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Sommet syro-libanais pour faire face aux développements régionaux ? Damas conseillerait aux dirigeants de s’ouvrir sur l’opposition

Les consultations de personnalités libanaises se poursuivent à un rythme soutenu, à Damas, où le président Bachar el-Assad recevra, la semaine prochaine, plusieurs ministres, dont celui de l’Intérieur, Elias el-Murr. L’entretien avec ce dernier revêtira une importance paticulière, du fait que la sécurité intérieure des pays arabes devrait faire l’objet d’une attention spéciale, en cas de guerre en Irak. La rue arabe, en effet, pourrait réagir violemment à une opération américaine et en particulier la rue libanaise, dont l’histoire montre qu’elle peut être souvent « plus royaliste que le roi ». Supplantés dans leur rôle, les dirigants libanais sont désormais à la recherche d’une nouvelle dynamique politique dans laquelle ils auraient un rôle principal à jouer, après l’effondrement de l’harmonie qui, durant quelques brèves semaines, a marqué leurs rapports et a donné aux Libanais l’impression que la cohabitation pouvait porter quelques fruits. Que permet le statu quo actuel, décrit comme celui de « l’état d’entente minimum » ? Selon certains observateurs, une ouverture en direction de l’opposition serait ce que les responsables feraient de meilleur, compte tenu des graves préjudices que cette opposition a subis pour de simples règlements de comptes familiaux metniotes. Allant dans le même sens, certains ténors de l’opposition tendent la perche au pouvoir, en félicitant le chef de l’État pour ses déclarations d’intention devant les membres du rassemblement « Document d’entente et Constitution », qui regroupe d’anciens députés ayant participé à l’accord de Taëf. Ces ténors prennent au mot le président Lahoud, qui s’est déclaré fermement attaché aux engagements pris dans son « serment constitutionnel », notamment celui d’édifier l’État des institutions, et affirment qu’il devrait s’y employer dans ce qui lui reste de temps, avant l’expiration de son mandat. Ces propos sont-ils annonciateurs d’un changement gouvernemental, s’interrogent certains observateurs ? Hélas, les dirigeants libanais jouent, dans ce domaine, de malchance. Prenant les devants, les dirigeants syriens ont fait comprendre, à leurs visiteurs, qu’un changement de gouvernement est hors de question, dans la conjoncture régionale actuelle. Ouvrons une parenthèse à ce niveau, pour dire que cette opinion est battue en brèche par des spécialistes qui estiment que les démentis apparents sont autant d’écrans de fumée, et que Damas procède actuellement aux consultations préalables à la formation d’un nouveau gouvernement, mais dans le plus pur style syrien, de sorte que le gouvernement actuel ne s’en ira que lors que la prochaine équipe sera formée et approuvée par les principaux acteurs politiques libanais. Pour en revenir aux visiteurs de Damas, il semble que certains conseils prodigués par la Syrie pourraient aller dans le sens de l’ouverture vers l’opposition et même de la réalisation d’une réconciliation nationale. Les dirigeants syriens, assurent des personnalités reçues par le président Bachar el-Assad, auraient noté que le ton des discours tenus par certains députés membres du Rassemblement de Kornet Chehwane était remarquablement mesuré et qu’il était donc possible, voire souhaitable, d’envisager une ouverture dans leur direction. Hélas, cet appel au dialogue tombe à faux, soutiennent certains milieux politiques opposants, qui ne se font pas d’illusion sur la volonté de dialogue politique du pouvoir. Les dirigeants libanais, commentent-ils, ne savent dialoguer qu’avec ceux qui sont de leur avis. Ces milieux reprochent au chef de l’État de n’avoir pas osé s’ouvrir au dialogue démocratique, au début de son mandat, et de ne pas donner de signes qu’il le fera à l’avenir. Ils ajoutent que ce que le chef de l’État syrien est en train de faire, c’était en réalité au président Lahoud et au Premier ministre Rafic Hariri de le faire. En tout état de cause, les péripéties internes libanaises resteront toujours subordonnées, aux yeux de Damas, aux développements régionaux qui pourraient imposer la tenue d’un sommet syro-libanais afin de mieux coordonner les positions des deux pays par rapport à une guerre en Irak. Philippe ABI AKL
Les consultations de personnalités libanaises se poursuivent à un rythme soutenu, à Damas, où le président Bachar el-Assad recevra, la semaine prochaine, plusieurs ministres, dont celui de l’Intérieur, Elias el-Murr. L’entretien avec ce dernier revêtira une importance paticulière, du fait que la sécurité intérieure des pays arabes devrait faire l’objet d’une...