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Vie politique - L’entente à la tête de l’Exécutif indispensable à la stabilité, rappelle le tuteur syrien Damas garde un œil sur l’évolution des relations Lahoud-Hariri

Les hommes politiques libanais qui ne manquent pas d’effectuer leur pèlerinage périodique à Damas en reviennent avec le clair sentiment que, pour les dirigeants syriens, la gravité de la situation actuelle dans la région impose, au plan intérieur libanais, une entente stable entre le président de la République, Émile Lahoud, et le Premier ministre, Rafic Hariri. Les deux responsables à la tête de l’Exécutif sont donc priés – on serait tenté de dire « sommés » – de coopérer ensemble dans tout ce qui touche de près ou de loin aux affaires de l’État. La Syrie, dont l’attention est à l’heure actuelle accaparée par les développements de la crise irakienne, gardera pour ainsi dire un œil sur le thermomètre des relations présidentielles libanaises afin que, si la fièvre remontait à ce niveau, des antipyrétiques soient aussitôt administrés. De manière générale, le tuteur syrien considère que le consensus minimal entre MM. Lahoud et Hariri constitue l’équation de base pour la stabilité de tout le système politique au Liban. Pour Damas, en effet, le chef de l’État et celui du gouvernement tiennent des rôles complémentaires, dans la mesure où l’un détient la carte de la stabilité au plan de la sécurité et l’autre celle de la stabilité économique et financière. Les politiques qui visitent Damas et se font l’écho de ses vues s’empressent toutefois d’ajouter que cette complémentarité ne signifie nullement que le rôle des autres instances politiques libanaises s’en trouve amoindri si peu que ce soit ou que le rôle des institutions aboli. Non sans une certaine nervosité due probablement à sa déception de voir les rangs arabes complètement désunis, face à la menace qui pèse sur la région du fait notamment de l’affaire irakienne, mais aussi du triomphe d’Ariel Sharon en Israël, la Syrie a fini par convaincre les responsables libanais de la nécessité de de se rabibocher. Elle l’a fait sans avoir, pour l’instant, à susciter de modification majeure dans les équilibres, les constantes et les lignes rouges mis en place depuis Taëf. La question que l’on se pose cependant dans les milieux officiels et politiques est de savoir jusqu’où peut aller la normalisation des rapports entre MM. Lahoud et Hariri dans le cadre de leur cohabitation forcée, surtout si l’on songe que cette cohabitation est appelée à durer jusqu’à la fin du mandat présidentiel. Pour un certain nombre de députés qui avaient participé aux tractations de Taëf, le problème n’est pas vraiment d’essence institutionnelle. Selon eux, il ne s’agit pas d’un litige sur des prérogatives constitutionnelles de l’un ou de l’autre, mais plutôt d’un contentieux personnel issu de mentalités, de styles et de lignes politiques opposés. Ces parlementaires en déduisent qu’il est difficile d’aplanir les différends par des moyens constitutionnels, autrement dit par des textes. Pour eux, lorsque le chef de l’État et le Premier ministre sont d’accord, l’application de la Constitution écrite ou de la coutume ne pose plus problème. Et lorsqu’ils sont en désaccord, plus rien ne peut être appliqué. Émile KHOURY
Les hommes politiques libanais qui ne manquent pas d’effectuer leur pèlerinage périodique à Damas en reviennent avec le clair sentiment que, pour les dirigeants syriens, la gravité de la situation actuelle dans la région impose, au plan intérieur libanais, une entente stable entre le président de la République, Émile Lahoud, et le Premier ministre, Rafic Hariri. Les deux...