Réalisateurs italiens contre majors américaines

Plusieurs réalisateurs italiens, dont Marco Bellocchio, Ettore Scola, Gillo Pontecorvo, ont signé un texte protestant contre la tenue jeudi, à Venise, d’une réunion italo-américaine sur le cinéma, en raison de «la présence dominante» des «majors» de Hollywood. Les représentants de l’Association nationale des auteurs cinématographiques (Anac) ont lu ce texte avant de se retirer de la réunion entre une délégation italienne du Département des spectacles et une délégation américaine, dirigée par Jack Valenti, le président de la Motion Pictures Association. L’Anac souligne que les «majors» américaines, réunies au sein de la MPA, ont «contribué à réduire la présence du cinéma italien sur le marché national de 65 % dans les années 70 à 10-15 % actuellement». Les signataires italiens, dont Mario Monicelli, Suso Cecchi D’Amico, Daniele Segre, reprochent aux grandes sociétés américaines de «monopoliser la moitié du circuit italien de diffusion en tirant des centaines de copies d’un même film» et de forcer les exploitants à «projeter des dizaines de mauvais films en échange d’un film à succès». Se défendant de tout préjugé contre le cinéma américain, les auteurs italiens de l’Anac estiment que leurs «interlocuteurs naturels» sont les producteurs et les distributeurs du cinéma américain indépendant et non ceux des «majors». Mercredi, le cinéma coréen, qui craint la suppression des quotas protégeant son industrie nationale de l’invasion américaine, avait lancé un appel pour la création d’une «coalition internationale» afin de protéger «la diversité culturelle».