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CORRESPONDANCE Pierre Bonnard chez lui à la Phillips Collection(PHOTO)

WASHINGTON-Irène MOSALLI Pierre Bonnard (1867-1947) ne peut que se sentir chez lui à la Phillips Collection à Washington. L’hôte des lieux, le grand amateur d’art américain Duncan Phillips (1968-1966), qui a mis sur pied un musée portant son nom et l’un des plus importants du pays, avait toujours eu une prédilection pour le célèbre peintre. Ce dernier est à l’honneur dans une exposition intitulée « Pierre Bonnard début et fin. ». Cinquante ans de Bonnard sont ainsi étalés sur cimaises à travers 130 œuvres allant de la période nabie à celle impressionniste. Elle dit aussi l’admiration d’un connaisseur américain pour l’artiste français. Elle remonte à 1925, lorsqu’il avait vu ses toiles à la Carnegie International Exhibition. Il avait acquis sur le champ Femme avec un chien (datant de 1922). D’autres Bonnard sont venus, par la suite, enrichir sa collection. L’organisatrice de l’exposition, Elizabeth Hutton Turner, évoque aussi pour nous la grande amitié entre les deux hommes qui ont également entretenu une correspondance régulière. Lorsqu’un critique d’art nommé Hilton Kramer était venu à Washington pour voir les œuvres de Bonnard il n’en avait trouvé aucune au musée Phillips Collection. Le propriétaire lui avait dit : « Elles sont toutes dans la salle à manger de ma maison à Foxhall Road. Passez les voir chez moi. » On apprend de même qu’un jour, Matisse avait dit à Duncan Phillips : « Bonnard c’est le meilleur d’entre nous. » Quatorze fois sur les mêmes cimaises La Phillips Collection a déjà consacré treize expositions à Bonnard. Aujourd’hui, « la quatorzième sur ces mêmes cimaises, explique Elizabeth Hutton Turner, a moins à voir avec les idées de représentation, de symbole et de narration. Elle se propose de suivre le mouvement de la lumière et l’unification chez le peintre de l’œil et de l’esprit. » Les 130 toiles que l’on peut actuellement voir (et ce jusqu’au 19 janvier prochain) proviennent de collections françaises et américaines. Ce qui avait fasciné Duncan Phillips (qui n’avait jamais vu auparavant « une telle combinaison d’exaltation et d’évanescence dans la couleur ») est mis en relief dans cette rétrospective. Ainsi la vue est captée par cette expérience chromatique développée notamment dans La Nappe à carreaux rouges, Fenêtre ouverte, Le Palmier. Le Bonnard des débuts est présent dans son inspiration nabie. Là, il use la palette japonaise avec des rouge, vert et blanc brillant : Le cabriolet et le triptyque intitulé Le marabout et quatre grenouilles. On le retrouve lithographe réussi dans deux affiches qu’il signe : France Champagne , qui avait été primée en 1889 et qui avait marqué son passage du barreau à l’art, et La Revue blanche. Une section entière a été réservée à ses autoportraits et à ses nus. L’exposition s’ouvre avec la production de 1889, l’ère de Monet de Degas, et s’achève en 1947, l’ère de Kooning. Bonnard, lui, reste le même, « observateur furtif sûr de ses visions coulant de source ». Et Duncan Phillips qui avait introduit l’art de l’Europe du XXe siècle aux États-Unis avait parié sur le bon cheval.
WASHINGTON-Irène MOSALLI Pierre Bonnard (1867-1947) ne peut que se sentir chez lui à la Phillips Collection à Washington. L’hôte des lieux, le grand amateur d’art américain Duncan Phillips (1968-1966), qui a mis sur pied un musée portant son nom et l’un des plus importants du pays, avait toujours eu une prédilection pour le célèbre peintre. Ce dernier est à l’honneur...