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Communautés - Le Nouvel An célébré dans toutes les régions du pays Audeh, Mattar et Kallas critiquent la vie politique au Liban
le 03 janvier 2003 à 00h00
Des messes ont été célébrées mercredi dans toutes les régions du pays à l’occasion de la fête du Nouvel An. Les prélats, qui ont officié pour la circonstance, ont critiqué pour la plupart la vie politique au Liban. Le métropolite grec-orthodoxe et l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, a notamment axé son homélie sur l’absence totale de dialogue dans le pays. Mgr Audeh, qui a pris la parole mercredi matin, dans la cathédrale St-Georges de la place de l’Étoile, a déclaré dans ce cadre : « Où en sommes-nous de ce dialogue dont tout le monde parle ? Le dialogue implique naturellement qu’une partie accepte et aime l’autre comme elle est (…). » « Or, relève le métropolite, toutes les parties ne cessent d’évoquer le dialogue alors que celui-ci brille par son absence. » Puis, dans une allusion évidente à l’affaire de la MTV, Mgr Audeh a ajouté sur un ton ironique : « Notre pays a récemment donné la preuve de son souci de justice. Un verdict a été ainsi rendu, livrant des centaines de familles à l’inconnu. Je ne veux pas connaître la raison d’un tel verdict. Tout ce que je sais, c’est qu’aucun responsable n’a prêté l’oreille aux réactions suscitées par ce jugement. » Et le prélat grec-orthodoxe de conclure : « Il y a dans nos cuisines politiques une nourriture appelée rancune. On en est fier au même titre que le taboulé. » De son côté, l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Mattar, a souligné l’importance de la vertu dans l’exercice du pouvoir politique. Selon lui, l’action politique telle qu’elle est menée à l’heure actuelle « nous transforme malgré nous en tribus disloquées qui cherchent à s’en tirer chacune seule, indépendamment des autres ». « Le résultat est que ceux qui nous regardent de l’extérieur nous accusent de ne pas vouloir construire un véritable État », a ajouté Mgr Mattar avant de poursuivre : « Les pays amis nous ont donné l’occasion de remédier à notre crise économique. Mais il est à craindre que nous laissions passer cette opportunité, car nous ne traitons pas nos affaires en étant unis. » « Nous continuons à nous comporter de manière injuste envers les autres, et nous n’avons toujours pas pris la décision de resserrer les rangs pour panser définitivement nos blessures », a encore affirmé l’archevêque de Beyrouth. Il a en outre estimé que « les chrétiens du Liban et du Moyen-Orient agissent en vrais chrétiens quand ils prennent fait et cause pour les musulmans face aux visées de l’Occident ». Le métropolite grec-catholique de Beyrouth et de Jbeil, Youssef Kallas, a insisté pour sa part sur l’importance « d’une information honnête, d’une justice équitable et de la transparence au niveau des pratiques démocratiques ». Il a estimé d’autre part que les médias ont été le plus souvent « des instruments de propagande et d’intoxication ». C’est sur le mode interrogatif que Mgr Kallas a dressé ensuite une sorte de bilan négatif de l’année passée, se demandant ainsi si « les Libanais ont été informés comme il convient des arrestations discrétionnaires, des attentats politiques, des tendances fanatiques et des actions violentes ? N’ont-ils pas été au contraire obligés de se taire et d’ignorer la vérité pour éviter des dangers beaucoup plus graves ? Quelle est l’enquête journalistique ou judiciaire qui a été menée jusqu’au bout ? » En bref, les motifs de plainte sont innombrables, selon le dignitaire melkite qui conclut en déplorant l’absence de transparence au niveau de la pratique démocratique. Preuve en est : « Le responsable qui triomphe est celui qui profite des capacités et de l’autorité de l’État, et non celui qui offre le plus de services aux gens. » Quant au patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, il a notamment estimé que « la paix ne peut en aucun cas être dissociée de la dignité et des droits de l’homme ». Par ailleurs, les personnalités officielles et politiques ont continué à défiler hier à Bkerké pour présenter leurs vœux au cardinal Sfeir à l’occasion des fêtes de fin d’année. Le patriarche a notamment reçu les ministres Fouad es-Saad et Karam Karam, alors qu’il s’était entretenu, mardi, avec le député Nassib Lahoud. À sa sortie du patriarcat, en réponse à une question, celui-ci a souhaité la formation d’un nouveau gouvernement.
Des messes ont été célébrées mercredi dans toutes les régions du pays à l’occasion de la fête du Nouvel An. Les prélats, qui ont officié pour la circonstance, ont critiqué pour la plupart la vie politique au Liban. Le métropolite grec-orthodoxe et l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, a notamment axé son homélie sur l’absence totale de dialogue dans...
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