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Actualités - REPORTAGES

Correspondance La rétrospective Norman Rockwell Beaucoup plus d'une imagerie d'Epinal américaine (photos)

Soixante années de quotidien américain saisi dans plus de 70 peintures à l’huile, 322 dessins ayant servi à illustrer la couverture du «Saturday Evening Post», une multitude de sketches et d’études préliminaires…c’est Norman Rockwell dans toute sa faconde picturale, à travers une rétrospective organisée à la Corcoran Gallery, à Washington. Cette exposition, intitulée «Norman Rockwell : Picture for the American People», a été inaugurée à Washington et dès octobre et jusqu’à l’an 2002, elle transitera dans d’autres villes des États-Unis : San Diego, Phoenix, à Stockbridge où se trouve le musée portant son nom et à New York. Norman Rockwell, c’est l’Amérique et l’Amérique c’est Norman Rockwell. Une vision qu n’a rien de l’imagerie d’Épinal, comme le laissent penser les milliers de reproductions de ses tableaux servis à toutes les sauces, si l’on peut dire : cartes postales, cartes de vœux toutes occasions confondues, calendriers, illustrations collant à tous les sujets possibles, etc. Les originaux de cet artiste américain (1894-1978), qui a capté l’essence de l’âme et du caractère américain, c’est tout à fait autre chose. Ce sont des toiles et des dessins qui peuvent être tendres et attachants mais aussi critiques et percutants, de facture réaliste mais aussi allégorique, jouant de la trame du support pour se faire tantôt photographies, tantôt affiches, tantôt pures compositions picturales. L’humour et la réflexion y vont aussi de pair. Voir Rockwell sur cimaises, c’est une occasion unique de pouvoir découvrir dans toute sa réalité un talent qui transperce le menu quotidien et qui le magnifie. Un art qui va donc bien loin du processus de l’illustration. L’un des artistes américains les plus populaires du 20e siècle, Norman Rockwell a puisé dans sa profonde connaissance de l’histoire de l’art et son aptitude à chanter le quotidien pour réaliser la chronique des moments ordinaires et extraordinaires de la vie et des événements américains. «Les lieux communs ne sont jamais ennuyeux, avait-il dit, c’est nous qui nous lassons lorsque nous cessons d’être curieux et appréciatifs… On n’a pas besoin de scènes nouvelles mais d’un angle nouveau». Avec lui, le banal devient extraordinaire et donne des inoubliables créations intitulées Défense de se baigner, le rêve éveillé du clerc, Le docteur et la poupée, La babysitter et le bébé hurlant et «potinage». Dans ce dernier dessin, où le bouche-à-oreille se répercute par l’intermédiaire de trente visages, l’artiste avait commencé par prendre pour modèle ses voisins. Puis, ne voulant pas les froisser, il a prêté ses traits et ceux de son épouse pour visualiser le commérage. Son quotidien ne s’arrêtait pas là. Y faisaient tout naturellement partie les problèmes sociaux de l’heure (Liberté d’expression, Liberté de pratiquer sa religion, portrait d’un mineur), l’exaltation du patriotisme (Nouvelles de la guerre, Boy-scout secouriste, Portrait de Ike, Portrait de John Kennedy), l’évocation du passé (Thanksgiving, Tante Ella part en voyage, Le cordonnier étudiant une chaussure de poupée). À travers les inventions et le progrès qu’il a pu vivre, il a perçu les perspectives de l’avenir. Il a exécuté une magnifique peinture, dans le style photographique, montrant les astronautes américains marchant sur la Lune. Il a porté une attention particulière à la télévision (La nouvelle antenne de télévision). À propos de cette dernière, il avait dit : «Nous ne sommes pas encore blasés par cet appareil qui est un miracle et une merveille». Rien de ce qui était humain et américain n’a échappé à son pinceau. Un pinceau qui a suivi sa volonté ainsi exprimée : «La vision de vie que je traduis dans mes peintures exclut le sordide et le laid. Je peins la vie comme je voudrais qu’elle soit».
Soixante années de quotidien américain saisi dans plus de 70 peintures à l’huile, 322 dessins ayant servi à illustrer la couverture du «Saturday Evening Post», une multitude de sketches et d’études préliminaires…c’est Norman Rockwell dans toute sa faconde picturale, à travers une rétrospective organisée à la Corcoran Gallery, à Washington. Cette exposition,...