standard and Poor’s envisage d’abaisser les notes de 14 groupes aéronautiques et de 11 compagnies aériennes Les perspectives d’Airbus et de Boeing assombries

La guerre en Irak assombrit les perspectives d’Airbus et de Boeing, dont les ventes d’avions risquent de baisser du fait d’une nouvelle dégradation de la santé des compagnies aériennes. L’agence de notation financière Standard and Poor’s a averti qu’elle envisageait d’abaisser les notes de 14 groupes aéronautiques, dont EADS (qui détient 80 % d’Airbus) et Boeing, en raison de l’impact prévisible d’une guerre en Irak. À ce jour, les deux leaders mondiaux du marché des avions de plus de 100 places n’ont cependant pas revu à la baisse leurs prévisions de livraisons d’appareils faites en début d’année : Boeing prévoit d’en livrer 280 en 2003 (une centaine de moins qu’en 2002), a réaffirmé récemment son PDG, Phil Condit. Quant à Airbus, il table sur 300 livraisons (contre 303 en 2002), un objectif « pas trop optimiste » selon Rainer Hertrich, coprésident exécutif d’EADS. Mais la guerre rend ces prévisions plus aléatoires. Pour les compagnies aériennes, qui commençaient tout juste à se remettre du 11 septembre 2001, elle « arrive au plus mauvais moment », selon le porte-parole de l’Association internationale du transport aérien (Iata), William Gaillard. Les experts anticipent une baisse du trafic passagers, une hausse du prix du kérosène (le deuxième poste en termes de dépenses pour une compagnie aérienne) et une augmentation des coûts liés à la sécurité et aux assurances. Autant de facteurs d’aggravation de la crise et qui font redouter aux constructeurs des reports ou des annulations de commandes d’avions. « Tout dépend de la durée du conflit en Irak, estime un porte-parole de Boeing. Plus il sera long, plus les répercussions seront importantes ». Lors de la guerre du Golfe en 1991, les compagnies aériennes avaient enregistré quelque deux milliards de dollars de pertes pour les mois de janvier et de février, selon l’Iata. Près de 36 000 vols réguliers avaient été annulés. Or cette guerre était survenue à la fin d’une période de croissance économique relativement solide alors qu’aujourd’hui, les entreprises du secteur sont très fragilisées. Standard and Poor’s a averti qu’elle pourrait abaisser les notes de dette de onze compagnies aériennes, dont l’américaine Delta Air Lines, la britannique British Airways et l’allemande Lufthansa, en raison des risques financiers liés à la guerre. Les compagnies américaines ont particulièrement souffert de la crise. Les deux géants du secteur, United Airlines et US Airways, se sont mis sous la protection de la loi sur les faillites. American Airlines est également menacée. Selon un récent rapport de l’Association américaine du transport aérien (ATA) sur l’impact d’une guerre en Irak, les pertes des compagnies aériennes américaines pourraient se monter à 10,7 milliards de dollars cette année. Or les compagnies américaines pèsent lourd dans les carnets de commandes des constructeurs : 46 % pour Airbus et 50 % pour Boeing, selon une étude de Merrill Lynch.La sortie de crise espérée initialement pour 2004 ne devrait pas intervenir avant 2005/2006, selon les experts. Les commandes des compagnies aériennes « vont prendre du temps à repartir en raison des surcapacités actuelles », a estimé récemment Philippe Mouthon, analyste de la Société Générale, rappelant que plus de 2 000 avions de ligne sont immobilisés dans le désert de l’Arizona aux États-Unis dans l’attente d’une reprise du trafic.
La guerre en Irak assombrit les perspectives d’Airbus et de Boeing, dont les ventes d’avions risquent de baisser du fait d’une nouvelle dégradation de la santé des compagnies aériennes. L’agence de notation financière Standard and Poor’s a averti qu’elle envisageait d’abaisser les notes de 14 groupes aéronautiques, dont EADS (qui détient 80 % d’Airbus) et Boeing,...