A Ain el Heloué et dans les autres camps, la colère de la rue

M. Albert Moukheiber, député élu du Metn-Nord, a vivement stigmatisé, dans une déclaration à la presse, les propos tenus vendredi dernier à Beyrouth par le ministre syrien de l’Information, Adnane Omrane, qui avait affirmé que la Syrie était intervenue (en 1976) au Liban pour défendre et préserver les chrétiens. M. Omrane avait également critiqué le débat politique actuel au Liban, soulignant que ce débat constitue «un hobby nocif chez les Libanais». «J’ai été surpris par la déclaration du ministre syrien de l’Information et par la facilité avec laquelle il a violé le protocole diplomatique en vigueur entre les pays et qui devrait, par conséquent, être respecté entre le Liban et la Syrie, a notamment déclaré M. Moukheiber. L’attitude du ministre syrien nous rappelle l’époque du haut-commissaire qui s’octroyait le droit de donner son point de vue sans consulter au préalable l’autorité en place». «Je voudrais demander au gouvernement libanais si le ministre syrien est venu au Liban en sa qualité de haut-commissaire, a déclaré M. Moukheiber. Détient-il un pouvoir qui surclasse celui des autorités libanaises ? Il aurait dû faire montre de respect à l’égard du Liban et du patriarche (maronite). Il n’est nullement concerné par les affaires entre Libanais». Commentant les propos de M. Omrane selon lesquels «la Syrie est intervenue au Liban pour sauver une fraction (les chrétiens) de l’extermination», M. Moukheiber a déclaré : «C’est la première fois que nous entendons une telle interprétation des faits. Les Syriens ont toujours prétendu être intervenus à la demande des autorités libanaises. Lorsqu’il est apparu à l’opinion publique locale et internationale que cette allégation est fausse, les Syriens se sont rabattus sur l’argument selon lequel ils ont voulu éviter l’extermination d’une fraction libanaise». En conclusion, M. Moukheiber s’est interrogé sur les raisons du maintien de la présence militaire syrienne dans le pays après le retrait israélien.