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Actualités - CHRONOLOGIE

Les sorties de la semaine Alain Resnais (en retard) - Nicolas Cage (fourvoyé) - Cinéma en marge (photos)

Encore un film français trop longtemps retardé : on connaît la... rengaine ! Ziyad Makhoul s’occupe de «On connaît la chanson», qu’il a visiblement beaucoup aimé (le film d’Alain Resnais ne nous a guère emballé). Par ailleurs, nous expédions – en quatrième vitesse, comme il convient – «Gone in 60 Seconds» et, encore plus rapidement, le lourdingue «Nutty Professor II», nouvelle performance «multiple et douteuse» d’Eddie Murphy. Attendus pour la semaine prochaine : «The Perfect Storm» (Wolfgang Petersen) – «Holy Smoke» (Jane Campion) et «Titan A.E.», de Don Bluth et Gary Goldman (animation). Dernière heure : Une Semaine du film iranien est annoncée, du 12 au 16 courant, au théâtre al-Madina : voir ci-après. À noter : les projections des films de la 5e Biennale des cinémas arabes, du 14 au 17 courant : voir «En gros plan». Cinéma en-chanté, cinéma enchanteur On connaît la chanson, d’Alain Resnais André Dussollier, dans On connaît la chanson : «Je sais, il y a des choses beaucoup plus graves, les guerres, le chômage...». Oui mais... ce film est une tranche, pure, de bonheur. Aujourd’hui il en faut. Qu’est-ce que l’on demande au cinéma ? Sinon de donner à voir des œuvres intelligentes, des œuvres brillantes – et tellement accessibles à la fois. Des œuvres qui se situeraient à égale distance de tout populisme, de toute démagogie. À égale distance de tout élitisme, de tout hermétisme. Des œuvres – aussi – qui éviteraient tout consensus mou et tiède, des œuvres qui opteraient pour le type plutôt que le stéréotype, pour l’original plutôt que le convenu, pour l’inventivité, la créativité plutôt que la gratuité. On connaît la chanson fait partie de cette race de films. Race rare s’il en est. La naissance de On connaît la chanson... Le maestro Resnais, bientôt quatre-vingt ans et encore et toujours cette capacité brillante et intacte pour inventer, à chaque jalon, une nouvelle forme cinématographique, un nouveau langage. Alain Resnais... Sa rencontre avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, couple parfait de cinéma (acteurs-scénaristes et réalisatrice) à la ville comme à l’écran, a été, depuis Smoking et No Smoking, décisive. Son admiration pour Dennis Potter, cet auteur anglais et certains de ses téléfilms au cours desquels les personnages se lancent périodiquement dans des chansons populaires interprétées en play-back. Alain Resnais et sa «boîte à sujets». Resnais et le couple Jaoui-Bacri se sont ainsi orientés vers l’utilisation de chansons françaises ancrées dans un climat quotidien. D’ailleurs, l’histoire, l’intrigue du film deviennent complètement secondaires. Six personnages qui s’aiment, qui ne s’aiment pas, qui travaillent, qui ne travaillent plus, qui rêvent, qui rient, qui cherchent un appartement ou qui pleurent – tout cela n’a rien de bien extraordinaire. Le coup de maître – et il fallait y penser, simplement, ce sont ces chansons, ces «tubes» qui accompagnent tout naturellement les actes les plus quotidiens de quelques milliards d’êtres humains. Et les dialogues – ils sont brillants, et la caméra – virtuose, et toute la technique. Et, évidemment, les six comédiens, le couple Jaoui-Bacri, Sabine Azéma, Lambert Wilson, Pierre Arditi et l’inénarrable André Dussollier et la divine participation de Jane Birkin. Et ne ratez pas le générique ! Signé Agnès Jaoui, il est... tout simplement parfait. Et puis ne ratez pas ce film. C’est une «putain d’envie de vivre» garantie. Et de chanter. Ils disent : «Un peuple qui chante, sous la douche ou dans la rue, ne peut pas être bien méchant». Il faut voir et revoir On connaît la chanson. (Sortie reportée) Autorisible Gone in 60 Seconds, de Dominic Sena Il y a des films d’action où l’histoire – ne serait – ce que pour fournir un prétexte – a son petit mot à dire. Gone in 60 Seconds présente une particularité : l’histoire y est inexistante. On y voit un gars qui doit voler, en l’espace d’une nuit, une affaire de 50 voitures (plutôt de luxe !) : de quoi donner des complexes à nos spécialistes locaux de ce genre d’opérations ! Bien sûr, Nicolas Cage a un frère, menacé par des gangsters (les mafiosi du vol et du trafic d’autos), mais ce semblant d’intrigue est expédié en deux temps (perdus) et trois mouvements (brusques). Angelina Jolie, qui en pince évidemment pour Nicolas, a l’air d’une «option» pour voiture chic. Robert Duvall semble égaré (dans une voie de garage). Donc, rien d’autre que des véhicules qui se poursuivent, se carambolent, explosent, etc., la routine abusive. On nous assure que le film de Dominic Sena est le remake du Gone in 60 Seconds de H.B. Halicki, un «film-culte» (?!) datant de 74: on veut espérer que la nouvelle version ne tournera pas au re-culte (une appellation désormais sans aucune valeur). J’oubliais: Gone in 60 Seconds 2000 a un défaut majeur: il dure justement plus de 60 secondes. Difficile de pardonner à un acteur comme Nicolas Cage d’avoir accepté un pareil emploi. ÉLITE, EMPIRE/DUNES/ SODECO/SOFIL/GALAXY/ MKALLÈS, ESPACE, St.-ÉLIE En bref Nutty Professor II – The Klumps, de Peter Segal Suite du Nutty Professor de 96 (réalisé par Tom Shadyac), remake du film de Jerry Lewis (63) qui pastichait lui-même l’histoire terrifiante du Dr Jekyll And Mr Hyde, imaginée par Stevenson. Ce n°2 relève du même «esprit» – si l’on peut employer ce terme – que son prédécesseur. Gags et plaisanteries se situent au même (bas) niveau, avec une généreuse priorité accordée aux flatulences: c’est la nouvelle tendance à Hollywood – merci. Eddy Murphy y tient tous les rôles de sa famille «Foldingue» – on est comblé. Vous savez tout: le reste est sans importance. PLANÈTE/CONCORDE/ FREEWAY/ABRAJ/KASLIK/ PLAZA/ZOUK
Encore un film français trop longtemps retardé : on connaît la... rengaine ! Ziyad Makhoul s’occupe de «On connaît la chanson», qu’il a visiblement beaucoup aimé (le film d’Alain Resnais ne nous a guère emballé). Par ailleurs, nous expédions – en quatrième vitesse, comme il convient – «Gone in 60 Seconds» et, encore plus rapidement, le lourdingue «Nutty...