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Actualités - OPINION

Laisse béton

Finie la mélasse, et c’est bien dommage. Dommage que dans ce pays il n’y ait pas davantage de communautés, de familles, de tribus. Elles viendraient tout au long de l’année tartiner nos murs de la bouille ratatinée de leurs papys Alzheimer, ou de la tronche compassée de leurs rejetons aux dents longues et aux idées courtes. Des élections ? D’accord. Mais quelle finesse dans le langage ! «Tracteur», «rouleau compresseur», «bulldozer». N’ont pas trouvé mieux, pour définir la démocratie, que de nous servir ce vocabulaire niais, puisé dans l’agriculture et le béton. Tout ça pour accoucher de 128 pupilles, dont il n’est même pas sûr qu’elles seront mieux chambrées que les précédentes. Mais bouge pas, le meilleur est à venir. Ce sera quand Bibendum fera sa rentrée au Sérail. Servez frais et passez le saumon ! V’là quand même autre chose que l’actuel Racorni diététique, qui vient de se prendre une gamelle dans les grandes largeurs. Avec Rafic, ce sera du gros, du gras, du lipide mono-insaturé. Bref, bombance et abondance… Et pour toi, minable, la flatulence ! Tu ne vas quand même pas imaginer que, du jour au lendemain, il va te pleuvoir des dollars dans la panse, sous prétexte qu’en Conseil des ministres on servira du steak saignant à la place du lait caillé… En fait, tu continueras à barboter dans la mouise, jusqu’à ce qu’un Premier ministre suffisamment burné se décide enfin à vidanger l’Administration publique de ses fonctionnaires feignasses, supprimer les taxes douanières ringardes et privatiser les poubelles autonomes de la Flotte, de l’Électricité et du Téléphone. Ça c’est du béton, du vrai, et qui nourrit son homme. Pas de s’essorer le bulbe pour traiter de problèmes imbéciles : savoir si on continuera à concomiter avec la Syrie, ou si la plaque d’urticaire a fondu entre Baabda et le Sérail.
Finie la mélasse, et c’est bien dommage. Dommage que dans ce pays il n’y ait pas davantage de communautés, de familles, de tribus. Elles viendraient tout au long de l’année tartiner nos murs de la bouille ratatinée de leurs papys Alzheimer, ou de la tronche compassée de leurs rejetons aux dents longues et aux idées courtes. Des élections ? D’accord. Mais quelle finesse...