Diplomatie - Réunion des ambassadeurs arabes au palais Bustros Hammoud met en garde Washington contre un acte unilatéral en Irak

Le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, a mis en garde samedi les États-Unis contre le péril que ferait peser un acte unilatéral de leur part dans la crise irakienne et souligné la nécessité de continuer à s’en remettre au Conseil de sécurité de l’Onu. « Nous ne voulons pas que les Nations unies finissent comme la Société des nations (SDN) », a déclaré M. Hammoud à l’issue d’une réunion au palais Bustros des ambassadeurs arabes accrédités à Beyrouth. M. Hammoud avait convoqué cette réunion pour préparer la conférence ministérielle arabe prévue au Caire le 16 février, dont il assume la présidence tournante, et pour coordonner les positions au sujet des derniers développements de la crise irakienne. Le chef de la diplomatie a indiqué qu’une partie des discussions a été consacrée aux récents propos tenus par le secrétaire d’État américain, Colin Powell, au sujet d’un « remodelage » de la région qui ferait suite à une prise de contrôle de de l’Irak par les États-Unis et qui irait dans un sens conforme aux intérêts de Washington. « Notre position est que les États-Unis ne devraient pas agir de manière unilatérale lorsqu’il s’agit d’une décision de cette gravité (la guerre) et que le Conseil de sécurité devrait être l’instance de référence pour tout ce qui touche à la paix et la sécurité internationales », a estimé M. Hammoud. « Nous sommes très soucieux du maintien de la crédibilité des Nations unies et j’insiste sur le mot crédibilité, qui ne saurait être renforcée que si cette organisation continuait à être le dernier recours pour régler tout conflit » dans le monde, a-t-il dit. Il a souligné que les Arabes sont appelés à agir pour faire entendre leur voix, « y compris aux États-Unis, puisque ces derniers affirment eux-mêmes que la guerre n’est pas inévitable et ont des exigences bien déterminées ». C’est pourquoi « nous demandons à l’Irak de continuer à coopérer avec les inspecteurs de l’Onu afin de retirer tout prétexte permettant à l’Amérique de recourir à la guerre », a-t-il poursuivi.