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FESTIVAL AL-BUSTAN - Cinq garçons dans le vent pour une musique aux rythmes métissés Soledad Tango: passion, mélancolie et sensualité (photos)

Cinq garçons dans le vent, jeunes musiciens inspirés et talentueux, cheveux longs ou sagement coupés, authentiques «Boys Band» d’un romantisme postmoderne, tous vêtus de noir, ont pris d’assaut la scène d’al-Bustan pour la deuxième soirée de son Xe festival. Fondé en 1995, le groupe Soledad Tango est formé d’Alexander Gurning (piano), Nicolas Stevens (violon), Emmanuel Comté (accordéon), Patrick de Schuyter (guitare) et Philippe Cormann (double basse). Musique venue de tous les horizons où le tango n’est plus celui de grand-mère. Une musique aux timbres variés, aux rythmes métissés, aux atmosphères sourdes, lascives, rêveuses ou passionnées. Des pages d’Astor Piazolla (la part léonine lui revenait) mais aussi de Stravinsky et d’autres moins connus, tels Lysight et Devreese, ont fait les délices d’un auditoire très attentif tandis que la bourrasque faisait rage dehors en ce mi-février bien maussade. Ouverture en termes vibrants et frileusement ensoleillés avec le Mouvement continu de Piazzolla qui magnifiait la fièvre des nuits argentines sur des airs empruntés au blues et aux déceptions de la vie…Et filent les ritournelles comme des écheveaux qu’on dévide, emportant un flot de notes séduisantes et luisantes où se mêlent nostalgie, sensualité, mélancolie, intermittences du cœur et regards ardents… Toute la magie du tango chaloupant les corps dans des rythmes syncopés ou tranquilles, voilà, vénéneuse et charmeuse comme un œil cerné de khôl ou des cheveux gominés, cette musique populaire qui a subi une notable entorse à son pouvoir érotique initial. Révélation aussi d’un Stravinsky au meilleur de sa forme dans une expression lui permettant de concocter une mixture corsée et tonique. Après l’entracte, retour à Piazzolla avec Mumuki, ainsi que d’autres diableries de tango et découverte de deux musiciens belges : Michel Lysight et Fréderic Devreese. Tons résolument modernes et accents sans pathos avec un brio dans le jeu des rythmes et leur alternance. On retient au vol le sympathique moment de défaillance d’un violon qui craque sous le feu de l’archet… Le temps d’ajuster, dans la bonne humeur, la corde trop tendue et la course reprend de plus belle. On termine avec du Piazolla. Narration douce et voluptueuse aux tendres morsures du clavier avec un glissando furtif à l’accordéon comme le velours d’un bond de chat. Ovation d’un auditoire plus que conquis et bis avec l’œuvre culte (qui donne, tel un chaleureux hommage, son titre au groupe !) de Piazolla : Soledad. Emportée, gorgée de sève, mugissant de tous les élans de la vie, habitée de toutes les angoisses (démons et archanges réunis) de ce musicien né à Mar Del Plata, cette musique est un vrai rayon de soleil et un antidote contre l’adversité du quotidien. Soirée Bach avec Jacqueline Ross et David Ponsford Diplômée de la Juilliard School of Music et professeur à la Guildhall School of Music and Drama ainsi qu’au Conservatoire de Birmingham, la violoniste new-yorkaise Jacqueline Ross donne également des « master classes » très prisées, notamment à la Juilliard School. Lauréate du prix Kranischsteiner du Festival de Darmstadt, elle a collaboré entre autres avec des pointures telles que : Sir Simon Rattle, Peter Donohoe et Raphael Wallfisch. Harpiste et organiste londonien réputé, David Ponsford est un grand spécialiste de Bach. Boursier du Collège royal d’organistes, il a été l’élève de Peter Hurford, Lionel Rogg et Piet Kee. Et pour la harpe, de Kennenth Gilbert et Gustav Leonhardt. Il a également à son actif un doctorat en musique française baroque. Outre ses participations à de nombreux orchestres de chambre et festivals européens, David Ponsford a été successivement assistant organiste de la cathédrale de Welles, chef de la chorale de Bach de Cheltenham et conseiller musical de feu Sir Yehudi Menuhin. À son actif, des enregistrements des six partitas, du concerto italien, de l’ouverture française et des variations de Goldberg de Jean-Sébastien Bach. Ainsi que de l’ensemble des sonates pour violon de Bach avec Jacqueline Ross. Ce sont ces même sonates (six) que les deux musiciens interpréteront ce soir (dans le cadre du Festival al-Bustan) à la villa Audi, en duo, à 20h30. Edgar DAVIDIAN
Cinq garçons dans le vent, jeunes musiciens inspirés et talentueux, cheveux longs ou sagement coupés, authentiques «Boys Band» d’un romantisme postmoderne, tous vêtus de noir, ont pris d’assaut la scène d’al-Bustan pour la deuxième soirée de son Xe festival. Fondé en 1995, le groupe Soledad Tango est formé d’Alexander Gurning (piano), Nicolas Stevens (violon),...