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Actualités - CHRONOLOGIE

Albright rencontre Arafat et Barak aujourd'hui à Paris La région frôle la guerre totale, avertit Annan

La guerre des chiffres est bel et bien déclarée entre l’opposition parlementaire et le gouvernement qui a contre-attaqué hier, situant dans le cadre des «surenchères politiques» la campagne dont il est la cible depuis lundi, et expliquant que les recettes sont prévues «comme dans n’importe quel pays sur base des projets de loi transmis au Parlement». Dans le même temps, M. Marwan Hamadé, député du Chouf, revenait à la charge reprochant vivement à l’équipe Hoss d’induire les Libanais en erreur en avançant de «faux chiffres». Quelques heures avant la réunion extraordinaire du Conseil des ministres, le bureau de presse du chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, et le ministère des Finances ont répondu au communiqué publié lundi par le bloc parlementaire de M. Walid Joumblatt. Celui-ci avait contesté les chiffres de la loi de finances, accusant l’Exécutif d’avoir gonflé les recettes prévues et réduit les dépenses envisagées pour l’exercice prochain. Le bureau de presse de M. Hoss n’a pas commenté ce point précis du communiqué, mais a réfuté les propos selon lesquels son équipe «anticipe la formation d’un nouveau gouvernement ou lui impose une politique fiscale et économique déterminée». Après avoir rappelé l’article 83 de la Constitution qui impose à l’Exécutif de soumettre au Parlement le projet de budget avant l’ouverture de la session parlementaire d’automne, le premier mardi après le 15 octobre, le communiqué a mis l’accent sur l’attachement du gouvernement à la loi fondamentale. «De surcroît, a ajouté le bureau de presse de M. Hoss, prétendre que le prochain gouvernement pourrait avoir un point de vue différent de celui qui est exprimé dans le projet de budget est tout à fait inopportun, parce que la nouvelle équipe peut introduire les amendements qu’elle voudrait à ce texte lors de son examen au sein de la commission parlementaire des Finances. Elle peut également retirer le projet de loi de la Chambre, si elle le souhaite. Mais tout cela ne doit pas empêcher le gouvernement actuel d’accomplir son devoir constitutionnel». « Des recettes de substitut » De son côté, le ministère des Finances a rappelé les thèmes soulevés par M. Georges Corm durant les réunions de la Banque mondiale et du FMI à Prague avant de répondre aux critiques formulées par le bloc Joumblatt au sujet des chiffres du budget : «En ce qui concerne les recettes, leur calcul est effectué, comme c’est le cas dans tous les pays, sur base des projets de loi transmis au Parlement, à l’instar du texte sur la régularisation des atteintes au domaine public maritime. Chaque pôle de l’État doit assumer ses responsabilités. Dans tout système parlementaire démocratique, le Cabinet ne peut pas gouverner sans lois approuvées par le Parlement. Et si la Chambre rejette les projets proposés par l’Exécutif, elle doit trouver des recettes de substitut, conformément aux lois constitutionnelles , sinon les dépenses doivent être réduites». Selon le ministère des Finances, les recettes provenant de la réglementation des infractions à la loi sur l’occupation des biens-fonds publics maritimes s’élèveront à 100 milliards de livres, «chiffre très modéré, tout comme les recettes des arrangements fiscaux qui draineront également 100 milliards de livres au Trésor». Le ministère des Finances a en outre souligné que « l’institution de la TVA assurera 700 milliards de livres au Trésor», ajoutant qu’en contrepartie, il y aura une réduction des taxes douanières de l’ordre de 300 milliards de livres. En ce qui concerne les dépenses, le communiqué fait remarquer que «la croissance prévue est de 4 % en dehors du cadre du budget» et qu’«il est difficile, pour cette raison, de réduire les dépenses de 1000 milliards de livres comme l’a prétendu M. Hamadé dans sa conférence de presse». Après avoir indiqué qu’il a assumé ses responsabilités «entières sur le double plan technique et constitutionnel», le ministère des Finances a estimé que «rien n’empêche le prochain gouvernement de retirer le projet de budget du Parlement et d’y introduire des amendements fondamentaux». «De toute façon, a ajouté le communiqué, le ministère aurait été quand même critiqué s’il n’avait pas établi le projet de loi de finances et pour la dernière fois, nous mettons l’accent sur la nécessité de tenir les questions d’ordre technique et financier à l’abri des surenchères politiques et médiatiques et des campagnes de dénigrement, notamment personnelles». Hamadé : « Bon débarras » Le communiqué du ministère des Finances constitue une réponse à M. Hamadé qui avait tenu, deux heures plus tôt, une conférence de presse, place de l’Étoile, afin de répliquer au communiqué du bureau de presse du chef du gouvernement. Dans sa conférence de presse, le député du Chouf est revenu à la charge en estimant que les prévisions budgétaires sont «fictives», non sans avoir auparavant reproché au bureau de presse de M. Hoss d’avoir répondu à «des questions que nous n’avions même pas soulevées». «Nous n’avons jamais dit que le timing de l’approbation du projet de loi de finances est inopportun. Si seulement le gouvernement se conformait aux textes constitutionnels dans tous les domaines comme il prétend le faire aujourd’hui pour le budget», a-t-il ajouté avant de rappeler les remarques du bloc parlementaire auquel il appartient au sujet des prévisions budgétaires qu’il a désignées comme étant «fictives» et «irréalistes». «Nous espérons que le Conseil des ministres transmettra à la Chambre un projet de budget réaliste afin de ne pas poser des embûches devant le processus de redressement économique auquel les Libanais aspirent», a-t-il encore dit. Selon M. Hamadé, le gouvernement «qui s’en va – bon débarras – doit seulement s’occuper des affaires courantes». Le député du Chouf a notamment mis en garde contre tout projet de nominations à des postes-clefs. «Nous avons appris que le gouvernement s’apprête à procéder à des nominations en série à des postes-clefs, notamment après la fusion de certains ministères et conseils. Nous lui demandons de patienter, surtout que, depuis les élections, il ne doit s’occuper que des affaires courantes. Nous espérons que le gouvernement n’entravera pas le processus de redressement économique à travers un budget fictif ou celui de la réforme administrative à travers la nomination de ses sbires quelques jours avant son départ», a-t-il déclaré. En réponse aux questions de la presse, M. Hamadé a indiqué que la démarche du bloc auquel il appartient n’est pas motivée par sa volonté de hisser un de ses membres au sein du nouveau gouvernement. «Le Front de lutte nationale n’a jamais fait part de sa volonté de participer au prochain gouvernement. Nous espérons seulement une modification du style d’action adopté afin de sauver (le pays). C’est tout ce que nous souhaitons sans vouloir prétendre briguer des portefeuilles ministériels. Voilà pourquoi nous affirmons que le gouvernement pose des embûches devant tout projet de redressement économique et non pas devant le nouveau Cabinet», a déclaré le député.
La guerre des chiffres est bel et bien déclarée entre l’opposition parlementaire et le gouvernement qui a contre-attaqué hier, situant dans le cadre des «surenchères politiques» la campagne dont il est la cible depuis lundi, et expliquant que les recettes sont prévues «comme dans n’importe quel pays sur base des projets de loi transmis au Parlement». Dans le même temps,...