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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Parlement - Plaidoyer en faveur de l'entente nationale Berry : il est encore prématuré de parler de l'identité du Premier ministre

Le chef du Parlement Nabih Berry a appelé hier à la formation d’un gouvernement d’union nationale pour éviter le krach économique dont est menacé, selon lui, le Liban. «Nous devons nous engager dans une opération de résistance économique, sinon tout va s’effondrer et nous allons vers la catastrophe», a déclaré M. Berry, estimant que «l’espoir, bien qu’il ne soit pas très grand, réside dans la formation d’un gouvernement d’union nationale». «Un tel gouvernement devrait être largement représentatif, assurer une sorte d’unanimité et être formé en coordination avec le président Émile Lahoud», a-t-il ajouté, avant de préciser qu’un tel gouvernement «devra prendre des mesures douloureuses et impopulaires», sans plus de précision. M. Berry a tenu ces propos lors d’une conférence de presse à son domicile de Msayleh, au Liban-Sud. En réponse à une question, il a évalué le coût de la reconstruction du Liban-Sud à «deux ou trois milliards de dollars», soulignant qu’«il n’y avait actuellement aucun feu vert pour une aide internationale à ce sujet», malgré la conférence des donateurs prévue en octobre. Par ailleurs, le président de l’Assemblée a estimé qu’il était «prématuré de parler de l’identité du prochain Premier ministre, qui doit attendre le déroulement des consultations parlementaires, lesquelles ne peuvent se faire qu’après l’entrée en fonctions du nouveau Parlement», le 17 octobre. Aoun et Geagea En réponse à la proposition du Premier ministre Sélim Hoss d’écourter le mandat de l’Assemblée actuelle pour qu’un nouveau gouvernement soit rapidement formé, M. Berry a fait remarquer qu’«une telle mesure nécessite l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire». «Il faudrait un décret en ce sens signé des chefs du gouvernement et de l’État, que je proposerais alors à mes collègues» (du Parlement sortant), a-t-il dit, sans se prononcer sur l’opportunité d’une telle mesure. Le chef d’Amal a en outre indiqué qu’il allait coordonner son action au sein de la future Assemblée avec les élus du Hezbollah. «L’alliance Amal-Hezbollah n’est pas seulement électorale mais politique et stratégique et nous allons coordonner notre action» parlementaire, a-t-il affirmé, tout en souhaitant l’élargissement de cette alliance au maximum «car la situation économique constitue le plus grand péril après l’occupation israélienne». M. Berry s’est également prononcé pour le retour au Liban du général Michel Aoun. «S’il y a quelque chose contre lui, il doit être jugé dans son pays», a-t-il dit. En réponse à une question concernant sa position vis-à-vis d’une éventuelle libération de Samir Geagea, le chef du Parlement a déclaré : «Du moment que la justice s’est saisie de l’affaire, je n’interviendrai pas et je ne chercherai pas à le faire dans l’espoir d’obtenir un supplément de voix aux élections. C’est une affaire qui relève de la justice. Si Michel Aoun était là et que la justice venait à l’arrêter, je n’interviendrais pas», a-t-il ajouté. La loi électorale Sur un autre plan, M. Berry a souligné la nécessité d’élaborer «au plus vite» une nouvelle loi électorale. «Personnellement, je suis pour la circonscription unique au Liban avec l’adoption de la proportionnelle, bien qu’une telle mesure ne soit pas en ma faveur. Mais c’est la seule façon d’abolir le confessionnalisme dans le pays», a-t-il dit. À la question de savoir comment il justifiait le grand écart de voix entre lui et les candidats du Hezbollah au scrutin du Liban-Sud, M. Berry a répondu : «L’essentiel est qu’il n’y a pas eu de panachage (...). Quant aux voix supplémentaires obtenues par un candidat du Hezbollah, c’est tout à fait comme si un candidat d’Amal les obtenait et vice versa». Il a précisé d’autre part que «le candidat de la liste de la Résistance et du développement Samir Azar a obtenu le plus de voix à Jezzine». Concernant les relations libano-syriennes, que plusieurs candidats aux législatives avaient proposé de réviser, M. Berry a déclaré : «J’aurais souhaité que cette question ne soit pas exploitée dans le bazar électoral (...). La relation avec la Syrie est dans l’intérêt des deux pays. Elle est stratégique et nul n’a le droit de la galvauder». Et de poursuivre : «Nous n’avons pas le droit d’appeler la Syrie à l’aide, comme ce fut le cas en 1976, puis lui demander de partir dès lors qu’on n’a plus besoin d’elle». Sur un tout autre plan, le chef du Législatif a enfin affirmé détenir des informations selon lesquelles ce ne serait pas la Libye qui aurait versé la rançon pour la libération des otages détenus par le groupe d’Abu Sayyaf, mais «des pays démocratiques». Selon lui, ce n’est donc pas Tripoli qui est à l’origine de la libération de Marie Moarbès. «Ce sont des pays qui n’osent pas le proclamer pour ne pas être accusés par leur peuple d’avoir cédé au terrorisme». En réponse à une dernière question concernant l’éventualité de la constitution d’un bloc parlementaire avec le Hezbollah dans la future Assemblée, M. Berry a affirmé : «Je n’y vois aucun inconvénient (...). Si nous parvenons à constituer deux ou trois blocs au sein de l’Assemblée, nous aurons alors rétabli le cours de la démocratie».
Le chef du Parlement Nabih Berry a appelé hier à la formation d’un gouvernement d’union nationale pour éviter le krach économique dont est menacé, selon lui, le Liban. «Nous devons nous engager dans une opération de résistance économique, sinon tout va s’effondrer et nous allons vers la catastrophe», a déclaré M. Berry, estimant que «l’espoir, bien qu’il ne soit...