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Pièges à éviter, irrégularités courantes à dépister (photos)

Le choix d’une université ou de tout autre établissement d’enseignement supérieur est crucial parce que c’est de l’avenir du candidat qu’il s’agit. Or il devient de plus en plus difficile de faire la part des choses. Certains des nouveaux établissements ne reculent pas devant les promesses qui dépassent toutes les bornes: selon des témoignages qui sont restés anonymes, «certains étudiants titulaires d’un diplôme technique se sont vu proposer d’obtenir une maîtrise en un an... moyennant une certaine somme que les responsables de ces universités étaient prêts à revoir à la baisse». Selon ces mêmes sources, «un autre établissement aurait commencé à décerner des doctorats avant d’être en mesure de donner des maîtrises». Même le directeur général du ministère de l’Enseignement supérieur, Ahmed Jammal, affirme qu’il y a au moins un établissement, inscrit en tant qu’institut technique, qui décerne des diplômes universitaires. «Ce qui a fait la qualité de l’enseignement supérieur au Liban, c’est que les personnes qui l’ont fait étaient animés d’une mission», souligne Henri Awitt, membre de la commission technique et rapporteur de la commission des équivalences. «Malgré les problèmes politiques, confessionnels ou autres, l’enseignement n’a jamais été bradé, comme il l’est aujourd’hui.» M. Awitt précise sa pensée: avant la prolifération des établissements d’enseignement supérieur, les institutions pédagogiques étaient toutes à but non lucratif (les bénéfices réalisés sont réinvestis dans l’institution même). Aujourd’hui, les institutions n’ont plus de problème à avoir un but lucratif. En pratique, selon lui, cela s’est traduit par la création d’établissements avec des velléités commerciales... «La démocratisation de l’enseignement est indispensable», poursuit M. Awitt. «Chaque étudiant qui a des compétences doit avoir une place dans une université. Mais il n’en a pas moins droit à la qualité de l’enseignement.» M. Jammal, qui insiste que les infractions commises par les établissements ne sont pas «si nombreuses ni si graves que cela», estime que dans le cadre de la mondialisation, «le secteur de l’enseignement supérieur est en train de se transformer en un secteur de services». «Il est certain qu’il y a des institutions qui font des bénéfices», poursuit-il. «Mais l’important est qu’elles respectent les normes de l’enseignement supérieur. Nous avons calculé que la formation de chaque étudiant dans le cadre d’une spécialisation coûte trois mille dollars au minimum.» Tout en énumérant les établissements légaux recensés par le guide du ministère, il constate que la plupart d’entre eux sont des instituts spécialisés renfermant un nombre limité d’élèves, «qui ont certaines améliorations à faire et nous les leur avons indiquées». «Ils sont motivés à progresser afin d’obtenir l’homologation», ajoute-t-il. Toutefois, même M. Jammal ne nie pas que les abus existent, et qu’ils sont particulièrement graves dans deux établissements. Quoi qu’il en soit, dans un contexte de flou total, il est très difficile d’estimer la valeur des formations données ici ou là. Le problème, c’est que les diplômes des nouveaux établissements posent plus d’un point d’interrogation. En effet, ils ne sont pas encore homologués (du moins pour la plupart) par la commission des équivalences, vu les incertitudes qui entourent toujours l’ensemble des nouveaux établissements. Que les diplômes ne soient pas homologués signifie, entre autres, que le diplômé ne peut être admis dans une autre institution pédagogique ou à exercer un quelconque poste officiel. Mais surtout, ce refus unanime de la commission des équivalences ressemble à s’y méprendre à un désaveu né d’une crise de confiance. «Des promesses, encore des promesses...» Les irrégularités déplorées par plusieurs témoins commencent dès la première étape, celle de l’inscription. «Ces institutions, qui suivent généralement le système anglo-saxon, enseignent et décernent le “freshman”, qui équivaut au baccalauréat», déclarent-ils. «Or, pour avoir le droit de présenter cet examen officiel plutôt que le bac libanais, l’élève doit satisfaire un certain nombre de conditions et obtenir une permission spéciale de la commission des équivalences. Un processus compliqué que certains établissements, apparemment, préfèrent occulter. Résultat: des élèves n’ayant pas obtenu leur baccalauréat libanais et n’ayant pas le droit de présenter le “freshman” sont admis illégalement dans certains établissements et obtiennent leurs diplômes quand même...» Autre entorse aux sacro-saintes règles de l’enseignement supérieur: selon les mêmes sources, «certaines institutions faciliteraient, sinon garantiraient, le succès de l’étudiant et ne requièrent parfois même pas sa présence au cours!». Une histoire qui nous est parvenue parle d’un professeur qui a été vertement tancé par son supérieur hiérarchique pour avoir pénalisé d’une mauvaise note l’un de ses étudiants. «En d’autres termes: on paye, on réussit», racontent ces témoins. «De telles pratiques transforment progressivement l’éducation en un produit de consommation de bas étage...» Par ailleurs, il existe une confusion (voulue ou pas?) entre les termes «université», «institut universitaire», «institut universitaire de technologie» et «institut technique». Les noms que se donnent les établissements ne sont pas toujours en conformité avec les permis qu’ils ont obtenus: des instituts de technologie ou même techniques comportent le mot «University» dans leur nom, ce qui ne manque pas de jeter la confusion parmi les étudiants libanais et étrangers. La différence entre les termes est pourtant claire, disent les spécialistes. L’institut technique décerne des bacs techniques (BT) et des diplômes de techniciens supérieurs (TS). L’institut universitaire donne des diplômes universitaires, tout comme l’université, mais, contrairement à celles-ci, il possède moins de trois facultés. Les instituts technologiques (IUT) décernent un «diplôme universitaire technologique» (DUT), et ne sont pas supposés accorder des licences ou des maîtrises. Sur l’utilisation quasi générale du mot «University» dans les noms des établissements, M. Jammal ironise: «À l’étranger, l’institut est plus prestigieux que l’université. Prenez, par exemple, le “Massachussets Institute of Technology” (MIT).» Le cas le plus grave qui se présente, évidemment, est celui où un institut technique offre la possibilité d’obtenir un doctorat! Nous caricaturisons à peine... Il y a aussi la question des campus et des équipements dont doivent être dotées les universités, selon la loi et le décret des normes et des critères: bâtiments indépendants, superficie suffisante pour le nombre d’étudiants recrutés et les activités exercées, zones vertes et espaces communs pour les jeunes, laboratoires, etc. D’éventuelles entorses à la loi sont faciles à constater sur ce plan. Une question demeure: comment les jeunes et leurs parents (qui sont souvent ceux qui décident de l’établissement que va fréquenter leur enfant) peuvent-ils faire la part des choses, trier les informations et juger des promesses qu’on pourrait leur faire? M. Jammal préconise tout d’abord de consulter le guide des établissements d’enseignement supérieur du ministère, ou le site Internet www.higher-edu.gov.lb pour s’assurer du permis que l’établissement en question possède (un responsable d’IUT qui vous propose une maîtrise ou un doctorat ne doit pas être pris au sérieux). Il est également conseillé que les futurs étudiants aillent visiter le campus (région, superficie, espaces verts, existence ou absence de laboratoires, etc.), qu’ils demandent, si possible, à voir le permis de l’établissement (université, institut universitaire ou institut technique), qu’ils se renseignent sur les diplômes décernés (surtout pour savoir s’ils sont homologués ou pas, en adoptant une attitude sceptique si on leur dit qu’ils le seront bientôt). Et surtout, qu’ils ne se laissent pas séduire par la facilité en risquant de saper la base de tout leur avenir. Vigilance, donc, puisque l’État n’a pas pris le parti de protéger les étudiants ni de faire respecter ses propres lois... Les risques du jumelage La majorité, sinon la totalité, des établissements d’enseignement supérieur ouverts de fraîche date déclarent avoir procédé à des jumelages avec des universités étrangères, généralement anglo-saxonnes. Dans de tels cas, il est d’usage que les diplômes délivrés au Liban soient en fait des diplômes provenant de l’université étrangère (rappelons qu’aucun d’entre eux n’est encore homologué par la commission nationale des équivalences). Le partenaire libanais agit donc comme une sorte de plate-forme pour les programmes étangers. Alors que ces jumelages peuvent s’avérer très fructueux et présenter des avantages pour les jeunes, ils peuvent aussi cacher de très grands risques. En effet, tout établissement étranger n’est pas nécessairement digne de confiance. Aux États-Unis notamment, le secteur de l’enseignement supérieur n’est pas soumis à un contrôle de la part de l’État. Cela signifie qu’on y trouve de tout, parfois même de petites boutiques ou des universités fictives. Il n’y a qu’à lire les mails qui nous arrivent de temps en temps sur «l’université X qui vous permet d’avoir n’importe quel diplôme sans bouger de chez vous», etc. Aux États-Unis, justement, et le plus souvent en Europe, ce qui fait la réputation des établissements, ce sont les comités d’accréditation. Voilà pourquoi il n’est pas conseillé que l’étudiant prenne pour argent comptant tout ce qu’on lui dit, et soit impressionné par les noms qu’on lui assène. Il ferait mieux de noter minutieusement le nom de l’université étrangère jumelée à l’établissement auquel il désire adhérer, et faire sa propre recherche sur Internet, pour essayer de savoir si cette institution est accréditée et par quel comité. Autant de précautions à prendre pour ne pas finir avec un diplôme bidon! Deux responsables de nouvelles universités s’expriment Que pensent les responsables des nouveaux établissements des nombreuses attaques dont ils sont la cible? Nous n’avons pu, évidemment, joindre tout le monde, mais il est important de noter que plus d’un établissement avec lesquels nous avons essayé de rentrer en contact se sont poliment défilés, soit en annulant le rendez-vous à la dernière minute, soit en prétextant du travail et des périodes d’examen interminables. Il nous a été possible de discuter avec deux responsables de nouveaux établissements dont l’un, qui a préféré conserver l’anonymat, a appuyé, par son témoignage, les pires rumeurs qui courent sur les universités fraîchement établies. Marcel Honein, responsable des affaires estudiantines de l’American University of Technology (AUT), n’a manifestement pas été très surpris par les interrogations concernant les informations qui circulent sur les nouveaux établissements. Sans vouloir accabler personne, il a satisfait de son mieux notre curiosité. L’AUT a un beau campus visible de l’autoroute de Halate (caza de Jbeil). Plusieurs bâtiments et de grands espaces sont en construction. Cet établissement, qui compte aujourd’hui 1400 étudiants entre les branches de Halate et de Tripoli, a effectivement commencé son activité en 1997, deux ans avant d’avoir obtenu son permis définitif d’université. «C’est l’usage», explique M. Honein. «On nous donne en général deux ans pour nous lancer et tester notre enseignement avant de nous octroyer un permis.» Il souligne que son institution a adopté «une méthode active et coopérative unique au Liban, qui met l’étudiant au centre de l’enseignement, avec des apports technologiques majeurs». Interrogé sur le taux de succès des étudiants de son établissement, il déclare qu’il est très difficile de l’évaluer dans le système américain. «Nous tolérons un maximum d’absence de huit sessions par semestre, et notre institution est l’une des rares qui ne permet en aucun cas la réussite d’un étudiant lorsqu’il mérite un F», dit-il simplement. Qu’en est-il du prix des unités? «Il est vrai que nos prix sont très raisonnables, surtout par rapport à la qualité que nous offrons», dit M. Honein. «Il faut dire que l’idée de la fondation de cette université est née du besoin que nous avons ressenti chez les jeunes, qui nous paraissaient de moins en moins capables de payer des scolarités chères, mais sont désireux néanmoins de poursuivre de hautes études. Nous ne voulons pas pour autant attirer les étudiants par nos prix concurrentiels, mais par la réputation que nous bâtissons.» En matière de réputation, justement, les nouveaux établissements ne sont pas très bien cotés... «Voilà pourquoi le suivi commencé par le ministère dès mai 2002 était le bienvenu», affirme M. Honein. «Je suis même favorable à la création d’un corps d’accréditation. Il est important que la valeur de chacun soit reconnue.» Pourquoi le diplôme d’AUT n’est-il toujours pas homologué? Il assure que «nous avons satisfait toutes les conditions, mais nous attendons la décision du comité des équivalences qui doit porter sur l’ensemble des établissements, d’où le retard». L’AUT a également contracté des partenariats avec des universités américaines accréditées, selon M. Honein. «Corruption et contrôle inefficace» Le second responsable pédagogique interrogé est le président d’une future université qui, selon lui, «doit obtenir son permis incessamment». «Nous avons passé du temps où sept ou huit universités – pas toujours valables – exerçaient un monopole sur le marché, au chaos que nous constatons aujourd’hui», estime-t-il. «On dit qu’il y a plus de quarante universités en ville, mais à y regarder de plus près, on trouve que seules quelque vingt-huit sont opérationnelles.» Selon lui, «les nouveaux établissements recrutent bien plus que les 10000 étudiants dont parle le ministère de l’Enseignement supérieur». Il dénonce «la corruption dans le secteur et le manque de contrôle efficace». À l’entendre, un grand nombre de nouvelles universités s’arracheraient les étudiants et essaieraient de les attirer par tous les moyens possibles. Quant à la confusion entre les universités et les IUT, il a sa propre version du problème: «Quand le concept de IUT, et donc de DUT (diplôme universitaire technologique) a été introduit dans le secteur par le décret des normes et des critères, les législateurs avaient en tête le système français. Or, après avoir obtenu leurs permis, beaucoup d’institutions ont instauré un cursus selon le système anglo-saxon, et décernent depuis des MBA et des PHD. Le tour est joué.» Il déclare que, concernant son établissement, il attend son permis pour commencer à donner des cours, soulignant que «même les permis sont accordés sans que la capacité de l’établissement à assurer les laboratoires et les enseignants pour une spécialité donnée ne soit établie». Dans ces conditions, pourquoi envisage-t-il d’ouvrir sa propre université et ne craint-il pas d’être mis dans le même panier que ceux qu’il critique? «Il est certain que nous allons pâtir de cette situation, mais nous avons voulu créer une université conforme à notre idée», dit-il. «Nous avons préparé un dossier en béton et un cursus très solide. Notre garantie de qualité sera notre partenariat avec plusieurs universités prestigieuses occidentales qui nous imposeront leurs standards. Nous allons également bâtir un nouveau campus.» Enfin, selon lui, «le secteur de l’enseignement supérieur doit rester libre, mais avec des standards académiques minimum à respecter». L’enseignement technique durement touché par la prolifération des universités «On a sapé l’enseignement supérieur comme on l’avait fait, bien avant, de l’enseignement technique», estime Toufic Tasso, directeur du groupe Pigier-Liban. Il fait référence à la prolifération, incontrôlée elle aussi, des écoles techniques de tous niveaux, qui dure depuis des années, ainsi qu’au désintérêt de l’État envers ce secteur, qui a empêché l’évolution de la perception du public envers l’enseignement technique. «Il y a des individus qui sont entrés dans ce domaine sur des bases très floues», poursuit-il. «Ils entretiennent l’ambiguïté au niveau des termes, comme ces instituts qui se font appeler universités, et au niveau des diplômes préparés. En fait, la prolifération a perturbé le marché au lieu de satisfaire un besoin réel de diversification.» Selon le responsable de cette école technique basée au Liban depuis 1920 (dans le monde depuis 1850) et qui forme cette année 1200 étudiants, le diplôme technique est sous-valorisé. «L’étudiant, mal orienté, préfère souvent un diplôme universitaire, même s’il a moins de valeur», dit-il. «D’autant plus que la loi ne permet pas aux étudiants munis d’un diplôme technique de poursuivre des études universitaires. Le texte de loi qui consacrerait ce droit à ces étudiants existe mais son adoption est sans cesse repoussée. Or, aujourd’hui, les offres que les jeunes reçoivent des nouveaux établissements universitaires sont alléchantes: liberté dans le choix des unités, pas de concours d’entrée, etc.» Il affirme avoir reçu des demandes d’admission de la part d’étudiants provenant de certains nouveaux établissements. Il ne les a admis qu’à condition qu’ils recommencent à zéro, leur formation étant insuffisante. Quel est l’impact de la prolifération des universités sur une école technique comme Pigier? «Cette situation affecte surtout l’ambiance parmi les étudiants qui se demandent pourquoi leur école n’accède pas au statut d’université», répond M. Tasso, qui précise que Pigier a présenté une demande pour obtenir un permis d’université (pour certaines spécialisations). Il souligne que le marché des universités est en pleine modification dans le monde: «Les écoles techniques et les universités ont fortement fusionné parce que la réalité du travail a changé. Les individus ne sont plus formés pour utiliser la même technique toute leur vie. Ils ont donc besoin d’une formation pratique solide. Ils sont obligés d’avoir une certaine mobilité dans leur emploi. En France, on s’appellerait école de commerce plutôt qu’école technique.» «La multiplication des universités n’est pas innocente», s’indigne Issam Khalifé Quel est l’impact de la prolifération des nouveaux établissements d’enseignement supérieur sur l’université publique? Issam Khalifé, ancien président de la Ligue des professeurs de l’Université libanaise (UL) va très loin dans sa critique de la situation actuelle, quand il sous-entend que la multiplication des institutions n’est pas innocente et qu’elle vient compléter la politique de désintégration de l’UL par les autorités. «Le nombre d’étudiants de l’UL était de 72000 il y a deux ans, il est à peine de 70000 cette année», révèle-t-il. «Dans quel objectif ? La privatisation?», se demande-t-il. M. Khalifé s’attarde sur le non-respect des décrets par certains nouveaux établissements, «certains d’entre eux n’ayant ni professeurs ni bâtiments, tout en ayant recruté des “clients”». «Des étudiants sont venus nous raconter qu’ils avaient été admis dans certains de ces établissements sans être détenteurs du baccalauréat», s’étonne-t-il. «Comment cela? Le but caché de ce laxisme, c’est de provoquer une baisse de niveau nationale. Les étudiants finissent par obtenir des diplômes inutilisables et se retrouvent dans le pétrin.» Quel lien avec l’UL? «Il existe aujourd’hui une corruption telle, dans cette institution, que sa réforme est devenue difficile», estime M. Khalifé. «Les conventions internationales et la charte de l’enseignement supérieur ne sont pas respectés.» Côté financement, les lois, selon lui, ne sont pas appliquées, surtout en ce qui concerne l’autonomie de la gestion du budget de l’UL, avec «les ingérences continues du ministère des Finances». «Tous nos acquis sont menacés, on fait tout pour faire fuir les professeurs de cette institution publique qui est un besoin national», dit-il. «Et d’un autre côté, on donne des permis à tort et à travers pour l’ouverture d’établissements n’ayant pas fait leurs preuves. Le parallèle est saisissant.» Comme solution, il préconise l’adoption d’une véritable politique éducative qui réorganise le secteur privé. Quant à l’UL, M. Khalifé souligne la nécessité d’une réforme en profondeur. Pour ce qui est de la Ligue des professeurs, «elle continuera à défendre son point de vue et contribuer à l’éveil des jeunes». Universités Réouverture du West Hall C’est au cours d’une cérémonie officielle que l’Université américaine de Beyrouth (AUB) a procédé hier à la réouverture du bâtiment West Hall. Inauguré pour la première fois le 24 février 1914, le bâtiment, qui abrite le bureau du doyen des affaires estudiantines et qui accueille diverses activités culturelles préparées par les étudiants, a été fermé en février 2001 afin de subir un véritable lifting. La cérémonie inaugurale s’est tenue en présence de cinq petits-enfants et arrière-petits-enfants de Robert West qui a donné son nom au bâtiment et qui est mort le 6 décembre 1906 à l’âge de 44 ans. West, qui est arrivé à Beyrouth en 1884, était professeur de mathématiques et d’astronomie. Inauguré donc en 1914, pour qu’il soit un « grand espace de bonheur », le West Hall est mis à la disposition des étudiants de l’AUB, leurs activités et leurs conférences. L’idée était venue un an plus tôt, en 1913, aux membres de la direction de l’université, quand plusieurs enseignants avaient observé à maintes reprises des étudiants faisant la queue sous la pluie pour attendre leur repas. Un tel espace, consacré aux activités estudiantines, était donc nécessaire. Depuis sa construction, le West Hall abrite notamment plusieurs salles de conférences, une bibliothèque, un restaurant, une salle polyvalente consacrée à diverses activités, une chambre noire pour le développement des films, une salle de jeu, une petite arène pour le patinage, des tables de billard, des allées de bowling, des vestiaires et un amphithéâtre. Cet amphithéâtre, qui a une capacité de 600 personnes, porte désormais le nom de Souheil Bathish, un ancien de l’AUB, faisant partie de la promotion des ingénieurs civils de 1959. Né en 1935 à Nazareth, Bathish est mort en mai 2001 après avoir sillonné les pays arabes. Sa famille a couvert les frais de restauration et de modernisation de l’amphithéâtre. Le West Hall a été restauré grâce aux fonds de l’Université américaine de Beyrouth et aux dons versés par le Programme d’aide aux hôpitaux et écoles américaines à l’étranger, relevant du gouvernement américain.
Le choix d’une université ou de tout autre établissement d’enseignement supérieur est crucial parce que c’est de l’avenir du candidat qu’il s’agit. Or il devient de plus en plus difficile de faire la part des choses. Certains des nouveaux établissements ne reculent pas devant les promesses qui dépassent toutes les bornes: selon des témoignages qui sont restés...