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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Moratinos : il faut faire une distinction entre les besoins immédiats et à moyen terme

Dans son discours prononcé lors de la conférence sur les ONG, l’envoyé spécial de l’Union européenne pour le processus de paix au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, a souligné l’importance de la partie du Liban-Sud au double plan politique et économique, «parce que cette région est au contact d’Israël ; c’est elle qui, la première, sera affectée par la paix et par tout ce que cela comporte». D’autre part, M. Moratinos a tenu à faire une distinction entre «les besoins immédiats du Sud et les besoins du Liban, en terme de développement économique, qui peuvent être satisfaits à moyen terme». Se félicitant au nom de l’UE de l’application de la résolution 425, l’émissaire européen a indiqué que celle-ci «apprécie à sa juste valeur le déploiement des forces libanaises et de la Finul comme elle apprécie l’extension dans le Sud de l’autorité du gouvernement». Rendant hommage à «l’action et à la détermination du Premier ministre Hoss» dans ce cadre, M. Moratinos a ensuite abordé «la question cruciale des priorités et celle du calendrier» pour ce qui a trait au processus de développement dans le pays. Il conçoit d’abord une «aide d’urgence» qui devra inclure les actions suivantes : – «Le déminage, qui permettra aux populations civiles de se réapproprier leurs terres (je distingue ici ce déminage de celui qui est en cours à des fins différentes). Là est la clé. C’est aussi le domaine où tout manquement de la communauté internationale ne serait pas admis. – «La réhabilitation et la réinsertion des anciens prisonniers, des anciens combattants et de leurs familles qui nécessiteront une assistance supplémentaire. La Communauté européenne a déjà commencé à mettre en place quelques projets. – «La formation qui devra favoriser l’apparition rapide de certaines formes d’emploi dans le Sud et qui devra être complétée par une approche plus stratégique à moyen terme. – «Une assistance centrée sur le Sud pour accroître la capacité des institutions locales, définir leurs projets et permettre leur réalisation». Selon M. Moratinos, à moyen terme, l’attention devra porter sur : – «L’encouragement à la réconciliation et à la consolidation de la paix. – «L’accroissement des aides aux investissements productifs et au développement. – «L’amélioration de l’environnement social et matériel». Pour l’émissaire européen, «la question du calendrier est fondamentale» dans ce cadre, «comme est essentielle la nécessité d’identifier les priorités qui profiteront le plus à la population». La vision européenne de la paix Par ailleurs, M. Moratinos s’est longuement étendu sur la vision politique de l’Union européenne concernant le processus de paix dans la région, rappelant que celle-ci s’engageait à «soutenir les efforts qui doivent conduire à une mise en œuvre totale des résolutions 242 et 338 et à une paix juste, durable et globale. C’est dans ce but que l’Union européenne reste engagée à aider à la paix entre la Syrie et Israël», a-t-il ajouté. Mais pour M. Moratinos, «il est nécessaire de considérer la paix dans une perspective longue. Les cultures économiques et politiques ont besoin de s’ajuster», a-t-il précisé, avant de reconnaître que «la réconciliation ne sera pas une chose facile si l’on considère la durée et l’étendue du conflit entre Israël et ses voisins. Cependant, la fin du conflit israélo-arabe, que j’espère proche, exige cette réconciliation», a déclaré l’envoyé européen au Proche-Orient. Comment celui-ci envisage-t-il cette réconciliation ? «Toutes les parties devront sortir du conflit avec le sentiment que leurs droits fondamentaux et leurs griefs auront bien été pris en considération». Et d’ajouter à ce sujet : «Pour ma part, je considère que le développement du Liban-Sud, région qui a tant souffert de l’occupation, peut jouer un rôle spécial. Parce que cette région est au contact d’Israël ; c’est elle qui, la première, sera affectée par la paix et par tout ce que cela comporte». Concrètement, l’élément essentiel pour le développement du Sud sera «la coordination entre donateurs, ONG et avec le gouvernement libanais», a indiqué M. Moratinos. Selon lui, «tout ceci ne suppose pas une lourde machinerie, mais plutôt une approche non bureaucratique qui autorise toutes les souplesses». Chez Lahoud et Berry Par ailleurs, l’envoyé européen s’est entretenu hier, à Baabdate, avec le président de la République Émile Lahoud. À cette occasion, le chef de l’État a insisté une fois de plus sur la libération du Golan et sur le droit des Palestiniens à regagner leur patrie. De son côté, M. Moratinos a démenti les informations selon lesquelles la conférence des pays donateurs avait été reportée en vue de faire pression sur le Liban. Selon lui, il s’agit simplement que celle-ci soit bien préparée. Il s’est félicité du climat démocratique dans lequel se sont déroulées les élections législatives. Concernant l’avenir des réfugiés palestiniens au Liban, M. Moratinos a ajouté : «J’ai rassuré le président que l’UE travaille déjà à une concertation avec les acteurs principaux du processus de paix pour donner à ces réfugiés un caractère prioritaire». Réitérant d’autre part la détermination de l’Union européenne à accélérer les préparatifs de la conférence des pays donateurs, M. Moratinos a souligné la nécessité de désamorcer en priorité «les 130 000 mines qui existent encore au Liban-Sud», et ce en vue de permettre le développement agricole dans la région. L’émissaire européen s’est également entretenu avec le président de la Chambre Nabih Berry, puis avec l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.
Dans son discours prononcé lors de la conférence sur les ONG, l’envoyé spécial de l’Union européenne pour le processus de paix au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, a souligné l’importance de la partie du Liban-Sud au double plan politique et économique, «parce que cette région est au contact d’Israël ; c’est elle qui, la première, sera affectée par la paix et...