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Actualités - CHRONOLOGIE

Conseil économique et social Réunion de l'assemblée générale les 10 et 11 octobre

À l’inauguration de la journée sur «L’homéopathie, une autre approche de la médecine», organisée par la faculté de pharmacie de l’Université Saint-Joseph, le député Marwan Hamadé, ancien ministre de la Santé, a abordé le thème de l’homéopathie sous l’angle de sa perception comme alternative thérapeutique et son statut au Liban. Voici le texte de son allocution : «Nées en même temps à la fin du XVIIIe siècle en Saxe, la porcelaine et l’homéopathie ont le même âge : l’une n’a pas fini de nous ravir, l’autre de nous guérir. «En effet, l’art de guérir a emprunté à travers les âges des chemins divers selon les croyances, les cultures, les connaissances. Cela reste vrai aujourd’hui. À côté de la médecine moderne dont les formidables progrès et exceptionnelles performances sont incontestables, d’autres méthodes theurapétiques proposent des approches différentes. Plus naturelles, mettant davantage l’accent sur le malade, ses seuils de réactions et ses particularismes immunitaires, ces méthodes, sans en avoir la prétention, ne sont étrangères ni à la science génétique ni aux dispositions psychologiques. «Sur les principes auxquels elles obéissent, sur les troubles qu’elles ciblent, on a beaucoup disserté. La loi de similitude, les règles de la nature, l’interrogation du patient, l’action sur les troubles réversibles et les syndromes fonctionnels déterminent le champ d’action comme les limites de l’homéopathie, un art que l’on classe sans l’assimiler à d’autres médecines douces, de provenances diverses et d’arsenaux thérapeutiques différents. À l’acupuncture, la phytothérapie, l’aromathérapie, l’ostéopathie, le chiropraxie, la magnéothérapie, la sophrologie, l’hypnose, et même le yoga, la thalassothérapie ou les massages, on pourrait ajouter une thérapeutique bien de chez nous, la médecine arabe ou libanaise qui a souvent tenté de prendre d’assaut nos secrétariats ministériels, nos laboratoires centraux ou nos commissions parlementaires. «Si j’évoque toutes ces autres approches de la médecine, ce n’est pas pour noyer le poisson de l’homéophatie dans l’océan des médecines mais plutôt pour en dégager la spécificité universelle et le statut libanais. «Mon expérience personnelle, dans ce domaine, se partage en deux temps. D’abord, et privilège de journaliste, je fus l’un des premiers libanais à découvrir, il y a trente ans, la Chine maoïste avec ses livres et ses gardes Rouges, sa révolution culturelle comme son acupuncture et ses pharmacies herboristes. «Ensuite, privilège de politique, je fus le doyen des ministres libanais de la Santé à être confronté, il y a cinq ans, aux premiers pas de l’homéopathie au Liban. Des pas qui, je l’avoue, sont encore petits, timides et largement contrariés par l’ignorance des officiels, la méfiance des médecins, le scepticisme des pharmaciens et l’indifférence générale du monde académique. «Cette dernière constatation me porte à communiquer ma profonde gratitude à madame la doyenne Aydemian pour son initiative à la fois pionnière et audacieuse. En permettant à une certaine élite, et à travers elle aux Libanais, de découvrir les principes, les fondements, les techniques et les champs d’application de cet art de guérir, le professeur Aydemian va peut-être permettre au Dr Marcel Aboussouan et ses rares collègues de sortir de leur solitude et à l’homéopathie d’accéder au statut qu’elle mérite dans notre société comme nos lois. «Aujourd’hui, en effet, et dans le désert législatif où elle évolue au Liban, l’homéopathie cherche encore le créneau de la reconnaissance. À cette fin, il est impératif que les recommandations de la commission technique auprès du ministère de la Santé soient appliquées. La balle, me dit-on, est dans le camp des quelques laboratoires (deux pour être précis) auxquels les formulaires d’accréditation ont été adressés. Personne, à ce jour, ne les a encore remplis, probablement de crainte que l’aventure bureaucratique des autorisations se prolonge sans fin. «Pour ma part, et en cette journée homéopathe, je m’engage en tant que membre de la commission parlementaire de la Santé à proposer les amendements nécessaires à la loi encore récente, mais incomplète, de 1994 sur l’exercice de la profession de pharmacien au Liban. À l’époque, la présidente de l’Ordre et moi-même au ministère de la Santé avions encore fort à faire pour assainir la profession polluée par l’exercice illégal et dénaturée par la prolifération des officines resquilleuses pour nous attaquer au dossier moins prioritaire de l’homéopathie. D’autant que le folklore périlleux de la médecine arabe, entretenu par quelques charlatans ou clandestins, essayait de s’insérer dans une pseudo-légalité à plate-forme populaire. «Aujourd’hui, le Liban n’en est plus là. Fort heureusement, l’Ordre a rétabli un certain ordre bien que le désordre règne toujours dans la prescription, l’ordonnance et la délivrance du médicament. Il est pour le moins ridicule pour ne pas dire dangereux de laisser les psychotropes gambader dans notre système de santé, là où l’exclusion et le ban interdisent la médication douce et homéopathique. Le médecin homéopathe doit trouver sa place dans nos cursus universitaires, le médicament homéopathique dans nos armoires de pharmacie et les soins d’homéopathie dans notre motivation populaire. Peut-être que nous pourrions ainsi, et votre séminaire aidant, promouvoir, comme l’a toujours fait l’Université Saint-Joseph, de nouvelles approches de soins plus douces, plus humaines et plus économiques. L’homéopathie, je l’admets, ne guérit pas tous les maux, ni tous les malades. Mais elle peut contribuer à guérir le Liban – et le monde d’un mal incurable. Celui des milliards gaspillés pour la santé, des abus hospitaliers, des prescriptions inutiles, des dérapages médicaux et des praticiens incontrôlés. Quand les systèmes de soins explosent chez nous comme ailleurs dans le monde, avec de graves retombées financières, sociales et éthiques, c’est une véritable révolution culturelle de la santé qui s’impose, avec des composantes comme l’homéopathie. «Merci, Mme Aydemian, d’y avoir pensé et d’y avoir contribué. À nous, ensemble, d’y donner suite».
À l’inauguration de la journée sur «L’homéopathie, une autre approche de la médecine», organisée par la faculté de pharmacie de l’Université Saint-Joseph, le député Marwan Hamadé, ancien ministre de la Santé, a abordé le thème de l’homéopathie sous l’angle de sa perception comme alternative thérapeutique et son statut au Liban. Voici le texte de son...