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Actualités - ANALYSE

Listes : rush la semaine prochaine

C’est vraiment une course au finish. À trois ou quatre semaines de l’échéance, la plupart des électeurs potentiels n’ont pas encore consulté le menu offert. Car si l’on sait déjà généralement qui ambitionne de devenir ou de redevenir député, on ignore toujours, dans nombre de régions, comment vont se forger ces alliances dont la composition détermine souvent les scores finaux. C’est donc dans une précipitation fébrile que les proclamations des listes vont déferler la semaine prochaine. Après quoi les empoignades vont se durcir dans plus d’une circonscription. La tension va monter, estiment les observateurs, qui notent que ce phénomène est aussi paradoxal que naturel, dans la mesure où on ne peut ni empêcher les gens de se passionner ni les résultats d’être largement connus d’avance. Dans ce cadre même cependant, on prévoit comme en 1996 de vraies-fausses surprises : des outsiders qu’on laissera réussir, tantôt pour ne pas laisser certains pôles trop émerger, tantôt pour récupérer et neutraliser l’opposition. Autrement dit, le concept élémentaire du «nivellement des têtes» commande qu’il n’y ait pas de chefs de file trop forts à la Chambre, surtout s’ils peuvent s’allier entre eux. Et le concept tout aussi élémentaire de «la mise sous contrôle» implique qu’on intègre, qu’on encadre certains trublions qui seraient plus redoutables dehors que dedans. Partant de là, tout comme lors des éditions précédentes, les listes dites principales seraient percées à dessein, sauf dans des zones «stratégiques» comme la Békaa (Zahlé compris) ou le Sud, où l’on a forcé les forts à s’allier entre eux. Quoi qu’il en soit, pour beaucoup de joueurs, ce week-end va être crucial. Car, comme on ne peut plus retarder l’annonce des listes, il faudra courir en toute hâte chez les décideurs pour percer à jour leurs intentions et savoir avec qui faire ou non équipe. On sait en effet que, dans la plupart des cas, c’est l’attente prolongée du fameux «mot d’ordre» qui est à l’origine du retard dans la proclamation des listes. Les décideurs, on le sait également, avaient d’autres chats à fouetter et, sauf dans la Békaa et le Sud, avaient laissé la caste politique locale dans l’incertitude. On note cependant que les intéressés, notamment les chefs de file, tentent de déployer cette année un louable effort de cohésion dans la formation de leurs listes. Un thème qu’on entend souvent répéter est que l’intérêt de l’électorat voudrait que l’on mette sur pied des équipes bien soudées qui ne se disloquent pas après les élections. Mais on peut relever que ce sont là, justement, des slogans purement électoralistes car les considérations régionalistes pèsent beaucoup moins à la Chambre que les conjonctions d’intérêts partisans, communautaires ou personnels. Un autre slogan également électoraliste, qu’on retrouve sur toutes les lèvres de politiciens, est qu’il faut lutter contre le panachage. Ce sont là, on le comprend, des affirmations destinées surtout à rassurer les partenaires électoraux, les colistiers. Mais dans le fond, chacun sait qu’on peut difficilement empêcher les électeurs, dont c’est l’une des rares libertés, de scratcher allégrement les bulletins de listes imprimés qu’on les prie de glisser dans l’urne. Toujours est-il qu’une personnalité religieuse influente, dans un dernier effort de limiter les dégâts au plan national, presse les Libanais de ne pas se dessaisir de leur responsabilité civique. Et surtout, de bien choisir leurs représentants, en privilégiant la jeunesse, les équipes de travail et la compétence. C’est ce qu’on appelle littéralement un vœu pieux. Pour le moment, la qualité semble laisser à désirer, notamment du côté de certains candidats qui n’hésitent pas à recourir aux insinuations outrageantes, pour tenter de discréditer leurs rivaux. On a pu ainsi entendre lancer des accusations de prévarication contre des députés et contre des ministres. Sans que cela donne lieu à des poursuites judiciaires, comme si c’était de bonne guerre.
C’est vraiment une course au finish. À trois ou quatre semaines de l’échéance, la plupart des électeurs potentiels n’ont pas encore consulté le menu offert. Car si l’on sait déjà généralement qui ambitionne de devenir ou de redevenir député, on ignore toujours, dans nombre de régions, comment vont se forger ces alliances dont la composition détermine souvent les...