Le Bêtisier des profs

«Racine, auteur latin», «Alésia, ancien nom de Paris», «Pierre et Marie Curie, prix Goncourt, «Chirac élu sur le thème de la facture sociale»... Ce ne sont pas là bourdes et perles de jeunes cancres, mais bien quelques unes des plus belles gaffes répertoriées dans le Bêtisier des profs. En janvier dernier, le journaliste Jérôme Duhamel avait publié les Perles de l’école, compilation de bévues commises essentiellement par les élèves (et rapportées par leurs enseignants), mais avec un petit dernier chapitre vengeur sur celles des profs. Beaux joueurs – ou démunis de toute confraternité – ceux-ci ont depuis envoyé à l’auteur de quoi lui fournir le matériau d’un autre livre entièrement consacré à leurs propres fautes. Le Bêtisier des profs vient de sortir en avant-première de la rentrée, florilège de quelque mille inepties, niaiseries, fautes ou gaffes enseignantes. Lettres, langues, sciences, histoire ou géographie : l’erreur est partout. On apprend pêle-mêle que «Gide donna ses lettres de noblesse à la pédophilie», que «Henry Miller a surtout écrit avec son sexe» tandis que «l’adaptation de Cyrano au cinéma a réjoui Edmond Rostand». Il faut savoir aussi qu’«une langue doit évoluer pour ne pas changer», que «Jeanne d’Arc a été carbonisée peu après sa mort», que «les vignes ont été décimées par la myxomatose» et que «les empreintes digitales permettent de connaître le père génétique d’un enfant». Les infirmières ne sont pas épargnées, elles qui affirment que «daltonien, il est capable de distinguer sa droite de sa gauche». La vie scolaire et ses règlements sont également l’occasion de bien belles phrases telles que «il est interdit de sortir du collège avant d’y avoir pénétré», «en cas de renvoi, l’élève est donc renvoyé», «tous les candidats ont été reçus sauf ceux qui ont échoué»... quand on ne dénonce pas des propos de mauvais goût tels que «ce n’est pas parce que l’école est publique que votre fille doit l’être». Un avant-dernier chapitre sur les bêtises des parents d’élèves et un dernier, reprenant quelques coupures de presse prouvant qu’à l’étranger aussi, les profs ne sont ni des érudits ni des saints, complètent ce livre destiné à réconforter et venger les «cancres» d’hier et d’aujourd’hui. (Albin Michel éditeur, 190 pages, 89 francs)