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Spéculations prématurées sur une reconduction du mandat Lahoud

La querelle Lahoud-Hariri est-elle en rapport avec la volonté du chef de l’État de reconduire son mandat ? Cette question récurrente étonne le président, qui refuse de commenter les ragots lui attributant la volonté de voir son sexennat renouvelé et établissent un lien entre cette volonté et les divergences qui l’opposent au Premier minsitre. De fait, certains vont jusqu’à affirmer qu’une majorité de ministres du prochain gouvernement devrait, à l’avance, consentir à ce renouvellement, et que le conflit opposant MM. Lahoud et Hariri porte sur cette échéance. Selon ces sources, en refusant d’envisager l’éventualité d’un renouvellement du mandat présidentiel, et en s’attachant au texte de la Constitution, le Premier ministre actuel compromet la possibilité d’être nommé à la tête du prochain gouvernement. « Balivernes ! » souligne de son côté le député Ahmed Fatfat, qui dénonce l’exploitation malveillante de l’attitude du Premier minsitre, qui, pour sa part, avait refusé de répondre, lors de sa dernière prestation télévisée, à la question de savoir s’il était favorable au renouvellement du mandat du président de la République. Et M. Fatfat d’affirmer que le chef de l’État lui-même ne sait pas encore quoi penser d’une telle éventualité et qu’il n’appartient pas à M. Hariri de devancer les choses. Le président Lahoud, lui, affirme qu’il n’était pas candidat à la présidence de la République quand il a été élu, et que sa candidature a été avancée indépendamment de lui. Du reste, soulignent les observateurs, l’élection d’un président de la République n’a jamais été le fruit de la seule volonté des Libanais, mais le fruit d’un consensus régional et international qui tenait compte, mais un compte très relatif, de l’équilibre interne libanais. L’histoire des élections qui ont suivi l’accord de Taëf a confirmé cette constante. Ainsi, après l’assassinat de René Mouawad (22 novembre 1989), élu sur base d’un consensus régional, le chef de l’État syrien, Hafez el-Assad, reçoit à Damas le président de la Chambre Hussein Husseini, venu en consultation. Au moment d’évoquer les noms, M. Husseini cite celui de Pierre Hélou, pour s’entendre répondre par le dirigeant syrien « Qui d’autre ? ». Mais à peine le président de la Chambre a-t-il évoqué un ou deux autres noms que le chef de l’État syrien lui affirmait : « Réunissez les députés et élisez Élias Hraoui. » (extraits de l’ouvrage : Des mini-États à l’État de Camille Menassa). Quant à la prorogation accordée au président Hraoui, elle s’est également faite sur désir du président Hafez el-Assad de « dédommager » à l’ancien chef de l’État des trois années et demie passées en-dehors du palais présidentiel. Le chef de l’État syrien avait mis fin au suspense qui se prolongeait, à ce sujet, dans une courte phrase figurant dans un entretien accordé au quotidien égyptien al-Ahram. Du jour au lendemain, les plus farouches opposants au principe d’une prorogation modifiaient leur attitude et abondaient dans le sens du désir manifesté par M. Assad. En portant son choix sur la personne du général Émile Lahoud, le président Hafez el-Assad avait affirmé au président Hraoui qu’il ne faisait que ratifier le désir de l’écrasante majorité des Libanais, qui lui était apparue favorable à son élection. Jugeant que la volonté du peuple libanais devait être satisfaite, le président syrien demandait alors l’amendement de l’article 49 autorisant l’élection d’un fonctionnaire de la première catégorie dans l’exercice de ses fonctions. « Au vu de ces précédents, pour quelle raison les Libanais s’engagent-ils dans des querelles sur des questions qui ne sont pas de leur ressort ? » s’interroge un ancien responsable politique. Ne serait-il pas plus sage d’attendre et de voir venir ? Une guerre contre l’Irak pourrait en effet modifier l’équilibre régional et l’identité du décideur régional auquel se sont habitués les Libanais. Émile KHOURY
La querelle Lahoud-Hariri est-elle en rapport avec la volonté du chef de l’État de reconduire son mandat ? Cette question récurrente étonne le président, qui refuse de commenter les ragots lui attributant la volonté de voir son sexennat renouvelé et établissent un lien entre cette volonté et les divergences qui l’opposent au Premier minsitre. De fait, certains vont...