Vie politique - L'Exécutif renonce à écourter le mandat de la Chambre Berry : un gouvernement d'union nationale ou le krach

Ce sont des propos bien alarmants que le chef du Parlement Nabih Berry a tenus hier concernant la situation économique dans le pays, déclarant à ce sujet : «Nous devons nous engager dans une opération de résistance économique, sinon tout va s’effondrer». Et encore : l’espoir d’éviter le krach «n’est pas très grand». Mais, dans tous les cas, il réside dans «la formation d’un gouvernement d’union nationale», a estimé M. Berry. À entendre donc le chef du Législatif, il aurait fallu suivre les conseils du Premier ministre Sélim Hoss qui avait lui-même proposé mardi d’écourter le mandat de l’Assemblée actuelle «pour qu’un nouveau gouvernement soit rapidement formé». Or, M. Berry s’est contenté de rappeler qu’un décret signé du chef de l’État et du Premier ministre était nécessaire pour l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire destinée à trancher la question, sans se prononcer sur l’opportunité d’une telle mesure. Finalement, c’est le Conseil des ministres, présidé par M. Hoss, qui a lui-même renoncé à écourter le mandat de la Chambre. Une brève période de flottement a précédé cette décision. En effet, l’Ani (agence officielle) avait d’abord indiqué que les présidents Lahoud et Hoss s’étaient entendus pour promulguer le décret. Quelques instants plus tard, la même agence devait toutefois démentir cette information en publiant un communiqué de la présidence du Conseil affirmant que M. Hoss était revenu sur sa proposition «en raison des confusions constitutionnelles qu’elle aurait pu susciter».