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VIE POLITIQUE - Le chef de l’État a reçu le bloc parlementaire de Walid Joumblatt Lahoud souhaite participer au dialogue « en tant que parrain mais pas en tant que partie »(PHOTO)

C’est la deuxième réunion entre le chef de l’État et les membres de la Rencontre démocratique, le bloc parlementaire présidé par Walid Joumblatt. « La première fois, c’était après l’élection du bloc, en 2000, à l’occasion des consultations présidentielles pour la nomination du Premier ministre. L’ambiance était catastrophique. Hier, elle a été mille fois plus positive. Il y avait un véritable esprit d’ouverture et de dialogue », a souligné à L’Orient-Le Jour une source autorisée au sein du bloc parlementaire, connue pour sa neutralité bienveillante à l’égard du locataire de Baabda. C’est bien évidemment le dossier régional – et notamment la question irakienne – qui a occupé, selon la source en question, une grande partie de l’entretien qui a duré près de soixante-quinze minutes. Avec, en démarrage, un hommage général appuyé à la position des Églises catholiques, du Vatican et du patriarcat maronite, « qui se sont placés sans ambages du côté des droits arabes ». Et une remarque, pertinente et judicieuse, de Walid Joumblatt, au sujet de l’appel au jihad lancé avant-hier aux musulmans du monde entier par un des plus hauts lieux de recherche de la communauté sunnite, la mosquée al-Azhar du Caire. Pour le chef du PSP, le pape Jean-Paul II a retiré toute connotation chrétienne à la démarche d’un George W. Bush tout entier pétri de velléités de « crusader », permettant ainsi une optimisation de la solidarité islamo-chrétienne. Ce n’était donc vraiment pas le moment, a estimé le seigneur de Moukhtara, qu’al-Azhar réinscrive ce conflit dans une optique chrétiens vs musulmans et donne ainsi, si tant est qu’il en ait besoin, de nouveaux prétextes au très illuminé locataire de la Maison-Blanche. Autre point discuté hier : l’importance de la coordination entre Beyrouth et Damas, et celle de la concomitance des deux volets en cette période charnière de l’histoire de la région. Ainsi, selon la source en question rapportant les propos du chef de l’État, les présidents Lahoud et Assad seraient « le dernier rempart » contre l’éclatement de la solidarité arabe. Et c’est justement ce concept de solidarité qui devrait être, selon le locataire de Baabda, le mot d’ordre entre l’ensemble des Libanais. « Pour le président Lahoud, il faudrait que l’on agisse comme on l’avait fait pour la Résistance, même si le consensus avait pris du temps pour se concrétiser. Aujourd’hui, selon lui, il faut que l’on s’unisse, que l’on fasse corps autour de l’axe libano-syrien et son refus de la guerre, et que l’on ne perde pas son temps, pour l’instant, avec des problèmes superficiels. » En ce qui concerne le dialogue interne, rappelons d’abord que le chef de l’État avait réaffirmé avant-hier lundi que les portes du palais de Baabda étaient « ouvertes à tous », ses visiteurs précisant même que cela « n’était pas un slogan pour la consommation politique locale, mais que (le président) pesait chacun de ses mots et espérait que ceux-ci bénéficieraient de l’écho qu’ils méritaient ». Hier, le président Lahoud a redit à tous les membres du bloc Joumblatt qu’il défendait le dialogue national sur la base des constantes nationales autour desquelles se retrouvent les Libanais et qu’il souhaitait y participer « en tant que parrain mais pas en tant que partie ». Cela, sans que le Rassemblement de Kornet Chehwane ne soit nommément cité. Pour la source précitée, le chef de l’État n’estime pas comme étant judicieux le fait qu’il convie lui-même chacune des parties à venir participer à ce dialogue, « à moins que quelqu’un n’ait une idée brillante » à ce sujet. « Mais il nous a dit que son palais, le palais du peuple, est ouvert à tous. Que les différentes parties se mettent d’accord entre elles, et lui nous aidera », a ajouté la source interrogée par L’Orient-Le Jour. Qui a indiqué que la nécessité de mettre sur pied une loi électorale moderne, saine et « garantissant la représentativité maximale » a été convenue par les deux parties. Aucun détail, pourtant, n’a été évoqué. Autres points évoqués au cours de la rencontre d’hier : l’eau et la nécessité, rabâchée depuis près de cinquante ans, de construire des barrages. D’autant plus que Walid Joumblatt, qui a fait récemment la tournée des rivières après les intempéries, « s’est déclaré réellement désolé à la vue de toute cette eau gaspillée ». Les problèmes des égouts, des déchets, ainsi que le dossier des incinérateurs ont également été discutés. « Nous avons évoqué les problèmes environnementaux en général, et le président Lahoud s’y est montré sensible. » Le dossier de l’agriculture a été aussi abordé, et le chef de l’État a reconnu qu’il était tout à fait faux de ne pas accorder une quelconque importance à ce sujet, comme le lui avaient dit certaines personnes au moment de son accession à la magistrature suprême, et que si on laissait l’exode rural aller crescendo, cela « ne serait vraiment pas bon ». Enfin, au sujet des déplacés, le locataire de Baabda a réaffirmé que la décision a été prise pour que toutes les personnes concernées retrouvent leur lieu d’origine au cours de son mandat, « mais que l’obstacle principal, c’est l’argent ». Enfin, interrogée sur le point de savoir si le chef de l’État et les députés du bloc Joumblatt avaient évoqué la nécessaire concrétisation de la volonté d’ouverture manifestée ces derniers jours par Baabda, la source en question a rapporté que le président Lahoud a déploré la prolifération de paroles et le peu d’actes. Ajoutant qu’il a, à plusieurs reprises, demandé au ministre Marwan Hamadé d’inscrire tel ou tel point pour qu’il figure à l’ordre du jour d’un prochain Conseil des ministres. Z.M.
C’est la deuxième réunion entre le chef de l’État et les membres de la Rencontre démocratique, le bloc parlementaire présidé par Walid Joumblatt. « La première fois, c’était après l’élection du bloc, en 2000, à l’occasion des consultations présidentielles pour la nomination du Premier ministre. L’ambiance était catastrophique. Hier, elle a été mille fois...