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Coopération - Trois heures d’entretiens Chirac-Hariri samedi à l’Élysée Satisfecit français au Liban pour l’après-Paris II(PHOTO)

De notre correspondant à Paris, Élie MASBOUNJI Le président français Jacques Chirac s’est dit satisfait de l’évolution favorable de la situation au Liban et de la bonne application par les autorités libanaises des résolutions émanant de la conférence de Paris II, tenue le 23 novembre dernier dans la capitale française. Ce satisfecit a été donné par le chef de l’État français au chef du gouvernement, Rafic Hariri, qu’il a reçu durant près de trois heures samedi au palais de l’Élysée, dont les bâtiments et les jardins étaient recouverts d’un tout récent manteau de neige. L’entretien a débouché également sur une similitude de vues entre MM. Chirac et Hariri à propos de la situation au Proche-Orient, dans les territoires palestiniens occupés ainsi qu’en Irak. L’entretien de travail en tête à tête a duré près d’une heure trois quarts. Il a été suivi d’une brève réunion élargie à leurs collaborateurs, puis d’un déjeuner à nouveau en tête à tête. La porte-parole de l’Élysée, Catherine Colonna, a indiqué, à l’issue de la rencontre, que les deux dirigeants ont évoqué de façon détaillée la situation économique et financière du Liban après la réunion de Paris II. « Manifestement, les choses avancent et se passent bien », a ajouté la porte-parole, rapportant l’opinion du président français. Réunissant des représentants de 17 pays, dont ceux du G7, de l’Union européenne, et de sept institutions financières internationales, la conférence de Paris II s’était tenue à l’Élysée autour de Jacques Chirac et Rafic Hariri. Plus de 4 milliards de dollars de crédits avaient été accordés au Liban par les grands bailleurs de fonds pour soutenir les efforts de redressement économique engagés. À l’isue de son entretien avec le président français, M. Hariri a lui aussi fait écho de la concordance de vues avec M. Chirac, lors d’une rencontre avec les journalistes. Il a indiqué avoir constaté une grande satisfaction française tant à l’égard des résolutions et des recommandations de la conférence de Paris II qu’à propos des réactions « positives » du Liban. Parmi ces réactions, il a cité notammment la réduction des taux d’intérêt, la hausse des investissements des Libanais et l’augmentation des dépôts dans les banques du pays. « Nous avons évoqué la situation au Liban où le climat est très positif sur les plans politique, économique et financier », a ajouté le Premier ministre. « Les taux d’intérêt, pour le gouvernement, ont baissé de 40 à 45 pour cent. C’est vraiment formidable et j’espère que les choses, pendant l’année, vont aller pour le mieux. Je suis certain que le Liban va sortir du tunnel dans lequel nous vivons depuis quelques années », a-t-il dit. Prié de dire si son entretien avec M. Chirac et d’autres réunions similaires pourraient être un substitut à la tenue d’un Paris III évoqué par le président français à l’issue de la conférence de novembre, M. Hariri a répondu qu’une troisième conférence internationale de solidarité avec le Liban n’était pas à écarter, mais qu’il s’agissait encore pour le moment d’appliquer les résolutions de Paris II. « Nous avons déjà encaissé certains fonds » promis lors de cette réunion, « à savoir les 300 millions (de dollars) attribués par la Malaisie et les 50 millions du sultanat d’Oman. Nous attendons les autres fonds dont l’arrivée est retardée en raison de certaines procédures, notamment le prêt français de 500 millions qui doit se concrétiser dans les prochaines semaines », a-t-il poursuivi. « J’espère que si tout marche bien, s’il n’y a pas de problème, le budget de 2005 pourra être équilibré », a-t-il encore dit. D’autre part, MM. Chirac et Hariri ont eu un échange de vues au sujet de l’interdiction faite à la chaîne New Television (NTV) de diffuser mercredi une émission sur la situation en Arabie saoudite qui donnait notamment la parole à l’opposition saoudienne en exil. Le Premier ministre a évoqué devant le président français les raisons pour lesquelles il a pris cette décision, a fait savoir Mme Colonna. Le Quai d’Orsay avait exprimé jeudi sa « préoccupation » à la suite de cette décision du gouvernement libanais, en invoquant l’attachement de la France à « la liberté d’expression et la liberté de la presse partout dans le monde et donc au Liban ». Le Proche-Orient et l’Irak Jacques Chirac et Rafic Hariri ont également exprimé leur « préoccupation devant la situation au Proche-Orient et devant l’évolution des relations entre Israéliens et Palestiniens », a indiqué la porte-parole de l’Élysée. Dénonçant « la position que le gouvernement israélien a prise contre les Palestiniens », le Premier ministre a souligné que « chaque jour, il y a cinq ou six Palestiniens qui sont assassinés sur l’ordre du gouvernement israélien. Ce n’est pas acceptable », a-t-il dit. Pour M. Hariri, « il faut qu’on parle avec les Américains pour mettre la pression sur les Israéliens ». Il a regretté que les États-Unis « soutiennent totalement le gouvernement israélien ». « La situation là-bas est vraiment très grave », a-t-il ajouté. « Nous avons également fait le point de la situation en Irak en exprimant l’espoir qu’il n’y aura pas de guerre puisque les responsables irakiens coopèrent actuellement avec les inspecteurs des Nations unies », a ajouté le chef du gouvernement. « Mais le risque d’une confrontation militaire persiste malgré cette coopération irakienne. Cela est clair pour tout le monde », a-t-il dit. « la France et le Liban ont des positions très proches » au sujet de l’Irak, a souligné pour sa part la porte-parole de l’Élysée. Pour le président de la République, a-t-elle dit, « la région n’a vraiment pas besoin d’une tension ou d’une guerre supplémentaires ». Jacques Chirac considère qu’ « il faut poursuivre dans la voie engagée depuis l’adoption de la résolution 1441 » par le Conseil de sécurité des Nations unies, la voie du désarmement de l’Irak par les inspecteurs des Nations unies, a dit Mme Colonna. « Mais il est important que l’Irak comprenne qu’une coopération pleine et active est requise par la communauté internationale unanime », a-t-elle ajouté. M. Hariri, qui était arrivé vendredi soir à Paris, doit regagner Beyrouth demain mardi.
De notre correspondant à Paris, Élie MASBOUNJI Le président français Jacques Chirac s’est dit satisfait de l’évolution favorable de la situation au Liban et de la bonne application par les autorités libanaises des résolutions émanant de la conférence de Paris II, tenue le 23 novembre dernier dans la capitale française. Ce satisfecit a été donné par le chef de l’État...