Opposition - Le secrétariat du Rassemblement se réunit aujourd’hui en présence de Mgr Béchara Le come-back politique de Kornet Chehwane

Après une assez longue période de retraite politique, les opposants de Kornet Chewhane semblent avoir décidé de revenir en force sur la scène locale. C’est ainsi que le secrétariat du Rassemblement se réunira aujourd’hui, en présence de l’évêque Youssef Béchara, pour préparer l’ordre du jour de la prochaine réunion élargie, qui devrait avoir lieu avant le départ du patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, aux États-Unis, début mars. Selon certaines sources bien informées, il serait également question d’organiser un séminaire dont le but serait d’examiner en particulier l’impact sur le Liban d’une offensive contre l’Irak, l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition étant plus que jamais nécessaire en vue d’immuniser le pays contre les répercussions négatives d’une frappe éventuelle contre le régime de Bagdad. Une délégation de KC formée des députés Mansour el-Bone, Farès Souhaid et M. Samir Frangié, a été reçue hier par le cardinal Sfeir. L’entretien a porté sur la situation au Liban en général, mais aussi et surtout sur la tension qui prévaut dans la région à la lumière de l’affaire irakienne. En tout état de cause, le Rassemblement n’a pas attendu la réunion et le séminaire susmentionnés pour prendre position à l’égard du dernier développement politique en date, à savoir le débat budgétaire. En effet, selon des sources proches de Kornet Chehwane, preuve est faite désormais que le gouvernement se retrouve aujourd’hui dans une « impasse » sur le plan socioéconomique, une impasse qui se traduit par des dissensions au sein même du pouvoir. Les mêmes sources attribuent cette crise à l’absence d’un règlement politique susceptible d’aboutir à une amélioration radicale de la situation économique. D’aucuns au sein du Rassemblement affirment en outre que le débat budgétaire a permis de mettre en évidence l’unité des rangs de l’opposition dans la mesure où les députés qui en sont membres étaient pratiquement tous sur la même longueur d’onde dans leur intervention devant le Parlement. Commentant le vote du projet, les mêmes sources estiment que le pouvoir a montré une fois de plus son incapacité à gérer la situation politique dans le pays, d’autant plus qu’il ne tient aucun compte des institutions et qu’il reste hostile à l’amorce d’un dialogue national dont il est pourtant responsable. À ce propos, et à la question de savoir à quel stade en est le dialogue entre l’opposition de Kornet Chehwane et le président de la République, le général Émile Lahoud, les sources susmentionnées ajoutent que l’évolution de ce dialogue demeure étroitement liée au développement des relations entre Bkerké et Baabda. C’est ainsi qu’un progrès réalisé à ce niveau ne manquerait pas d’avoir des conséquences positives sur les rapports entre KC et le chef de l’État. Or si les sources du Rassemblement reconnaissent que le dialogue entre le cardinal Sfeir et le président Lahoud n’est pas interrompu, elles constatent qu’il est tout de même gelé jusqu’à nouvel ordre. Par ailleurs, toujours selon ces opposants, l’entretien du Premier ministre Rafic Hariri avec le patriarche maronite, la semaine dernière, ne devrait pas être interprété comme une tentative d’approche du chef du gouvernement en direction de Bkerké, mais comme une visite purement protocolaire. Du reste, le contentieux entre l’axe Kornet Chehwane-Bkerké et le pouvoir ne se limite pas à la personne du président Lahoud, ajoutent les sources de l’opposition. Il englobe toutes les institutions de l’État, y compris le Premier ministre.