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Dans « Zabiba et le roi » Saddam Hussein fait les questions et les réponses

PARIS – Mirèse AKAR Saddam Hussein est-il un « écrivain » comme les autres ? La réponse est évidemment non. A-t-il un agent littéraire ? La réponse est non également. Alors, par quel canal son « conte philosophique » Zabiba et le roi est-il parvenu en France ? Publié à Bagdad sans nom d’auteur – ce nom y étant néanmoins un secret de polichinelle – et, paraît-il, largement diffusé dans le monde arabe, il a paru le 5 février en traduction française aux éditions du Rocher dont le catalogue n’abonde pourtant pas en titres de ce genre, et les droits en seront intégralement versés au Croissant-Rouge. Un défi à relever Interrogé, le directeur littéraire da la maison, Pierre-Guillaume de Roux, nous distille quelques informations. C’est Gilles Munier, président des Amitiés franco-irakiennes, revenu d’un séjour à Bagdad avec le livre dans ses bagages, qui l’a proposé à différents éditeurs français. Lesquels l’ont tous refusé, à l’exception de Jean-Paul Bertrand, le patron du Rocher, qui a vu là le genre de défi à relever au nom de la liberté d’expression. Connaissant bien l’arabe, Gilles Munier en a lui-même supervisé la traduction. Parce que l’Irak est aujourd’hui au cœur de l’actualité, le tirage a été de quelque 20 000 exemplaires, presque celui, particulièrement optimiste, d’un livre promis à devenir un succès, et la « mise en place » initiale de 15 000. Il est trop tôt pour chiffrer ce que, dans le jargon de l’édition, on appelle les « retours », c’est-à-dire le nombre d’exemplaires invendus que les libraires se hâteront de renvoyer au diffuseur. Est-il vrai, comme on l’assure, que les services secrets de partout s’appliquent à décrypter Zabiba et le roi pour y découvrir un message codé du maître de l’Irak ? Voilà qui serait sans doute faire beaucoup d’honneur à ce texte ! On a parfois l’impression, en lisant certains dialogues, que l’auteur fait lui-même les questions et les réponses. Et qu’il ajoute à part lui : « À bon entendeur... » Exemple : « – À Dieu ne plaise qu’une telle intention m’effleure, Majesté ! » Et encore : « – Le peuple a-t-il besoin d’être traité avec rigueur ? – Oui, Majesté. Le peuple a besoin de rigueur. Elle rassure les gens de bien et inspire de la crainte à ceux dont la morale est douteuse. »
PARIS – Mirèse AKAR Saddam Hussein est-il un « écrivain » comme les autres ? La réponse est évidemment non. A-t-il un agent littéraire ? La réponse est non également. Alors, par quel canal son « conte philosophique » Zabiba et le roi est-il parvenu en France ? Publié à Bagdad sans nom d’auteur – ce nom y étant néanmoins un secret de polichinelle – et, paraît-il, largement...