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Communautés - Le Nouvel An célébré dans toutes les régions du pays Audeh, Mattar et Kallas critiquent la vie politique au Liban

Des messes ont été célébrées mercredi dans toutes les régions du pays à l’occasion de la fête du Nouvel An. Les prélats, qui ont officié pour la circonstance, ont critiqué pour la plupart la vie politique au Liban. Le métropolite grec-orthodoxe et l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, a notamment axé son homélie sur l’absence totale de dialogue dans le pays. Mgr Audeh, qui a pris la parole mercredi matin, dans la cathédrale St-Georges de la place de l’Étoile, a déclaré dans ce cadre : « Où en sommes-nous de ce dialogue dont tout le monde parle ? Le dialogue implique naturellement qu’une partie accepte et aime l’autre comme elle est (…). » « Or, relève le métropolite, toutes les parties ne cessent d’évoquer le dialogue alors que celui-ci brille par son absence. » Puis, dans une allusion évidente à l’affaire de la MTV, Mgr Audeh a ajouté sur un ton ironique : « Notre pays a récemment donné la preuve de son souci de justice. Un verdict a été ainsi rendu, livrant des centaines de familles à l’inconnu. Je ne veux pas connaître la raison d’un tel verdict. Tout ce que je sais, c’est qu’aucun responsable n’a prêté l’oreille aux réactions suscitées par ce jugement. » Et le prélat grec-orthodoxe de conclure : « Il y a dans nos cuisines politiques une nourriture appelée rancune. On en est fier au même titre que le taboulé. » De son côté, l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Mattar, a souligné l’importance de la vertu dans l’exercice du pouvoir politique. Selon lui, l’action politique telle qu’elle est menée à l’heure actuelle « nous transforme malgré nous en tribus disloquées qui cherchent à s’en tirer chacune seule, indépendamment des autres ». « Le résultat est que ceux qui nous regardent de l’extérieur nous accusent de ne pas vouloir construire un véritable État », a ajouté Mgr Mattar avant de poursuivre : « Les pays amis nous ont donné l’occasion de remédier à notre crise économique. Mais il est à craindre que nous laissions passer cette opportunité, car nous ne traitons pas nos affaires en étant unis. » « Nous continuons à nous comporter de manière injuste envers les autres, et nous n’avons toujours pas pris la décision de resserrer les rangs pour panser définitivement nos blessures », a encore affirmé l’archevêque de Beyrouth. Il a en outre estimé que « les chrétiens du Liban et du Moyen-Orient agissent en vrais chrétiens quand ils prennent fait et cause pour les musulmans face aux visées de l’Occident ». Le métropolite grec-catholique de Beyrouth et de Jbeil, Youssef Kallas, a insisté pour sa part sur l’importance « d’une information honnête, d’une justice équitable et de la transparence au niveau des pratiques démocratiques ». Il a estimé d’autre part que les médias ont été le plus souvent « des instruments de propagande et d’intoxication ». C’est sur le mode interrogatif que Mgr Kallas a dressé ensuite une sorte de bilan négatif de l’année passée, se demandant ainsi si « les Libanais ont été informés comme il convient des arrestations discrétionnaires, des attentats politiques, des tendances fanatiques et des actions violentes ? N’ont-ils pas été au contraire obligés de se taire et d’ignorer la vérité pour éviter des dangers beaucoup plus graves ? Quelle est l’enquête journalistique ou judiciaire qui a été menée jusqu’au bout ? » En bref, les motifs de plainte sont innombrables, selon le dignitaire melkite qui conclut en déplorant l’absence de transparence au niveau de la pratique démocratique. Preuve en est : « Le responsable qui triomphe est celui qui profite des capacités et de l’autorité de l’État, et non celui qui offre le plus de services aux gens. » Quant au patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, il a notamment estimé que « la paix ne peut en aucun cas être dissociée de la dignité et des droits de l’homme ». Par ailleurs, les personnalités officielles et politiques ont continué à défiler hier à Bkerké pour présenter leurs vœux au cardinal Sfeir à l’occasion des fêtes de fin d’année. Le patriarche a notamment reçu les ministres Fouad es-Saad et Karam Karam, alors qu’il s’était entretenu, mardi, avec le député Nassib Lahoud. À sa sortie du patriarcat, en réponse à une question, celui-ci a souhaité la formation d’un nouveau gouvernement.
Des messes ont été célébrées mercredi dans toutes les régions du pays à l’occasion de la fête du Nouvel An. Les prélats, qui ont officié pour la circonstance, ont critiqué pour la plupart la vie politique au Liban. Le métropolite grec-orthodoxe et l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, a notamment axé son homélie sur l’absence totale de dialogue dans...