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Ankara, Le Caire et Ryad discuteraient d’un exil volontaire de Saddam

La Turquie travaille avec plusieurs pays arabes à un départ en exil de Saddam Hussein pour prévenir une guerre en Irak, ont indiqué hier des diplomates, après que le président égyptien Hosni Moubarak eut révélé l’existence d’une initiative arabo-turque pour la paix en Irak. Ces diplomates arabes, qui ont souhaité conserver l’anonymat, ont précisé que ces efforts sont principalement à l’initiative de la Turquie, dont le Premier ministre Abdullah Gul vient de terminer une tournée dans la région, et impliquent notamment parmi les pays arabes l’Égypte et l’Arabie saoudite. Selon cette proposition, Saddam Hussein partirait en exil contre la garantie qu’il ne serait pas l’objet de poursuites américaines ou internationales, ont précisé les mêmes sources. De retour hier d’Arabie saoudite, le président égyptien Hosni Moubarak a indiqué que « des efforts arabes et non arabes sont déployés pour éviter une guerre et parvenir à une formule qui serait acceptée par toutes les parties afin d’éviter le recours à la force ». Il n’est pas entré dans les détails, mais a expliqué que la tournée de M. Gul « s’inscrit dans ce cadre et (que) plusieurs idées et propositions ont été évoquées au cours de cette tournée ». « Beaucoup de formules sont proposées », a ajouté M. Moubarak, soulignant qu’il était cependant « nécessaire de connaître les points de vue irakien et américain ». M. Moubarak a ajouté qu’un émissaire de Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, cousin du chef de l’État irakien et membre du Conseil de commandement de la révolution (CCR, plus haute instance de décision), était attendu au Caire samedi, porteur d’un message présidentiel. Mais cette visite a finalement été reportée sans explication. Selon Wahid Abdel Mejid, directeur adjoint du Centre d’études stratégiques du journal gouvernemental égyptien al-Ahram, « la question du départ en exil de Saddam Hussein a refait surface après qu’elle eut été posée pendant la visite de M. Gul » dans la région. Il a précisé que l’idée avait été lancée en août par le Qatar, un des principaux centres du déploiement militaire américain dans la région, lors d’une visite à Bagdad du chef de la diplomatie qatarienne Hamad ben Jassem al-Thani. « C’est pour faire avancer cette idée que le Qatar demandait (fin octobre) la tenue d’un sommet arabe » extraordinaire, a ajouté M. Mejid. En octobre, cheikh Hamad avait pourtant démenti avoir fait une telle proposition de départ en exil de Saddam Hussein. Plusieurs autres pays, dont l’Égypte, la Turquie et la Mauritanie, de même que les autorités irakiennes, ont par la suite démenti que soit envisagée une telle éventualité, évoquée à plusieurs reprises par les États-Unis. Un autre analyste du centre al-Ahram, Nabil Abdel Fatah, a jugé « invraisemblable » l’hypothèse d’un départ de Saddam Hussein. « Toutes ces tentatives ne seront productives qu’avec une coopération de Saddam Hussein », a-t-il dit, estimant que cette idée est véhiculée « pour permettre aux dirigeants arabes de montrer à leurs opinions publiques qu’ils ont tout fait pour éviter une guerre ». Pas d’exil avant une défaite Saddam Hussein ne partira jamais s’il n’est pas défait militairement, a toutefois déclaré hier le ministre de la Défense iranien, le contre-amiral Ali Chamkhani, à un groupe de journalistes. « Les Américains poursuivent la stratégie de la victoire sans recours à la guerre mais notre expérience de la guerre Iran-Irak montre que le régime irakien (du président Saddam Hussein) n’abandonnera pas le pouvoir sans y être contraint par la guerre », a dit M. Chamkhani.
La Turquie travaille avec plusieurs pays arabes à un départ en exil de Saddam Hussein pour prévenir une guerre en Irak, ont indiqué hier des diplomates, après que le président égyptien Hosni Moubarak eut révélé l’existence d’une initiative arabo-turque pour la paix en Irak. Ces diplomates arabes, qui ont souhaité conserver l’anonymat, ont précisé que ces efforts sont...