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La facture, en cas de guerre, s’annonce lourde pour les États-Unis

La facture d’une guerre en Irak s’annonce lourde pour les États-Unis et pourrait atteindre près de 100 milliards de dollars, creusant encore un peu plus des déficits publics déjà record. Le gouvernement américain est toutefois bien décidé à mettre tout l’argent qui s’avérerait nécessaire pour gagner un conflit en Irak, a assuré le secrétaire au Trésor John Snow. « Nous allons payer, quelle que soit la facture qui est nécessaire (...) La liberté vaut toujours la peine de se battre », a déclaré M. Snow mardi soir lors d’un débat organisé par la chaîne de télévision CNBC. Le nouveau secrétaire au Trésor américain n’a toutefois pas donné d’estimations chiffrées sur les coûts d’une guerre, pas plus que le porte-parole de la Maison-Blanche Ari Fleischer. « Au moment approprié, nous soumettrons au Congrès un budget supplémentaire pour faire face aux coûts de la guerre et de l’aide humanitaire. Aucune décision n’a encore été prise sur son montant et cela fera l’objet de discussions avec le Congrès », a affirmé mercredi M. Fleischer lors d’un point de presse. Selon la presse, l’Administration du président George W. Bush s’apprêterait à demander au Congrès d’autoriser des dépenses supplémentaires allant jusqu’à 95 milliards de dollars pour financer une intervention militaire en Irak. Le gouvernement table désormais sur des coûts compris entre 60 et 95 milliards de dollars, indiquaient hier le Wall Street Journal et le Washington Post en citant des responsables de l’Administration et du Congrès. Cette facture table sur une guerre courte – une à six semaines – et inclut les aides financières à la Turquie et à d’autres pays alliés affectés par un conflit en Irak, mais ne comprend pas les frais de reconstruction ou liés à une longue occupation militaire, précisent ces journaux. Elle est supérieure à l’estimation fournie il y a un mois par le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, qui avait parlé d’une guerre devant coûter « moins de 50 milliards » de dollars. Si l’on ajoute les coûts de reconstruction et d’occupation, qui pourraient être très élevés selon les experts, la nouvelle fourchette du gouvernement s’approche des 100 à 200 milliards de dollars prévus dès l’automne dernier par l’ancien conseiller économique de la présidence Lawrence Lindsey. En avançant ces chiffres, M. Lindsey, qui a démissionné début décembre, avait provoqué la colère de la Maison-Blanche et du Congrès. La nouvelle facture prévue par le gouvernement correspond à peu près aux coûts de la guerre du Golfe de 1991 qui avaient atteint 61 milliards de dollars, soit environ 82 milliards de dollars actuels. Mais la différence est que, cette fois, les Américains devraient assumer une très large partie des frais alors que la précédente guerre du Golfe avait été financée à plus de 80 % par les alliés des États-Unis, notamment le Koweït et l’Arabie saoudite. Quelle que soit la facture finale, elle viendra aggraver les déficits budgétaires record déjà prévus par la Maison-Blanche de 304 milliards de dollars cette année – contre 159 milliards en 2002 – et de 307 milliards en 2003. Cette détérioration des finances publiques s’explique notamment par le plan de relance économique du président Bush, reposant principalement sur des baisses d’impôts et d’un coût de 695 milliards de dollars sur 11 ans.
La facture d’une guerre en Irak s’annonce lourde pour les États-Unis et pourrait atteindre près de 100 milliards de dollars, creusant encore un peu plus des déficits publics déjà record. Le gouvernement américain est toutefois bien décidé à mettre tout l’argent qui s’avérerait nécessaire pour gagner un conflit en Irak, a assuré le secrétaire au Trésor John Snow....