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Actualités - ANALYSE

Premiers éclairages sur la désignation L'entente Lahoud-Hariri est indispensable en pratique

Les positions radicales concernant le choix du prochain Premier ministre semblent maintenant dépassées. Mais pas le problème de fond. L’on n’entend plus aucun de ses contempteurs soutenir que même avec 70 voix, M. Rafic Hariri ne passerait pas. Par contre, ses proches laissent entendre que même avec 128 suffrages, il n’accepterait pas la désignation s’il n’était pas certain d’une parfaite entente avec le chef de l’État. Car, selon ses partisans, M. Hariri est tout à fait convaincu que l’heure est par trop grave, qu’il faut absolument unifier les rangs internes pour amorcer le redressement socio-économique et faire face aux défis qui s’annoncent sur le plan régional. Le réalisme le plus élémentaire rend dès lors secondaire la question des consultations parlementaires contraignantes. Comme le souligne une source politique avisée, «il n’est pas dans l’intérêt du pays d’imposer au président de la République un chef de gouvernement dont il ne voudrait pas. Mais il n’est pas non plus dans l’intérêt du pays que le chef de l’État refuse, le cas échéant, de s’entendre avec un président du Conseil légitimé par une forte majorité populaire autant que parlementaire. Sans harmonisation, le pouvoir serait affaibli, paralysé et le pays irait à la dérive. La stabilité politique, monétaire ou même sécuritaire et le redressement socio-économique ont besoin que l’accord règne au sein de l’Exécutif. On a vu par le passé les secousses préjudiciables que les querelles entre les présidents pouvaient provoquer. Le nombre de voix parlementaires dont le Premier ministre pressenti pourrait se prévaloir importe beaucoup moins que son alliance objective avec le président de la République. Étant entendu du reste que leur accord doit rester permanent, pour aller plus loin que le choix des ministres et la répartition des portefeuilles. En fait, les deux hommes devraient s’entendre pour commencer sur un programme déterminé, englobant la réforme administrative, l’assainissement des finances publiques, les mesures de réactivation économique et la politique étrangère. L’autorité publique au Liban est plus que jamais appelée à parler d’une même voix. Il faut donc écarter le concept ambigu de la cohabitation et opter pour une indéfectible unité de la direction nationale». Cette personnalité estime que «les points marqués par la monnaie nationale à la suite des élections et la hausse des actions Solidere montrent bien que la victoire de M. Hariri constitue pour les Libanais un indice positif qui leur redonne de l’espoir. Il serait dès lors tout à fait regrettable que des intérêts particuliers, des considérations ou des susceptibilités personnelles, des manigances de pôles qui perdraient leurs positions, entravent ce come-back de M. Hariri que souhaite visiblement la population». Selon ce professionnel, «le respect mutuel de leurs prérogatives constitutionnelles met le chef de l’État et le président du Conseil à l’abri de tout conflit. Et si jamais il devait y avoir des divergences de vues inconciliables, le chef de gouvernement doit démissionner, pour laisser sa chance à un autre». À dire vrai, une telle optique est discutable, et du reste largement discutée par les spécialistes. Qui rappellent tout d’abord qu’il n’est pas toujours facile de délimiter les prérogatives respectives des deux présidents. Et ensuite, et surtout, que la Constitution n’accorde le pouvoir exécutif ni à l’un ni à l’autre, mais à cette personne morale qu’est le Conseil des ministres. Dont les décisions sont soumises au contrôle de la Chambre. Quoi qu’il en soit, s’il est vrai qu’en démocratie les heurts épisodiques entre responsables restent inévitables, il est encore plus vrai que la phase actuelle commande l’entente. Aujourd’hui, la plupart des composantes politiques du pays estiment que les circonstances imposent derechef le recours à M. Rafic Hariri. D’autant qu’il semble aborder la question avec un certain esprit sportif, refusant de considérer qu’il doit y avoir des vainqueurs et des vaincus en termes de participation au pouvoir et tendant la main à tous. De plus, l’on estime généralement que si M. Hariri est effectivement responsable de la récession, comme les hossistes l’en accusent, il est logique qu’il lui appartienne de réparer le gâchis. On ajoute, dans le cadre de ce raisonnement, que si le choix devait se porter sur un autre et si cet autre devait échouer dans sa mission, c’est le régime qui en serait tenu pour responsable. Émile KHOURYLes positions radicales concernant le choix du prochain Premier ministre semblent maintenant dépassées. Mais pas le problème de fond. L’on n’entend plus aucun de ses contempteurs soutenir que même avec 70 voix, M. Rafic Hariri ne passerait pas. Par contre, ses proches laissent entendre que même avec 128 suffrages, il n’accepterait pas la désignation s’il n’était pas certain d’une parfaite entente avec le chef de l’État. Car, selon ses partisans, M. Hariri est tout à fait convaincu que l’heure est par trop grave, qu’il faut absolument unifier les rangs internes pour amorcer le redressement socio-économique et faire face aux défis qui s’annoncent sur le plan régional. Le réalisme le plus élémentaire rend dès lors secondaire la question des consultations parlementaires contraignantes. Comme le souligne une source politique avisée, «il n’est pas dans l’intérêt du pays d’imposer au président de la République un chef de gouvernement dont il ne voudrait pas. Mais il n’est pas non plus dans l’intérêt du pays que le chef de l’État refuse, le cas échéant, de s’entendre avec un président du Conseil légitimé par une forte majorité populaire autant que parlementaire. Sans harmonisation, le pouvoir serait affaibli, paralysé et le pays irait à la dérive. La stabilité politique, monétaire ou même sécuritaire et le redressement socio-économique ont besoin que l’accord règne au sein de l’Exécutif. On a vu par le passé les secousses préjudiciables que les querelles entre les présidents pouvaient provoquer. Le nombre de voix parlementaires dont le Premier ministre pressenti pourrait se prévaloir importe beaucoup moins que son alliance objective avec le président de la République. Étant entendu du reste que leur accord doit rester permanent, pour aller plus loin que le choix des ministres et la répartition des portefeuilles. En fait, les deux hommes devraient s’entendre pour commencer sur un programme déterminé, englobant la réforme administrative, l’assainissement des finances publiques, les mesures de réactivation économique et la politique étrangère. L’autorité publique au Liban est plus que jamais appelée à parler d’une même voix. Il faut donc écarter le concept ambigu de la cohabitation et opter pour une indéfectible unité de la direction nationale». Cette personnalité estime que «les points marqués par la monnaie nationale à la suite des élections et la hausse des actions Solidere montrent bien que la victoire de M. Hariri constitue pour les Libanais un indice positif qui leur redonne de l’espoir. Il serait dès lors tout à fait regrettable que des intérêts particuliers, des considérations ou des susceptibilités personnelles, des manigances de pôles qui perdraient leurs positions, entravent ce come-back de M. Hariri que souhaite visiblement la population». Selon ce professionnel, «le respect mutuel de leurs prérogatives constitutionnelles met le chef de l’État et le président du Conseil à l’abri de tout conflit. Et si jamais il devait y avoir des divergences de vues inconciliables, le chef de gouvernement doit démissionner, pour laisser sa chance à un autre». À dire vrai, une telle optique est discutable, et du reste largement discutée par les spécialistes. Qui rappellent tout d’abord qu’il n’est pas toujours facile de délimiter les prérogatives respectives des deux présidents. Et ensuite, et surtout, que la Constitution n’accorde le pouvoir exécutif ni à l’un ni à l’autre, mais à cette personne morale qu’est le Conseil des ministres. Dont les décisions sont soumises au contrôle de la Chambre. Quoi qu’il en soit, s’il est vrai qu’en démocratie les heurts épisodiques entre responsables restent inévitables, il est encore plus vrai que la phase actuelle commande l’entente. Aujourd’hui, la plupart des composantes politiques du pays estiment que les circonstances imposent derechef le recours à M. Rafic Hariri. D’autant qu’il semble aborder la question avec un certain esprit sportif, refusant de considérer qu’il doit y avoir des vainqueurs et des vaincus en termes de participation au pouvoir et tendant la main à tous. De plus, l’on estime généralement que si M. Hariri est effectivement responsable de la récession, comme les hossistes l’en accusent, il est logique qu’il lui appartienne de réparer le gâchis. On ajoute, dans le cadre de ce raisonnement, que si le choix devait se porter sur un autre et si cet autre devait échouer dans sa mission, c’est le régime qui en serait tenu pour responsable.
Les positions radicales concernant le choix du prochain Premier ministre semblent maintenant dépassées. Mais pas le problème de fond. L’on n’entend plus aucun de ses contempteurs soutenir que même avec 70 voix, M. Rafic Hariri ne passerait pas. Par contre, ses proches laissent entendre que même avec 128 suffrages, il n’accepterait pas la désignation s’il n’était pas...