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Actualités - CHRONOLOGIE

La colère des palestiniens du Liban (photo)

«C’était un temps déraisonnable, on avait mis les morts à table» (Aragon). À Bkerké, pour soutenir ou pour contredire, un monde fou qui défile. Seul le ministrable commun, pas fou, se défile. Pour ou contre ? Il ne se prononce pas. Pourquoi se mouiller, pourquoi fâcher les uns ou les autres, pourquoi prendre des risques et des positions tranchées ? Restons calfeutrés dans notre tranchée, en appelant au dialogue pondéré. Et en rappelant que malgré la dureté des temps, nous sommes tout prêts à faire à la nation le sacrifice de nos vastes moments de loisirs, mais pas de notre portefeuille. Au double sens du terme. Le hic, le hoc, le chic, le choc, c’est le dialogue. Tout le monde s’en réclame, sans aucune exception. Sans réaliser ni vouloir admettre qu’il y a des choix élémentaires qui ne se discutent pas. Tu veux ou tu ne veux pas, c’est aussi simple que cela. Chacun est libre de penser qu’Osiris et Isis sont inséparables, ou que la morale commande de mettre fin à leur divin inceste. Mais nul n’irait dire qu’un compromis est possible, qu’il peut y avoir mariage et divorce à la fois. Aurait-on jamais imaginé, il y a soixante ans, un dialogue entre Pétain et de Gaulle ? L’un et l’autre avaient d’autres occupations, d’autres préoccupations en tête que la perte de temps en illogismes. Comme ce soudain excès de zèle de Moubarak. Dans le temps, il clamait à la suite de Sadate : «Ôtez la main du Liban». Aujourd’hui, il proclame que «la présence syrienne est nécessaire dans ce pays, pour assurer les équilibres et la stabilité internes». Plus royaliste que le roi-lion, qui se contente pour sa part de relever que la question est de la seule compétence des deux États frères. Mais puisqu’on s’amuse, pourquoi s’en faire ? Alors que le carnage en Palestine s’amplifie, l’un des anciens porte-voix locaux de la cause n’y voit même pas matière à commentaire. Il hurle à la télévision : «Qu’ils restent chez eux, qu’ils se taisent, qu’ils se taisent». Mais qui donc ? «Les hommes de religion» de chez nous. Détail : c’est un vénérable enturbanné nordiste qui ainsi déblatère. Ce qui rappelle la fameuse parodie de la pièce cornélienne : «Prends un siège Cinna ou assieds-toi par terre, et si tu veux parler, commence par te taire !».
«C’était un temps déraisonnable, on avait mis les morts à table» (Aragon). À Bkerké, pour soutenir ou pour contredire, un monde fou qui défile. Seul le ministrable commun, pas fou, se défile. Pour ou contre ? Il ne se prononce pas. Pourquoi se mouiller, pourquoi fâcher les uns ou les autres, pourquoi prendre des risques et des positions tranchées ? Restons calfeutrés dans...