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L’ancien Premier ministre s’entretient avec les membres de la Ligue maronite Karamé : « Le Liban n’est pas un pays en faillite, ce sont nos hommes politiques qui le sont »

M. Omar Karamé, ancien chef du gouvernement et un des pôles de l’opposition parlementaire, a renouvelé hier ses critiques contre le gouvernement, estimant que « le Liban est incapable, avec une épuipe pareille, de faire face à la situation difficile et complexe » sur le plan régional. Il s’est prononcé pour la mise en place d’un nouveau gouvernement, avant d’insister sur « un changement de la mentalité qui régit le travail des équipes ministérielles ». M. Karamé a tenu ces propos lors d’une visite qu’il a effectuée dans la matinée au siège de la Ligue maronite, en compagnie de deux anciens ministres, Élias Saba et Sami Minkara, et de MM. Khaldoun Chérif, Mohammed Fadel, Abdel-Hamid Raad et Osman Majzoub. « Nous avons trop à dire au sujet de la situation intérieure locale. Mais il faut dire que nos critiques, dans le passé, n’étaient pas du persiflage politique. Nous pensons effectivement que les politiques suivies par les gouvernements successifs vont nous conduire à une catastrophe économique et financière dont nous avons un avant-goût aujourd’hui », a-t-il déclaré. Après avoir exprimé le souhait d’une conjugaison des efforts pour surmonter la crise économique et financière, M. Karamé a estimé que le Liban n’est pas un pays en faillite. « Ce sont nos hommes politiques qui le sont, parce qu’ils ont échoué à établir un plan clair (de redressement) et à prendre des décisions courageuses pour épurer l’Administration, mettre un terme à la corruption et faire arrêter les corrupteurs. Ce sont le gaspillage et le laisser-aller continus dans les secteurs de l’État, qui ont conduit à ce résultat », a-t-il ajouté. L’ancien Premier ministre a appelé à un dialogue entre toutes les parties libanaises, afin d’obtenir l’établissement d’un plan qui tirerait le Liban de sa crise. Selon lui, la tempête qui souffle sur le pays n’a rien d’extraordinaire. « Les vieux se rappellent que l’hiver, au Liban, c’est ça. Et même plus », a-t-il fait remarquer. Et d’enchaîner : « Mais les empiètements sur les domaines publics fluviaux et maritimes, les erreurs commises lors de la construction de ponts et l’installation de caniveaux et la négligence excessive de l’État qui n’a pas freiné ou éliminé, en dépit de nos appels incessants, ces empiètements, ont provoqué tous ces dégâts. » M. Karamé a en outre critiqué les ministres « qui multiplient les apparitions sur le petit écran, alors qu’ils sont incapables de drainer l’eau des inondations ». Après avoir rappelé les remarques du président de la Chambre, Nabih Berry, et du vice-président du Conseil, Issam Farès, sur l’incapacité de l’équipe ministérielle, le député a appelé à un changement du gouvernement, estimant que « le Liban est incapable, avec une épuipe pareille, de faire face à la situation difficile et complexe » sur le plan régional. « De nombreux ministres affirment, dans leurs cercles privés, qu’ils ont honte d’affronter la population ou de paraître à la télévision, et ce ne sont pas, bien sûr, les ministres qu’on voit tous les jours sur le petit écran », a-t-il fait valoir, jugeant qu’une nouvelle équipe aurait dû être formée plus tôt. Il s’est ravisé en soulignant qu’un « changement de la mentalité qui régit le travail des équipes ministérielles reste plus important que l’avènement d’un nouveau cabinet ». Après avoir mis l’accent sur la gravité de la situation régionale, il a rendu un vibrant hommage aux prises de position du pape Jean-Paul II et des Églises au sujet des développements dans la région, qu’il s’agisse de la guerre irakienne ou de la situation dans les territoires palestiniens. M. Karamé a en outre salué la modération de la Ligue maronite, dont il a également loué les prises de position, avant de souligner que la pondération est de nature à consolider l’unité intérieure. Chéhab : « L’homme du patriotisme et de l’équilibre » Auparavant, le président de la Ligue maronite, Harès Chéhab, avait accueilli M. Karamé comme étant « l’homme du patriotisme et de l’équilibre ». Omar Karamé « a œuvré, avec ses compagnons, pour instaurer au Liban-Nord une culture de vie (commune) et de cohésion qui a su résister à toutes les crises, toutes les tempêtes et tous les défis », a déclaré M. Chéhab. Après avoir rendu hommage à son frère, l’ancien Premier ministre Rachid Karamé, assassiné en 1987, « homme d’État par excellence qui a défendu les intérêts de l’État et protégé son Trésor sans étrangler les contribuables et qui a promu l’unité du Liban », M. Chéhab a souligné que Omar Karamé est, aujourd’hui, au sein de l’aréopage politique libanais, « l’un des symboles de la raison et de la modération et l’un de ceux qui ont conscience de la situation particulière du Liban, de sa structure sensible ». « Voilà pourquoi il ne s’est pas enfermé dans des positions rigides et ne s’est pas retiré. Il est au contraire resté au centre de l’événement, prenant toujours position dans un sens permettant le dialogue avec l’autre, ce qui lui vaut la confiance des divers partenaires », a-t-il ajouté. Omar Karamé « n’a jamais raté une occasion d’affirmer que le Liban ne saurait vivre sans ses deux composantes, et qu’en conséquence, ceux qui réclament de corriger un déséquilibre devraient être entendus et non pas être placés au rang des traîtres », a encore dit M. Chéhab. Il a enfin exprimé le souhait que cette rencontre avec M. Karamé ouvre la voie à d’autres « afin de parvenir à des convictions communes autour de nombreux sujets susceptibles de renforcer l’unité et la solidarité entre les Libanais ».
M. Omar Karamé, ancien chef du gouvernement et un des pôles de l’opposition parlementaire, a renouvelé hier ses critiques contre le gouvernement, estimant que « le Liban est incapable, avec une épuipe pareille, de faire face à la situation difficile et complexe » sur le plan régional. Il s’est prononcé pour la mise en place d’un nouveau gouvernement, avant d’insister...