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CIMAISES « De Constable à Delacroix », à la Tate Gallery Quand la culture britannique bouleverse la sensibilité française (photo)

« De Constable à Delacroix », une exposition consacrée à l’influence de l’art britannique sur la peinture romantique française, se tient à la Tate Gallery de Londres, jusqu’au 11 mai 2003. Constable, Géricault, Delacroix, Turner, Bonington sont au cœur de cette exposition qui rassemble, en huit salles, plus d’une centaine de peintures à l’huile, d’aquarelles et de gravures représentant portraits, scènes historiques et paysages. Quasiment réduits à néant par vingt ans de guerres napoléoniennes, les échanges culturels et artistiques entre la France et le Royaume-Uni reprennent avec ferveur au lendemain de la défaite de Waterloo en 1815. Parmi la foule des curieux qui traversent la Manche pour découvrir un patrimoine longtemps inaccessible, les peintres des deux pays se pressent, dialoguent, échangent leurs idées ainsi que leurs œuvres, qui voyagent entre Paris et Londres pour y être exposées dans les salons artistiques. Les Delacroix et Géricault sont éblouis par la peinture britannique, où ils découvrent une fraîcheur, une spontanéité et une sensibilité qui tranchent avec l’académisme figé et sans audace alors dominant en France. Certes, les peintres britanniques ont pu eux-mêmes être inspirés par des œuvres françaises comme Le Radeau de la Méduse (1819) de Géricault, accueilli avec enthousiasme à Londres en 1820 par les 40 000 visiteurs venus l’admirer dans une célèbre salle d’expositions de l’époque, l’Egyptian Hall. La présente exposition tente de restituer les impressions qu’avait pu susciter la toile sur le public londonien d’alors. Dans une salle plongée dans l’obscurité, une réplique savamment éclairée du tableau est présentée, presque semblable à un écran de cinéma, mettant en relief toute l’intensité dramatique de la toile. Pourtant, l’exposition montre que c’est avant tout l’art britannique qui eut une influence décisive sur l’art français d’alors. Les Français furent d’abord frappés par la sensibilité à la nature – l’un des maîtres-mots du romantisme – de peintres comme Constable, qui font du paysage un sujet à part entière. Les aquarelles de paysages, nombreuses dans l’exposition, avaient atteint la perfection chez des peintres comme Turner et Bonington. Considérées jusqu’alors comme un art mineur par les Français, elles sont l’objet d’un attrait tel en France, qu’elles constituent les trois quarts des œuvres britanniques au Salon de 1824 à Paris. Mais l’ « art » britannique, ici, est à prendre au sens large, et l’exposition s’attache à montrer qu’au-delà de la peinture, c’est la culture britannique tout entière qui bouleverse la sensibilité française. La littérature d’un Walter Scott, qui publie Ivanhoé en 1819, ou d’un Shakespeare, redécouvert à cette période, est accueillie en France avec enthousiasme et nourrit d’images tantôt médiévales, tantôt exotiques l’imaginaire romantique naissant. L’une des premières toiles présentées dans l’exposition, La Grèce sur les ruines de Missolonghi, est considérée comme un hommage de Delacroix au poète anglais Lord Byron, qui acquit les dimensions d’un héros en mourant dans la défense de la ville grecque contre les Turcs en 1824.
« De Constable à Delacroix », une exposition consacrée à l’influence de l’art britannique sur la peinture romantique française, se tient à la Tate Gallery de Londres, jusqu’au 11 mai 2003. Constable, Géricault, Delacroix, Turner, Bonington sont au cœur de cette exposition qui rassemble, en huit salles, plus d’une centaine de peintures à l’huile, d’aquarelles et de...