Au Conseil de sécurité, Washington bouscule les indécis à coups de milliards Premier avertissement américain à la France : « Gare au veto »(photo)

Pour la première fois depuis le début de la crise irakienne, le secrétaire d’État américain Colin Powell a sérieusement mis en garde hier la France contre l’utilisation de son droit de veto au Conseil de sécurité lors du vote de la résolution US ouvrant la voie à une guerre contre l’Irak. Un veto français aurait « des conséquences graves » sur les relations bilatérales américano-françaises, a affirmé le secrétaire d’État, qui s’est toutefois dit confiant de réunir 9 ou 10 voix sur 15 en faveur de la résolution US, à la veille des consultations prévues aujourd’hui à New York sur le calendrier des prochaines réunions du Conseil de sécurité. Dans la pêche aux voix lancée au Conseil, les États-Unis disposent en effet d’un appât diplomatique vieux comme le monde : un portefeuille bien garni. Exemples parmi d’autres, irriter les États-Unis pourrait nuire sur le plan commercial à la Russie et jeter un sérieux coup de froid sur les relations américano-mexicaines. En revanche, certains pays qui – comme la Bulgarie – affichent leur soutien envers Washington tirent déjà un profit économique de leur alignement.