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Actualités - INTERVIEWS

Présence syrienne - Le patriarche maronite revient à la charge Sfeir : le communiqué des prélats est venu au bon moment

Le débat sur la présence syrienne au Liban a rebondi hier avec une nouvelle déclaration du patriarche maronite dans laquelle il a réfuté l’argument selon lequel l’armée syrienne au Liban était une espèce de protection contre un retour à la guerre civile. Le chef de l’Église maronite a souligné que, contrairement à ce que le chef de l’État ou d’autres personnalités pensent, le communiqué des évêques réclamant un redéploiement, suivi d’un retrait de l’armée syrienne, publié le 20 septembre, n’était pas inopportun, mais était venu «au bon moment», c’est-à-dire à la veille de la formation d’un nouveau gouvernement. À la suite de la presse syrienne, certains avaient affirmé que la demande patriarcale avivait les animosités confessionnelles de la guerre civile et présageait d’un retour à la logique de la guerre, que seule la présence militaire syrienne pouvait dissiper ou prévenir. Répétant que le départ des troupes syriennes du Liban était souhaitable, le patriarche maronite a rejeté hier les arguments de ceux qui craignent le retour de la guerre civile. «Quand on dit “c’est l’armée syrienne ou le chaos”, c’est un argument qui ne tient pas», a estimé le chef de l’Église maronite, dans un entretien avec l’AFP. «Même s’il y a eu des hauts et des bas dans l’histoire des relations entre chrétiens et musulmans, le Liban peut et doit être un exemple de convivialité islamo-chrétienne», a-t-il ajouté. «Sans les Syriens, je ne crois pas qu’il y aura des désordres à moins que quelqu’un ne vienne en semer d’ailleurs», a ajouté le prélat, faisant allusion aux ingérences qui ont jeté de l’huile sur le feu et poussé les Libanais à s’entre-tuer. Interrogé sur l’opportunité d’une démarche qui, selon le président de la République, le général Émile Lahoud, a «agité les instincts confessionnels» de façon inopportune, Mgr Sfeir a répondu : «Au contraire. C’était le bon moment. Les élections législatives de cet été n’ayant pas été plus représentatives que les précédentes de 1992 et 1996, il fallait lancer un cri d’alarme avant la formation du nouveau gouvernement», attendu après la mi-octobre. «Le gouvernement libanais n’est qu’une émanation du gouvernement syrien» et «ce n’est un secret pour personne que les Syriens interviennent partout et à tous les niveaux», a affirmé le prélat. Faisant front aux insinuations que l’Église maronite faisait le jeu des intérêts étrangers, américains ou israéliens, Mgr Sfeir a répliqué : «On dit tantôt que c’est Rome ou les États-Unis, voire Israël qui sont derrière notre déclaration, mais nous n’avons, nous, besoin de la permission de personne, pas même du président de la République pour nous exprimer sur l’avenir du pays». Commentant les déclarations politiques réclamant l’application de la clause de l’accord de Taëf prévoyant l’abolition du confessionnalisme politique, le patriarche a déclaré : «C’est une réponse à notre requête que les troupes syriennes quittent le pays comme elles auraient dû commencer à le faire deux ans après l’accord de Taëf. Ce n’est pas sérieux. Ce n’est pas ainsi qu’on aboutit à une entente nationale et que les problèmes seront résolus».
Le débat sur la présence syrienne au Liban a rebondi hier avec une nouvelle déclaration du patriarche maronite dans laquelle il a réfuté l’argument selon lequel l’armée syrienne au Liban était une espèce de protection contre un retour à la guerre civile. Le chef de l’Église maronite a souligné que, contrairement à ce que le chef de l’État ou d’autres...