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Vie politique « Hariri a accordé 117 millions de dollars à LibanCell », révèle Hélou ()photo)

Au cours d’une rencontre-débat avec les étudiants de l’Université américaine des sciences et de la technologie (AUST) à Achrafieh, M. Pierre Hélou, ministre d’État, s’est dit déconcerté par l’attitude du chef du gouvernement, Rafic Hariri, vis-à-vis de la privatisation du secteur de la téléphonie mobile dont il déprécie le rendement, avant de révéler que le Premier ministre avait contribué au financement de LibanCell en lui accordant 117 millions de dollars. « Trop c’est trop », a déclaré M. Hélou, en commentant devant les étudiants le processus de privatisation. « Quel service parfait avons-nous pour pouvoir le céder au secteur privé ? Comment pourrons-nous privatiser l’électricité, quand des personnes demandent aux abonnés de ne pas payer leurs factures à l’EDL ?» s’est-il interrogé, avant d’indiquer qu’il a senti, dès l’ouverture du dossier du cellulaire, que « le chef du gouvernement se tient du côté des deux sociétés, d’autant qu’il avait contribué au financement de l’une d’elles, LibanCell, en lui accordant 117 millions de dollars ». Après avoir indiqué que M. Hariri « n’avait pas eu l’air content » lorsqu’il avait abordé le sujet devant lui en Conseil des ministres, le ministre s’est dit étonné que « le chef du gouvernement puisse financer une société avec laquelle il est en conflit juridique ». Il s’est également dit déconcerté par l’attitude du chef du gouvernement qui s’efforce de déprécier le rendement du secteur de la téléphonie mobile. « C’est bien la première fois de ma vie que j’entends quelqu’un sous-estimer un service qu’il s’apprête à vendre au lieu de le valoriser ou, du moins, de laisser les experts l’évaluer. C’est tout à fait incompréhensible », a-t-il dit. M. Hélou a ensuite exposé une série d’erreurs commises, selon lui, par les gouvernements successifs depuis 1992. Elles ont toutes trait à la gestion des finances publiques. Après avoir reproché à M. Hariri d’avoir suivi une politique de dépenses à outrance, en misant sur une paix régionale qui reste hypothétique, il s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles le chef du gouvernement avait « ramené le dollar, qui plafonnait à 3 000 livres au moment de son accession au pouvoir, à 1 500 LL, accablant le Trésor de milliards de dollars, sans compter les intérêts élevés, au moment où la valeur du billet vert haussait à l’époque ». Il s’est aussi demandé pourquoi l’État ne s’est pas attaqué depuis 10 ans à la réforme du secteur de l’électricité, qui perdait chaque année près d’un demi-milliard de dollars, et pourquoi il a confié à des mafias la gestion du secteur des carburants. « En 1998, le ministre de l’Énergie avait été arrêté. On avait promis de le libérer dans quelques mois s’il gardait le silence et c’est ce qui s’était passé. Personne n’a jamais su où se situait la dilapidation des fonds publics », a poursuivi le ministre, avant de donner d’autres exemples de gaspillage. Affirmant qu’il ne peut pas être considéré comme étant un opposant, M. Hélou a indiqué qu’il ne réclame que l’application de la déclaration ministérielle. « On avait promis dans ce texte une réduction de la dette publique. Mais celle-ci est passée de 24 milliards de dollars à 32 milliards de dollars. Deux ans après son élaboration, on en est toujours à attendre la programmation des engagements pris dans ce texte », a-t-il déclaré. Interrogé au sujet d’un changement de l’équipe ministérielle, il a répondu en indiquant que « le gouvernement ressemble aujourd’hui à un condamné à mort qui bénéficie d’un sursis ». « S’il pouvait dans le passé accomplir ses tâches, il en est parfaitement incapable aujourd’hui », a-t-il renchéri.
Au cours d’une rencontre-débat avec les étudiants de l’Université américaine des sciences et de la technologie (AUST) à Achrafieh, M. Pierre Hélou, ministre d’État, s’est dit déconcerté par l’attitude du chef du gouvernement, Rafic Hariri, vis-à-vis de la privatisation du secteur de la téléphonie mobile dont il déprécie le rendement, avant de révéler que le...