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Actualités - DISCOURS

Législatives - Pour le catholicos, la participation d'une communauté à l'élection de ses représentants doit être totale Aram Ier : nous aurions aimé que nos députés soient élus par la majorité des voix arméniennes

Le bilan des dernières élections législatives, notamment sous l’angle de la représentation de la communauté arménienne au Parlement, a été longuement évoqué par le catholicos arménien-orthodoxe de Cilicie, Sa Sainteté Aram Ier, dans une allocution prononcée à l’occasion d’une soirée culturelle. Au cours de cette cérémonie, SS Aram Ier a remis les insignes de l’Ordre de la Grande Maison de Cilicie aux anciens députés Melkon Eblighatian et Antranig Manoukian ainsi qu’à M. Hratch Dasnabédian. Dans son allocution, le catholicos de Cilicie a notamment souligné qu’il aurait préféré que «les députés arméniens soient élus par la majorité des voix arméniennes et qu’ils soient investis de la confiance de la majorité de leur communauté». Sur ce plan, SS Aram Ier a souligné que d’une manière générale, «la participation d’une communauté donnée à l’élection de ses représentants doit être importante et totale». Le catholicos a d’abord qualifié les récentes élections législatives d’étape cruciale dans l’histoire contemporaine du Liban. «Le Liban, a-t-il déclaré, vient de prouver qu’après plus de quinze ans de guerre, il a entamé un processus positif de reconstruction, de réorganisation et de renforcement de l’unité nationale. Avec l’élection du nouveau Parlement le Liban a encore une fois affirmé qu’il est un pays de libertés et de principes démocratiques et ce, par ses structures étatiques et sa société civile. Le Liban a également témoigné qu’il fait partie intégrante de la communauté internationale et qu’il a un rôle spécifique important à jouer dans le monde d’aujourd’hui de par la particularité de son identité». Et d’ajouter : «L’élection d’un Parlement est un acte important dans n’importe quel pays, car, choisissant librement ses représentants, c’est par ce biais que le peuple exprime sa volonté. C’est en ce sens que je considère que les dernières élections furent une réalisation importante dans la voie de la maturation démocratique ; ceci, malgré certains problèmes, malgré certaines faiblesses et surtout malgré les paroles, parfois déplacées, que certaines parties ont échangées. J’aimerais souligner aussi que ces élections ont mis en évidence certains défauts du système électoral actuel qu’il est indispensable de corriger ; ainsi je pense que la participation d’une communauté donnée à l’élection de ses représentants doit être importante, totale. Ce principe vital dans un État organisé sur le système communautaire doit être appliqué tout en appliquant les principes démocratiques dans le déroulement même des élections». L’unité de la communauté «C’est dans ce cadre que je place aussi la participation de la communauté arménienne du Liban aux récentes élections, a poursuivi SS Aram Ier. Au cours des dernières semaines, j’étais absent du Liban, en visite pastorale ou en mission œcuménique en Iran, en Suisse et en Allemagne ; par conséquent il m’a été impossible de suivre de près les péripéties des élections. Mais j’ai adressé aux membres de la communauté arménienne un message dans lequel je rappelais qu’il était de leur devoir de citoyen libanais de participer activement aux élections. J’ai aussi appelé les membres de la communauté arménienne à laisser de côté leurs intérêts personnels et partisans, ne tenant compte que de l’intérêt suprême du Liban, de l’amitié solide entre le Liban et la Syrie et de l’intérêt de notre communauté». «Maintenant que les élections ont eu lieu j’aimerais faire les réflexions suivantes : 1. Les nouveaux députés de même que les candidats malchanceux sont des membres à titre égal de notre communauté ; et ils nous sont également chers. Les élections ont un rythme et un règlement qui leur sont propres ; quels que soient les problèmes qu’elles ont soulevés nous sommes tenus de respecter les résultats des élections. Néanmoins nous aurions aimé que les députés arméniens fussent élus par la majorité des voix arméniennes et fussent ainsi investis de la confiance de la majorité de leur communauté. Nos aurions aimé que les organisations politiques arméniennes se présentent unies aux élections dans toutes les régions. Or ce ne fut malheureusement pas le cas. 2. Nous considérons que le maintien de l’intégrité et de l’unité de la communauté arménienne est impératif et vital. Nous ne pouvons, nous n’avons pas le droit d’affaiblir notre communauté, de mettre en danger son unité et sa volonté collective dans le seul but de gagner des sièges au Parlement. Maintenant que les élections sont terminées nous nous trouvons tous devant la priorité essentielle de renforcer l’unité interne de notre communauté. Nos organisations politiques ont un rôle important dans ce cadre. Nous les appelons à s’éloigner des questions et des calculs temporaires et secondaires pour se consacrer par une entière collaboration au rétablissement de l’unité interne de la communauté. Tous, ministres, députés, partis, organisations et associations doivent se grouper autour des institutions communautaires, et œuvrer ayant en vue les seuls intérêts du Liban et de notre communauté. 3. J’ai appris que lors des élections certaines parties se sont permis des observations et des remarques visant les Arméniens du Liban, les représentant comme une communauté qui agit avec une mentalité de ghetto. Je veux que l’on connaisse bien notre peuple, surtout en diaspora. Dans tous les pays où est installée une communauté arménienne celle-ci est bien organisée et entièrement impliquée dans la vie politique, culturelle, sociale et économique du pays. Vous n’avez qu’à observer les communautés arméniennes du Canada, des États-Unis, d’Argentine, d’Australie, de France, de Syrie, d’Iran et d’autres pays. Le cas est le même au Liban. C’est un fait historique indéniable qu’après le génocide nous sommes venus dans ce pays en réfugiés mais nous ne sommes pas restés des réfugiés. Aujourd’hui nous sommes non seulement de citoyenneté libanaise, mais nous sommes libanais, de tout notre être ; nous sommes libanais d’âme, de foi, d’identité, de caractère et de par nos prises de position politiques. Le cas est le même en Syrie où notre peuple lutte en tant que citoyens syriens aux côtés du peuple et de l’État syriens pour la cause et les droits légitimes du pays. La ligne de conduite adoptée par notre communauté lors de la guerre du Liban est éloquente à ce point de vue. Au Liban même, nous sommes des citoyens honnêtes et fidèles et hors du Liban, sur le plan international, nous en sommes les ambassadeurs effectifs. Nous sommes prêts à verser notre sang pour les valeurs suprêmes Liban. Par conséquent que personne ne tente de nous donner des leçons d’orientation politique et de patriotisme». Et le catholicos de conclure : «Nous continuerons de collaborer fraternellement avec toutes les communautés de ce pays, avec toutes les forces politiques, avec tous ceux qui ont vaincu aux dernières élections et tous ceux qui ont perdu. Nous continuerons d’œuvrer en restant au-dessus des conditions changeantes du climat politique, nous élevant au-dessus des jeux de la petite politique, fidèles aux valeurs permanentes, et à l’œuvre sacrée visant au renforcement des structures de l’État libanais ainsi qu’au maintien de l’indépendance et de la souveraineté du Liban».
Le bilan des dernières élections législatives, notamment sous l’angle de la représentation de la communauté arménienne au Parlement, a été longuement évoqué par le catholicos arménien-orthodoxe de Cilicie, Sa Sainteté Aram Ier, dans une allocution prononcée à l’occasion d’une soirée culturelle. Au cours de cette cérémonie, SS Aram Ier a remis les insignes de...