Aoun : faut-il se soumettre à la Syrie ou disparaître ?

Le procès pour diffamation intenté en France par Élie Hobeika contre son ancien garde du corps, Robert Hatem, alias «Cobra» se transformera-t-il en un mini-Nuremberg de la guerre du Liban ? C’est ce que souhaite l’avocat de M. Hatem, M. Élie Hatem, un Français d’origine libanaise, avocat également du mercenaire Bob Denard. Les audiences de plaidoirie du procès ont été fixées aux 9 et 11 octobre, à la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. L’affaire a trait à l’ouvrage écrit par Robert Hatem intitulé From Jerusalem to Damascus, publié aux États-Unis, dans lequel l’ancien responsable de la sécurité de Hobeika dénonce les crimes attribués à ce dernier, notamment les massacres de Sabra et Chatila, l’assassinat de Tony Frangié et de Dany Chamoun, ainsi que d’autres crimes et tortures. Robert Hatem est demandeur d’asile en France, précise son avocat. Ayant épuisé au Liban les voies de recours contre son ancien garde du corps, M. Hobeika a intenté un procès en diffamation devant la juridiction française. Le tribunal français s’est déclaré compétent, bien que l’ouvrage ait été rédigé en anglais et publié aux États-Unis, en se fondant sur le fait que ce livre a pu être commandé dans des librairies se trouvant sur le territoire français. L’avocat de M. Hatem a la ferme intention de citer pour les audiences du procès des responsables libanais et étrangers, afin de témoigner sur les horreurs de la guerre libanaise dénoncés dans l’ouvrage de «Cobra». Il voudrait notamment dénoncer les «crimes contre l’humanité» attribués à M. Hobeika, en particulier les massacres de Sabra et Chatila, dont M. Hobeika est accusé d’avoir été l’un des principaux auteurs. M. Hatem affirme vouloir profiter de l’échec de M. Hobeika aux élections législatives et de la perte de son immunité parlementaire, pour demander qu’un mandat d’arrêt international soit lancé contre lui pour crimes contre l’humanité. Une déposition attendue de M. Ariel Sharon, la citation à la barre du général Michel Aoun et de personnalités palestiniennes figurent parmi les témoignages que M. Hatem réclamera. L’avocat de M. Hobeika est Me Henri Leclerc, ancien président de la Ligue française des droits de l’homme.