Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - La toponymie de Baalbeck, par Ibrahim Kawkabani Les lettres de Tell el-Amarna dévoilent les noms des sites antiques(photo)

C’est au Rotary Club de Beyrouth que M. Ibrahim Kawkabani, professeur d’archéologie à l’Université libanaise et ancien chef du service des fouilles à la Direction générale des antiquités (DGA), a donné une conférence sur la toponymie de Baalbeck. D’après les lettres de Tell el-Amarna. Cette étude linguistique des noms de lieux avait parue dans le Bulletin d’antiquités archéologiques du Levant inédites ou méconnues. Étude faite par Bordreuil, Briquel-Chatonnet et Gubel, et à laquelle a collaboré M. Kawkabani. Depuis leur découverte en 1887, les tablettes de Tell el-Amarna ont suscité la curiosité des chercheurs et des savants. Et c’est grâce à ces tablettes que plusieurs sites ont pu être identifiés et localisés. Les sondages commencés en 1967 par M. Ibrahim Kawkabani, dans la grande cour de Baalbeck, avaient un double objectif : «Prouver d’une part que les monuments romains étaient construits sur un tell artificiel appelé communément acropole. Et, d’autre part, établir que les Romains avaient élargi leur surface de construction. En effet, ils ont découpé le col du tell et étayé ses flancs par deux énormes tunnels voûtés en berceau et liés entre eux par un troisième, dessinant ainsi symboliquement la lettre H d’Héliopolis», indique le conférencier. Les sondages effectués entre le Grand Autel et le pied de l’escalier menant au temple de Jupiter longeaient le bassin monumental. «Sous le dallage romain, dans la partie non affectée par les fondations de la basilique byzantine, nous avons mis au jour une série de cellules qui s’ouvrent, de part et d’autre, sur une ruelle de près de 50 centimètres», signale l’archéologue. «Ces cellules sont construites avec des pierres de ramassage et leur sol est couvert de terre battue. Dans certaines d’entre elles, on avait trouvé un foyer plein de cendres. On y a ramassé plusieurs objets parmi lesquels un lot de silex de différentes tailles ; des pierres en obsidienne ; un scarabée de l’époque Hyksos et des tessons de “milk bowls” chypriotes», ajoute M. Kawkabani. La conférence accompagnée d’une projection de diapositives a donné à voir un tesson appartenant à une jarre. Il montre par endroits quelques traces de carbonisation. On peut y voir principalement un disque solaire inscrit dans un croissant de lune ; deux déesses coiffées d’une tiare à corne (signe de puissance, en Orient) ; trois petits personnages et un lion bondissant. Mais le plus intéressant dans ce tesson, c’est l’inscription cunéiforme en quatre registres dont l’un est complètement mutilé. On peut y lire toutefois : «Kisib Abi-Malik Pa-al Tunip» ( soit le fils du roi de Tunip). Le conférencier indique que le mot «Tunip» a été mentionné trois fois dans les annales de Thoutmosis III. Les Allemands tendaient à placer la ville en Syrie du Nord. Elle entretenait des relations commerciales avec Ebla et Byblos. Tunip est également mentionné dans une lettre de el-Amarna adressée à Ramsès II par les enfants de Baalbeck. Ils lui rappellent les relations d’amitié entretenues par leur ville avec les Égyptiens. «Et là, on peut faire une analogie entre la ville égyptienne d’Héliopolis (qui s’appelait Ra-Pi, soit la demeure de Râ, le dieu Soleil) et notre Héliopolis (Baalbeck), qui devait s’appeler à l’époque Aton-Pi (Aton est un dieu solaire mais plus «international»), conclut M. Ibrahim Kawkabani.
C’est au Rotary Club de Beyrouth que M. Ibrahim Kawkabani, professeur d’archéologie à l’Université libanaise et ancien chef du service des fouilles à la Direction générale des antiquités (DGA), a donné une conférence sur la toponymie de Baalbeck. D’après les lettres de Tell el-Amarna. Cette étude linguistique des noms de lieux avait parue dans le Bulletin...