Communautés - La Saint-Maron a été célébrée au Liban et dans d’autres pays Sfeir : La guerre contraire aux instructions de la religion catholique

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a jugé hier que le principe de guerre préventive, préconisée par Washington contre l’Irak, était contraire aux instructions de la religion catholique. « Il n’existe pas de guerre préventive dans les Écritures », a affirmé Mgr Sfeir, qui a célébré l’office à Bkerké à l’occasion de la fête de la Saint-Maron, en présence du chef du parti Kataëb, Karim Pakradouni, du président de la Ligue maronite, l’émir Hareth Chéhab, et de l’attaché de presse à l’ambassade de France, François Abi Saab, représentant l’ambassadeur français, Philippe Lecourtier. « Une guerre ne devrait avoir lieu qu’en cas d’autodéfense et dans la limite des conditions posées par l’Église catholique, qui la rendent quasiment impossible », a-t-il souligné. Il faut, a-t-il expliqué, « que les dégâts occasionnés par l’agresseur à une nation ou à un ensemble de nations soient énormes, dangereux et concrets » pour justifier une guerre. « Il faut également prouver que tous les autres moyens pour mettre un terme à ces dégâts ne peuvent être appliqués ou ont été inutiles, et il faut que les conditions d’un succès (militaire) soient sérieusement assurées », a-t-il ajouté. Estimant que « la guerre ne résout pas les problèmes, mais les complique », Mgr Sfeir a enfin invité à la prière pour que « Dieu inspire les responsables du monde et les aide à trouver des solutions qui sauvent des horreurs de la guerre ». À l’issue de la cérémonie, le patriarche maronite a successivement reçu une délégation du bureau politique du parti Kataëb, présidée par M. Pakradouni, une délégation de la Ligue maronite présidée par M. Chéhab et M. Abi Saab. À Chypre, en présence de Cléridès Un office a par ailleurs été célébré à l’occasion de la Saint-Maron en la cathédrale Notre-Dame des Secours à Nicosie par l’archevêque maronite de Chypre, Mgr Boutros Gemayel, en présence du président de la République chypriote, Glafcos Cléridès, et de plusieurs personnalités politiques locales, parmi lesquelles le candidat rival de M. Cléridès à la prochaine présidentielle. M. Cléridès est actuellement candidat pour un troisième mandat aux élections qui se dérouleront le dimanche 16 février. Dans son homélie, Mgr Gemayel a remercié le président Cléridès et « tous ceux qui ont œuvré pour le retour des maronites de Chypre à leurs villages ». « Nous sommes liés à nos frères chypriotes au niveau politique, national et social. Nos deux destins sont associés », a-t-il indiqué. Mgr Gemayel a par ailleurs estimé que la fête de saint Maron était « porteuse de bonnes nouvelles cette année », concernant « l’espoir d’aboutir à une solution définitive au conflit chypriote qui donnera satisfaction à toutes les parties pour qu’elles vivent dans l’amour, l’entente et la paix ». De son côté, le chef de l’État chypriote a affirmé que sa relation avec les maronites était « ancienne et stable ». « Je fais de mon mieux pour leur offrir tout ce que je peux », a-t-il indiqué. À l’issue de l’office, le président Cléridès a reçu les fidèles dans les salons de la cathédrale. Il convient de signaler qu’il y a près de 6 000 maronites à Chypre, dont la plupart sont originaires du Koura et de Qannoubine. Ils constituent un groupe de pression de 3 200 électeurs, dont la grande majorité vote pour M. Cléridès. La région maronite est située dans la partie turque de l’île, mais environ 95 % des membres de la communauté se sont réfugiés dans la partie grecque. À Koweït À Koweït, enfin, une messe a été célébrée par Mgr Francis Bayssari à l’occasion de la Saint-Maron, en présence notamment du président du Conseil central maronite, Raymond Raphaël. Mgr Bayssari a axé son homélie sur la nécessité de renforcer les relations bilatérales. La Saint-Maron a également été fêtée dans diverses régions libanaises.