Otages de Jolo

Le président philippin Joseph Estrada, qui a écourté sa visite aux États-Unis, examine la possibilité d’une action militaire contre les rebelles islamistes d’Abu Sayyaf après la libération des deux Français encore otages, a affirmé hier son porte-parole. Toutefois, toute opération militaire à Jolo aurait un prix élevé en vies humaines compte tenu de la topographie de l’île, des liens des rebelles avec la population locale et du renforcement récent des guérilleros. Les rebelles, croulant sous leurs millions de dollars de rançon versés contre la libération des otages, préfèrent d’ailleurs enterrer leur trésor plutôt que d’essayer de le recycler dans le circuit bancaire. Il y a deux semaines, en effet, deux rebelles ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de changer 245 000 dollars dans une banque locale. La presse philippine prédit déjà qu’en cas de raid victorieux de l’armée contre les rebelles, la région de Jolo connaîtra une véritable chasse au trésor.