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Actualités - CHRONOLOGIE

La vague de protestations déferle sur les capitales de la région Sommet arabe les 21 et 22 octobre au Caire (photo)

Carte blanche égyptienne à Damas ? Peut-être bien, mais sous-tendue par une condition précise : garantir les équilibres intérieurs aussi bien que la stabilité du Liban. À Beyrouth, où l’on passe au crible les déclarations du président Moubarak, on relève son insistance à soutenir la présence syrienne au Liban en tant que garantie de l’équilibre entre toutes les composantes sociopolitiques du pays, en vue d’en assurer la stabilité et de prévenir tout risque d’embrasement, d’atteinte à la paix civile. Ce qui est extrêmement important dans la conjoncture régionale actuelle. Les circonstances, l’intifada palestinienne replacent le Caire sur la même longueur d’onde que Damas en ce qui concerne le processus de paix. Dès lors, le président Moubarak tient autant que la Syrie à ne pas laisser à Israël une marge de manœuvre, un levier de pression, à partir d’un Liban, maillon faible de la chaîne, qui serait de nouveau déstabilisé. D’ailleurs, selon des sources fiables, lors de leur entrevue, le président Bachar el-Assad a expliqué le rôle de régulateur joué par la Syrie au Liban. Précisant que, sans sa présence, l’unité interne de ce pays se trouverait en danger, la paix civile restant au fond assez fragile. Selon ces sources, le chef de l’État syrien aurait ajouté que les tensions confessionnelles, encore vives, peuvent entraîner des secousses sécuritaires mettant à mal la stabilité du Liban. Et il aurait conclu sur ce point en affirmant qu’il serait tout prêt à redéployer, ou même à retirer ses troupes, comme le demande une partie des Libanais, si seulement cela pouvait contribuer au maintien de la balance entre toutes les composantes du pays. Le chef de l’État égyptien aurait donc, indique-t-on à Beyrouth, saisi la balle au bond, en parlant à son tour de la garantie d’équilibre intérieur que la Syrie est censée offrir au Liban. Selon certains analystes, il met de la sorte, habilement, Damas en demeure d’être équidistant de toutes les parties libanaises, au nom même de l’argument d’équilibre avancé par les Syriens. Qui doivent dès lors, ajoutent ces observateurs, se faire accepter par toutes les fractions libanaises. Sans discrimination. Le premier test d’intentions, estiment ces sources, devrait se situer tout prochainement, à l’occasion de la formation d’un nouveau gouvernement au Liban. S’il comprend des représentants de toutes les tendances, s’il réintègre l’Est politique, Damas aura répondu à l’appel de M. Moubarak, tel que le comprennent à Beyrouth les personnalités citées. D’autres pôles également fiables qui ont récemment visité la capitale syrienne croient savoir à ce propos que «cette fois, le camp chrétien sera valablement représenté au pouvoir. Le choix des ministres, notamment maronites, devrait donner satisfaction aux autorités religieuses comme aux pôles politiques de ce camp». Et d’ajouter que le rééquilibrage «se fera malgré les préventions ou les réticences»de certains loyalistes classiques, «car la conjoncture régionale rend tout à fait indispensable une consolidation du front intérieur libanais par la réconciliation», sous l’égide même des décideurs. Ces sources affirment ensuite que l’orientation syrienne a déjà été communiquée aux présidents Lahoud et Hariri. Les deux hommes doivent se rencontrer en principe demain à Baabda. On verra bien ce qu’il en sortira. Il convient cependant de souligner que d’autres pôles relativisent beaucoup à Beyrouth la portée des propos du président Moubarak. «Il n’a pas du tout voulu, affirment ces sources, influer d’une façon ou d’une autre sur les options libanaises de la Syrie. Tout ce qu’il a cherché à faire, c’était de rassurer Damas, pour consolider une alliance diplomatique que les circonstances régionales rendent indispensable». À partir de là, ces personnalités doutent qu’il y ait «un changement du statu quo politique au Liban».
Carte blanche égyptienne à Damas ? Peut-être bien, mais sous-tendue par une condition précise : garantir les équilibres intérieurs aussi bien que la stabilité du Liban. À Beyrouth, où l’on passe au crible les déclarations du président Moubarak, on relève son insistance à soutenir la présence syrienne au Liban en tant que garantie de l’équilibre entre toutes les...