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Sociétés - Problèmes financiers, dettes à la CNSS Le café Modca à Hamra : une fin annoncée (photo)

Avec la fermeture vendredi dernier du café Modca, qui sera probablement suivie de celle du Café de Paris, deux fleurons de la rue Hamra, c’est toute une symbolique qui disparaît. Et avec elle, le souvenir de ces innombrables rencontres, débats et causeries qui ont longtemps animé ces lieux. Le Modca, qui fut jadis le QG d’un grand nombre de penseurs et d’artistes, notamment les journalistes du coin, a fermé ses portes à tout un pan de l’histoire libanaise. C’est d’ailleurs avec une grande surprise et un serrement au cœur que les habitués de cet endroit ont appris la nouvelle. Samedi, un mouvement de solidarité s’est spontanénent constitué, pour dénoncer et lutter contre une fatalité économique qui n’épargne plus personne. Car c’est bien de pertes qu’il s’agit ici. Et ce sont près de 140 millions de livres libanaises que réclame au café la Caisse nationale de Sécurité sociale. Avec la naissance du café Modca qui s’est par la suite substitué au Horseshoe fermé au début de la guerre, le concept français du café-trottoir s’est « libanisé » en s’inscrivant, de manière souvent insolite, dans la culture locale : « L’image d’un cireur de chaussures à l’œuvre dans un café bondé de jeunes penseurs en train de refaire la carte du monde illustre bien la culture de l’époque », se rappelle un ancien habitant de la rue de Hamra. Le Modca a pu survivre jusqu’à ce que les dettes le rattrapent. D’ailleurs, un des propriétaires de l’endroit, Anis Mrad, nie devoir une telle somme à l’État. « Qui s’acharne, semble-t-il, par tous les moyens à fermer cet endroit », souligne un habitué. Mais les clients ne s’avoueront pas pour autant vaincus. Samedi, un groupe de jeunes de tous bords s’est mobilisé pour tenter de trouver une solution viable qui empêcherait la fermeture. Un comité pour la défense du Modca s’est spontanément constitué, alors que des négociations étaient entre-temps menées avec le nouvel acquéreur, Bassam Assaad, qui compte convertir l’endroit en magasin d’habillement. « L’idée est de trouver un investisseur qui accepterait de prendre en gérance le café », explique un des membres du comité en précisant que samedi, un Jordanien et un Libanais semblaient intéressés par l’offre. Mais rien n’a encore été tranché. « Le nouveau gérant (M. Assaad), qui s’est d’ailleurs montré excessivement compréhensif, a toutefois accepté de nous donner jusqu’à jeudi prochain pour trouver une solution à l’amiable », a ajouté le membre du comité. Évoquant le refus du ministère du Tourisme d’intervenir, sous prétexte qu’il s’agit d’une affaire privée, un client a fait remarquer qu’il fallait prendre exemple sur le gouvernement français qui est intervenu pour défendre le Fouquet’s et le Flore lorsque ces derniers étaient menacés de rachat. « D’ailleurs, dit-il, cela ne nous étonne pas après le harcèlement des cafés et restaurants de la rue Monnot. C’est au même scénario que l’on assiste. »
Avec la fermeture vendredi dernier du café Modca, qui sera probablement suivie de celle du Café de Paris, deux fleurons de la rue Hamra, c’est toute une symbolique qui disparaît. Et avec elle, le souvenir de ces innombrables rencontres, débats et causeries qui ont longtemps animé ces lieux. Le Modca, qui fut jadis le QG d’un grand nombre de penseurs et d’artistes, notamment...