Rechercher
Rechercher

Actualités

L’entretien des deux présidents : des retrouvailles pour la forme La polémique autour du cellulaire risque de s’intensifier

La poursuite de la polémique entre les députés haririens et le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, au sujet de la gestion du dossier de la téléphonie mobile ne peut avoir qu’une seule signication : la réunion dite de franche explication, dimanche, entre le président de la République et le chef du gouvernement n’a pas abouti, sinon la campagne parlementaire haririenne contre M. Cardahi aurait cessé. Selon certaines informations, Damas aurait joué un rôle pour réduire la tension entre Baabda et Koraytem et amener le président Émile Lahoud et M. Rafic Hariri à discuter de leurs différends. Les attaques des députés haririens contre le ministre des Télécoms montrent cependant bel et bien que les numéros 1 et 3 de l’État n’ont pas pu s’entendre sur les sujets conflictuels et que leur entretien, dimanche au palais présidentiel, marquait des retrouvailles de pure forme, organisées à la veille du débat budgétaire – qui s’ouvrira demain – pour que le projet de budget 2003 puisse être voté avec le moins de dégâts possible, c’est-à-dire sans que des amendements majeurs ne soient introduits au texte. C’est ce qui explique donc la poursuite de la polémique entre le camp Hariri et le ministre des Télécommunications. Selon des sources informées, celle-ci est appelée à s’intensifier au cours des prochains jours, au moment où de sources proches de M. Cardahi on assurait que ce dernier agit conformément aux lois et aux règles en vigueur, sans tenir compte des campagnes menées contre lui ou des accusations dont il fait l’objet et dont certaines dépassent tout entendement. Si dans certains milieux politiques, on s’étonne des propos de M. Hariri, qui avait reconnu dans une déclaration à la presse avoir eu tort de résilier les contrats BOT qui avaient été conclus avec Cellis et LibanCell, de sources informées on explique que ce dossier a été remis sur le tapis dans une tentative de revenir aux anciens contrats, à condition d’en améliorer les conditions pour qu’elles soient en faveur de l’État. De la sorte, le gouvernement n’aura plus à privatiser la téléphonie mobile dont les recettes, semble-t-il, seront inférieures au montant qu’il espérait obtenir, surtout qu’il lui est apparu que l’État peut améliorer les rentrées de ce secteur en signant un nouvel accord avec les deux opérateurs actuels. Les propos de M. Hariri et la sous-estimation de la rentabilité de ce secteur, par les médias et les proches du chef du gouvernement, visent donc, selon ses sources, à barrer la route devant des enchères et des adjudications publiques auxquelles participeraient de nouvelles compagnies, et à maintenir en place les deux opérateurs, tout en ouvrant la voie à la concurrence, par le biais des enchères et de l’adjudication, pour l’obtention d’un troisième permis pour l’exploitation du réseau GSM. Dans le même temps, des tentatives sont encore menées afin de rouvrir de nouveau ce dossier en Conseil des ministres, dans l’ultime but de le confier à une sous-commission ministérielle pour le soustraire à M. Cardahi et court-circuiter ainsi l’action de ce dernier. Une tentative similaire avait été menée dans le passé mais le chef de l’État s’y était formellement opposé et avait insisté pour que le dossier soit pris en charge par le ministre des Télécommunications. Le président soutient toujours M. Cardahi, qui lui rend compte de chaque étape de l’évolution de ce dossier. Quant aux milieux proches de M. Hariri, ils expliquent la résiliation des deux contrats conclus avec Cellis et LibanCell par le fait que le chef du gouvernement avait voulu, par cette décision, couper court à la campagne qui était menée contre lui et à travers laquelle ses détracteurs laissaient entendre qu’il défendait les intérêts des deux sociétés au détriment de ceux de l’État. Philippe ABI-AKL
La poursuite de la polémique entre les députés haririens et le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, au sujet de la gestion du dossier de la téléphonie mobile ne peut avoir qu’une seule signication : la réunion dite de franche explication, dimanche, entre le président de la République et le chef du gouvernement n’a pas abouti, sinon la campagne...