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Vie politique - « Aucune agression contre une entité occidentale ne serait tolérée », souligne une source proche du ministre de l’Intérieur Aujourd’hui, au cœur de toutes les priorités : la sécurité interne

Au centre de tous les intérêts des responsables : le dossier de la sécurité interne. Avec tous ses tenants, ses aboutissants, ses détails, ses ramifications... Et en toile de fond, avec moult relations de cause à effet, la situation régionale : les menaces américaines contre l’Irak, les menaces israéliennes contre le Liban et la Syrie. Via le Hezbollah, accusé par Tel-Aviv de connivence avec el-Qaëda, ou d’être sur le point de recevoir, en provenance de Bagdad, missiles et autres armes chimiques... Ainsi, du coup, tous les autres dossiers sont devenus, presque de facto, du moins obsolètes sinon hors sujet. Et tous les projecteurs ne sont plus braqués que sur cette sécurité interne. Le changement de gouvernement, par exemple. C’est presque décidé : on en reparlera au début de l’été. Alors que de nombreux pôles politiques (et non des moindres, à l’instar du n° 2 de l’État, Nabih Berry) s’étaient précipités pour tuer et enterrer, en l’accusant d’incapacité, l’actuel cabinet. Et pour annoncer la nouvelle cuvée juste après le vote du budget (c’est-à-dire en ce moment...). Autre dossier jeté au congélateur : celui du cellulaire, qui n’est plus l’objet de tiraillements interprésidentiels comme dans le passé. Également renvoyées au calendes grecques : les nominations diplomatiques. Renforcer les institutions militaro-sécuritaires Le principal concerné par ce recentrage des priorités (à savoir Élias Murr, fraîchement revenu de Tunis où il avait été élu par ses homologues à la tête du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur) le dit d’ailleurs lui-même : le dossier de la sécurité prime sur tous les autres, et retient l’attention de tous. Et assure qu’il va suivre personnellement, et avec beaucoup de minutie, la situation, et éplucher chaque rapport qui parvient aux différents services sécuritaires. De même que la gravité de la donne régionale impose aux responsables – notamment ceux de la sécurité – de reformuler, de repenser les mesures de précaution censées être prises dans ce cadre-là. Il faut donc redynamiser, renforcer les institutions militaro-sécuritaires, et les Services. Et pour que ceux-ci soient encore plus efficaces, davantage de coordination et de coopération entre eux s’impose. On sous-entend également, dans les coulisses des milieux sécuritaires, que la situation actuelle nécessite un maximum de stabilité au niveau de ces Services, que leurs différents chefs soient confortés dans leur position, et que tout changement soit évité - tout cela pour assurer, en ces moments mêmes, un maximum de stabilité. Mesures préventives Quoi qu’il en soit, le ministre de l’Intérieur a briefé les responsables des différents Services au cours du dernier Conseil de sécurité. Il les a informés des nombreux rapports arrivés de l’étranger sur son bureau, et qui font état des dangers et autres défis auxquels le Liban devra faire face à très court terme. Surtout si le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, profite d’une quelconque frappe américaine contre l’Irak pour s’en prendre au Liban et aux intérêts syriens dans notre pays. Un plan d’alerte maximale a ainsi été mis sur pied, pour parer à n’importe quel développement. Et ont également été étudiées et approuvées plusieurs mesures préventives au cas où quelque faction fondamentaliste ou extrémiste voudrait profiter de ce qui se passe sur le plan régional. Personne n’oublie, à ce propos, les trois incidents de fin d’année dernière, et tous les débats et autres polémiques qui s’en sont suivis. Trois incidents qui ont visé la justice (l’agression contre Fady Nachar, le juge en plein exercice), l’armée (un conscrit musulman qui a assassiné l’un de ses camarades chrétiens) et les FSI (des explosifs avaient été balancés contre deux casernes à Beyrouth). De sources proches des participants au Conseil de sécurité, l’on dit que tout cela cache de bien noires intentions. À savoir : créer le trouble, dynamiter la stabilité, rallumer le feu (mal éteint) de la discorde, prouver que la scène locale est fragile, et que les différents services de sécurité sont incapables de faire leur travail. Ces participants ont toutefois reconnu que cela pouvait arriver dans les meilleures familles, et malgré toutes les mesures adoptées par les uns et les autres. Mais que le plus important reste de coincer les criminels, et de les jeter en prison. Et que l’État y soit arrivé est une preuve par neuf, toujours selon les sources en question, de la réussite du plan mis en place par les responsables sécuritaires, qui ne devraient pas, ajoute-t-on, s’arrêter en si bon chemin. D’autant plus que les vents du Sud sont loin d’être rassurants. On dit qu’Ariel Sharon veut semer le trouble chez les Libanais comme chez les Syriens, parce que cela l’aiderait à réaliser ses desseins, qui reposent principalement sur le transfert des Palestiniens en direction du Liban et de la Jordanie. Et de sources ministérielles, l’on assure que les directives données aux forces de sécurité présentes et mobilisées tout le long de la ligne bleue sont claires : tirer sur tout ce qui semblerait vouloir s’infiltrer d’Israël en direction du Liban. L’appui de Damas Il n’empêche, en un mot comme en cent, les sources proches du ministre de l’Intérieur disent que les deux mois à venir sont cruciaux et délicats, et qu’ils imposent à tout prix une attention continue pour éviter qu’une quelconque entité occidentale soit prise pour cible. Ces sources assurent également que l’État sévira d’une main de fer, et très rapidement, contre tous ceux qui voudraient porter atteinte à la sécurité interne. Soulignant que cette position a été transmise à l’ensemble des parties susceptibles d’être concernées par de telles velléités. Et ajoutant – à bon entendeur salut – que l’appui de Damas est on ne peut plus clair sur ce point, et qu’aucune discussion, aucun écart ne sera toléré. D’autant plus que l’armée syrienne, concluent ces sources, se tient aux côtés des forces armées libanaises, prêtes au cas où... Philippe ABI-AKL
Au centre de tous les intérêts des responsables : le dossier de la sécurité interne. Avec tous ses tenants, ses aboutissants, ses détails, ses ramifications... Et en toile de fond, avec moult relations de cause à effet, la situation régionale : les menaces américaines contre l’Irak, les menaces israéliennes contre le Liban et la Syrie. Via le Hezbollah, accusé par Tel-Aviv...