Société - Les propriétaires de pubs de la rue Monnot appelés à régulariser leur situation Il faut amender la loi et aboutir à une plus grande coopération entre les ministères et la municipalité, estime Pharaon(photo)

Dans la mer de passions provoquée par l’affaire dite des pubs de la rue Monnot, le ministre du Tourisme par intérim, M. Michel Pharaon, a tenu hier une réunion avec le président du syndicat des restaurants et boîtes de nuit, M. Paul Ariss, et des représentants du comité des propriétaires des restaurants du secteur de Saïfi. Le ton se voulait apaisant et conciliant, M. Pharaon préconisant une solution, qui consisterait en un amendement de la loi et une plus grande coopération entre le ministère du Tourisme, celui de l’Intérieur et la municipalité de Beyrouth. M. Pharaon a surtout voulu rassurer les propriétaires de pubs de la rue Monnot, encore sous le choc de la décision du juge pénal unique de Beyrouth, M. Hani Habbal, qui a demandé la semaine dernière la fermeture de 47 pubs dans cette même rue. Selon le ministre, toute cette affaire a pris plus d’ampleur qu’elle n’en méritait en réalité. Les propriétaires de pubs et boîtes savaient qu’une telle décision serait prise, mais il n’a jamais été question d’une fermeture totale et définitive. Il s’agirait plutôt, selon lui, d’accorder des délais pour régulariser les situations illégales. De même, M. Pharaon a affirmé que le ministère du Tourisme ne peut qu’encourager et encadrer le secteur touristique, conformément à son rôle traditionnel, mais il est indispensable d’amender la loi déjà existante de manière à favoriser l’expansion de ce secteur dans le respect des règles et des droits. Le ministre a aussi évoqué les plaintes des résidents du quartier, précisant qu’avec une plus grande coopération entre les ministères du Tourisme, de l’Intérieur et la municipalité de Beyrouth pour assurer des parkings et veiller au respect des droits des habitants, le problème peut être réglé. Le président de la municipalité de Beyrouth, M. Abdel Meneem Ariss, a aussitôt réagi, abondant dans le sens du ministre Pharaon et appelant les propriétaires de pubs de la rue Monnot, qui, selon lui, avaient obtenu des permis d’installation et non d’exploitation, à régulariser leur situation au plus vite. Selon M. Ariss, le rôle de la municipalité est de veiller à assurer des parkings et de contrôler les critères de sécurité publique, notamment les installations électriques et le dispositif anti-incendie. Au sujet du tapage nocturne qui dérange les riverains, M. Ariss a précisé que la loi exige l’installation d’isolants pour insonoriser les lieux. Bref, selon lui, si la loi était appliquée, une grande partie du problème serait résolue. Donc, hier, le ton était à l’apaisement et la balle est de nouveau dans le camp des propriétaires de pubs, appelés à procéder aux formalités nécessaires.